Un des jardins de la place du Général Catroux (Paris 17ème) s’orne, si on peut dire, depuis peu de deux énormes anneaux de fer ouverts et surmontés de quelques maillons de chaîne. L’ensemble figure, vous l’aurez deviné, la libération des entraves mises aux pieds des esclaves emmenés d’Afrique vers les Amériques. On notera au passage qu’on ne parle jamais des esclaves emmenés d’Afrique en Afrique ni d’Afrique en Arabie ni des esclaves asiatiques, il a bien dû y en avoir. Mais, rassurez-vous, je suis convaincue que l’esclavage est une pratique barbare, donc loin de moi de la justifier. Pourtant, quand je vois que ce « monument » est érigé devant l’ambassade du Libéria, je reste perplexe. Cet état, créé de toutes pièces en 1822 par la Société nationale d’Amérique de colonisation pour y installer des esclaves noirs libérés, a été le théâtre tout récemment et pendant quinze ans d’une épouvantable guerre civile qui a ravagé le pays et décimé la population. L’exemple de ce pays n’a rien d’édifiant, ni pour les Africains ni pour aucun humain. Alors on aurait pu trouver un autre endroit. Je ne sais pas moi, rue de l’Espérance, par exemple.
Grain de poivre
C'est le nom de ma rue, enfin pour l'entrée par le jardin. J'ai conscience d'avoir de la chance !
Liberia, pas Libéria !!!
Rédigé par : Caritate Libertine | 23 mai 2009 à 11:10