Pas un jour sans que nous soyons sommés de sauver la planète. Eteignez les lumières pour sauver la planète, prenez le métro pour sauver la planète, triez vos ordures pour sauver la planète, récupérez l’eau de pluie pour sauver la planète, faites votre compost pour sauver la planète, etc. Il paraît qu’il y en a même qui ne se lavent plus pour sauver la planète. C’est vraiment touchant, ces efforts pour sauver la planète. D’autant que le sauvetage n’est pas collectif mais individuel. Chacun sauve la planète en se conformant au code de bonne conduite écologiquement correct diffusé par tous les médias et relayé à l’envi par les hommes politiques. Au milieu de tout ce battage je me sens particulièrement nulle. Je ne fais rien pour sauver la planète. Sauver la planète m’assomme et le côté après-moi-tous-en-choeur m'exaspère. Si je prends le métro plutôt que l’auto c’est par commodité, ça va plus vite et on n’a pas de problème de stationnement. Si je ne laisse plus couler l’eau pendant que je me brosse les dents c’est parce qu’un de mes petits-fils, dûment chapitré par sa maîtresse d’école, m’a expliqué que ça ne servait à rien. Si je ne jette jamais rien ni sur le trottoir ni dans la campagne c’est parce que ça choque mon sens de l’esthétique. Si je n’achète pas de cabillaud, ce n’est pas pour préserver la ressource halieutique mais parce que c’est inabordable. Au fond, avec tout ça je sauve peut-être plus la planète que nombre de beaux parleurs.
Grain de poivre
De fait, Grain de Poivre sauve la planète sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir... Et sans doute que son éducation, son âge y sont pour quelque chose : quand elle était petite, ses chaussettes étaient sans doute reprisées et non jetées, les bouteilles étaient consignées, on faisait attention à ne rien abîmer parce que réparer coûtait cher, etc. Ceci conjugué à l'éducation que lui donnent à présent ses petits-enfants, elle obtiendra sans doute le premier prix de la "meilleure écologiste de France" avec diplôme à accrocher fièrement près de l'évier !
Rédigé par : Elle 50 | 12 juin 2009 à 09:11
Il s'agit bien de la planète et de la déesse Gaïa (prosternez vous mes enfants)! Mais bien plutôt des hommes et des femmes de ce pays comme disent les media.
Le hasard, peut être lui, met aujourd'hui trois horreurs contemporaines en perspective.
Un banquier en manque d'excitants, une adepte du congélateur, la vente aux enchères de la maison du crime du Grand Bornand.
Il y a de tout comme au Cluedo : un juif genevois et une call-girl à extras, une expatriée mancelle en Corée, un noir alpestre pas très clair dans sa tête.
L'ex-veuve dit du mari volage qu'il était en tout point charmante et délicat surtout dans son costume de latex doublé mohair.
Le mari aveugle dit de sa femme toujours et trop enveloppée la douceur dont elle entourait ses enfants, spécialement ceux qu'elle laissait en vie.
Le quasi-mari de la call girl experte met en avant la grande douceur avec laquelle elle traitait ses liaisons successives ou simultanées.
Le commissaire priseur dit de la maison du crime qu'elle a été lavée à grande eau et que le pied de l'acquéreur ne glissera pas dans le sang.
il est difficile de dire l'indicible.
Il y a bien un fil rouge qui serpente dans ces flaques glauques : le banquier n'aimait pas que les femmes mais avait viré son père pour prendre contrôle de la banque,
l'expat' mancelle suivait son mari qui suivait ses primes d'expatriation, la maison du crime s'est vendu à 200 000 euros en dessous de sa valeur.
L'argent, premier PGCD.
Il y a un autre fil rouge : les femmes, comme d'habitude, et un troisième encore : la petite enfance, celle de David Hotyat, celle des taiseux Manceaux, celle de la haute banque.
Même réunis en torsade, arrangés au mieux, ces fils ne diront au mieux que l'excuse.
Qui de nous n'a pas d'excuses?
Au bord du gouffre, dont on ne veut pas voir l'horreur, tous - bourreaux et victimes réunis dans l'horreur de la suite à donner - nous plaideront non coupable.
Le sommes nous, nous qui ne savons jamais les conséquences de nos actes?
Pouvons nous seulement plaider? Et serons nous bien tous pardonnés à nous qui gardons ce viatique dans notre coeur: Va et ne pèche plus!
Rédigé par : Plaideurs | 12 juin 2009 à 11:10