Aucune. J’ai accepté de participer à un protocole de
recherche sur les risques d’attaque cérébrale chez les crisés cardiaques. Je
suis donc convoquée à 9 h à l’hôpital Bichat, 12e étage, aile nord,
pièce 19-20. Une infirmière jette un coup
d’œil à mon papier et me désigne une chaise dans le couloir. Heureusement, j’ai
apporté un bouquin. Une vieille dame arrive, elle a beaucoup de mal à marcher,
elle aussi s’assied. Je continue à lire. Au bout d’une heure, je me lève, avise
un homme en blouse blanche. Ah oui, c’est fâcheux, tout le monde est débordé ce
matin. On va s’occuper de moi et de la vieille dame qui elle aussi participe au
protocole et qui n’est pas contente, elle a pris un taxi sur ses propres
deniers, tout ça pour poireauter. Effectivement, peu après je passe à
l’échographie. Mes carotides sont en bon état. Et je réintègre ma chaise dans
le couloir sans savoir quel sort m’attend. Finalement le médecin responsable
arrive, une femme charmante. On lui a rapporté notre impatience mais il y a eu
des urgences ce matin. Je comprends parfaitement que les protocoles passent
après, j’ai moi-même été bien contente lorsque j’étais une priorité qu’on
laisse tomber tout le monde pour me sauver la vie. Mais c’est juste que je
voudrais qu’on me dise : « Madame, nous sommes désolés, vous allez
devoir attendre, il y a des urgences. Ensuite, vous passerez une échographie
des carotides et vous verrez un médecin en consultation. Vous devriez pouvoir
rentrer chez vous en fin de matinée. » Ce n’est quand même pas compliqué
et ça change tout. Comme dans le TGV quand il est arrêté pour un temps
indéterminé en rase campagne.
Grain de poivre
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