J’aurai passé l’année 2010 éclopée. Des trucs pas vraiment graves mais embêtants qui font qu’on n’oublie jamais sa carcasse. Et pourtant, si on me demande de cocher la case « Estimez-vous que vous êtes en :
* très mauvaise santé
* mauvaise santé
* assez bonne santé
* bonne santé
* très bonne santé
Je cocherais la case bonne santé.
Rien de plus subjectif que l’appréciation de son niveau de santé.
Alors, comme ça, certains pharmaciens auraient utilisé un logiciel filou pour dissimuler des recettes au fisc. De l’ordre de 5 000 € par mois quand même. Les petites gens apprécieront. Et moi qui naïvement pensait, à la suite des campagnes de « communication » radiophoniques que c’étaient toujours des professionnels dévoués, à l’écoute, forcément honnêtes, qui ne vivaient que pour soulager et conseiller au mieux leurs congénères. Maintenant, je n’entrerai plus dans une officine sans me demander si le potard n’est pas un escroc.
Grain de poivre
Les Bettencourt & Co sont réconciliés. Tant mieux. Mais moi, ça me paraît louche, cette concorde subitement retrouvée alors que la semaine précédente la fille entamait une nouvelle procédure à l’encontre de sa mère. En tout cas il y en a deux qui doivent avoir l’impression d’être les dindons de la farce, ce sont les Woerth. Quant à de tous ceux qui ont participé à la curée, ils sont d’un mutisme étourdissant.
Grain de poivre
J’adore les accessoires et les fournitures de bureau : les crayons, les gommes, les taille-crayons à réservoir* (sinon on flanque des épluchures partout, c’est vraiment dégueulasse), les carnets, les pinces à papier, les marqueurs, les stabylos fluos et l’otagrafe, Celui-là est un de mes préférés, vraiment magique comme instrument, il vous déliasse en un clin d’œil tout un tas de bordereaux et de factures. Mais tout ça c’est la petite bière comparé au perforateur lourd quatre trous, à l’agrafeuse à millefeuille, aux classeurs à malice, aux casiers empilables, au massicot. Et surtout au tampon. Depuis que je suis à la tête de ma petite entreprise unipersonnelle, j’ai un tampon avec numéro Siret. Et dès que je peux je tamponne. Mais on voit bien que malgré tous mes efforts je ne suis pas une vraie employée de bureau, mes tampons sont généralement de traviole et baveux. Heureusement qu’il y a suffisamment d’administrations pour qu’à force d’entraînement j’ose espérer arriver un jour à la perfection.
*Adrien Deume aurait adoré.
Grain de poivre
L’appartement de Ségolène a été cambriolé, les chambres de ses filles complètement pelleversées (au fait, elles ont quel âge les filles de Ségolène pour habiter encore chez maman ?). Bien sûr, c’était encore un complot mené par une bande de jaloux déstabilisateurs, une honte car quoi de plus vil que de s’attaquer à la progéniture de son ennemi, hein ? Et puis voilà, la baudruche se dégonfle. L’auteur de l’intrusion ne serait qu’une pauvre petite jeune fille serbe (= réfugiée), âgée de 15 ans, enceinte de surcroît (n’en jetez plus), instrument bien involontaire d’une bande menée par un adulte de 38 ans. Du coup, notre Ségolène baisse la garde, volerait au secours de cette pauvre malheureuse passée miraculeusement dans le camp des gentils. Le fait qu’on l’ait arrêtée sur un autre chantier ne faisant que renforcer chez notre madone le désir de sauver la petite. Pour un peu, elle en redemanderait, du cambriolage.
Grain de poivre
Dans l’autobus (94) deux dames sont assises l’une en face de l’autre. Elles ne se connaissent pas mais, comme souvent, elles entament la conversation. Et, comme d’habitude, mes oreilles traînent. Après quelques considérations sur la froidure et le redoux, leurs avantages et leurs désavantages comparés, elles en arrivent à ce qui finalement les réunit. L’une revient de la vente de charité de Saint-Augustin tandis que l’autre se rend aux journées de l’amitié de Saint-François-de-Sales. Et concluent-elles avec une belle unanimité ce qu’il y a de bien c’est qu’on y trouve des trucs « faits maison ». Gage semble-t-il de qualité et d’authenticité (authenticité de quoi, on se le demande, mais enfin authenticité). C’est le syndrome du café « Grand-mère » et de la confiture « Bonne Maman », c’est beau, c’est bon, c’est bonne maman (et non Dubonnet comme le clamaient autrefois les tunnels du métro). On voit que ces braves rombières n’ont jamais goûté des pâtés surgras, jamais porté de robes tire-bouchonnées ni de tricots-serpillères, jamais dégusté de quatre-quarts indigestes, jamais avalé de café pisse de chat, jamais supporté de murs barbouillés, etc. faits maison. Moi le fait-maison je m’en méfierais plutôt. Trop souvent, c’est dégueulasse, saboté, imbouffable, mal ficelé, immettable. Et je suis polie.
Grain de poivre
On dit que les révélations de Wikileaks pourraient mettre en danger la vie de certaines personnes. Qu’à Dieu ne plaise ! Pour ce que j’en ai aperçu, j’espère bien que chacun connaissait les ragots que ses bons amis et alliés colportaient derrière son dos. Sinon ce serait à désespérer des millénaires de pratique de l’espionnage. Même moi je le savais que Merkel était psychorigide et Nicolas colérique. C’est dire la carrière de Mata Hari que j’ai ratée.
Grain de poivre
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais on voit de plus en plus souvent des types se faire la bise. Avant, ils se disaient salut et se donnaient à la rigueur une poignée de main. Peut-être est-ce une extension de cette manie du « bisou » qui a gagné la population ? Toujours est-il que cette pratique ne laisse pas de me troubler.
Grain de poivre
Instructif le téléfilm d’hier soir sur la belle jeunesse de nos banlieues (France 2). Ca a au moins le mérite d’ouvrir les yeux de sales bourges de mon acabit sur les dures réalités de l’existence. Le plus frappant est la violence permanente en famille, en classe, entre copains. Une population d’écorchés vifs. Et de barbares. Mais évidemment, le débat, si on ose dire, car tout était écrit d’avance, était un monument de langue de bois. Même la prof qui avait jeté l’éponge et changé de métier, poussée à bout par ses sauvages d’élèves, récitait encore le catéchisme syndical selon lequel, certes ils ne sont pas faciles, mais ça vaut le coup. Tant que les enseignants et les principaux eux-mêmes n’auront pas le courage de dire que ce n’est pas le système qui est insupportable mais la clientèle, rien ne changera. Et on se dit qu’après tout c’est tant pis pour eux. L’ennui est que ceux qui voudraient réagir sont laminés.
Grain de poivre
C’est fatigant et particulièrement énervant. Le phénomène se produit dans les administrations et les grands magasins. Vous êtes métamorphosé en boule de billard. Selon, on vous envoie ricocher dans toutes les antennes sociales, républicaines et obligatoires disséminées aux quatre coins de Paris ou on vous trimbale d’un rayon à l’autre. La queue est maniée par des employés et des vendeurs aimables mais désinvoltes et, pardonnez l’audace, sans doute paresseux. Et je ne suis pas analphabète, généralement je comprends même ce qu’on me dit, je sais lire un règlement et remplir un formulaire, déchiffrer une étiquette et lire un prix que je suis capable, le cas échéant, de ramener au kilo. Alors je me demande comment font les petits, les sans-grade pour survivre dans cette bagarre.
Grain de poivre
Les œuvres d'art qu'on peut admirer dans les églises et les sanctuaires chrétiens sont généralement dus à la générosité des fidèles. On offre à Dieu ce qu'il y de plus beau et on n’hésite pas à mettre la main au portefeuille. Comme un enfant qui prépare le cadeau de la fête des mères. Et en plus, tout le monde peut en profiter, si on met en effet à part certains lieux qui pour des raisons pratiques, liturgiques ou de sécurité restent fermés. Au Vatican, on ne peut pas se promener librement dans les appartements pontificaux mais la visite du musée donne déjà pas mal à voir. Donc, cette beauté de l'art est donnée à tous, chrétiens ou pas. Rares sont les églises de campagne qui n'abritent pas au moins une œuvre d'art : bénitier, baptistère, tableau, petit mobilier de bois doré, autels, statues, etc. Et ces merveilles, les petites gens peuvent au même titre que les grands de ce monde les contempler, les apprécier, les aimer et cela sans dépenser un centime, l’accès aux églises étant libre. Contrairement à ce qu’on pense, donner aux pauvres l’argent correspondant n’est pas forcément signe de charité. Je préfère penser que chacun peut être ému, voire transporté par une œuvre d’art. Et en plus dans un sanctuaire elle prend une dimension transcendantale. Le Christ lui-même n’a-t-il pas tancé Simon le pharisien qui critiquait le fait que Marie-Madeleine oigne ses pieds à lui Jésus de parfums de grand prix ?
Grain de poivre
Je l’ai appris en lisant les panneaux d’affichage municipaux : il y a une piscine naturiste à Paris. L’entrée est gratuite pour les personnes âgées de moins de 27 ans. Pourquoi 27 ans et pas 26 ou 28 ? Mystère. Ah je vous vois, Messieurs mes contemporains, regretter qu’un tel établissement n’ait pas existé du temps de votre curieuse et libidineuse jeunesse, vous auriez pu parfaire votre éducation et vous rincer l’œil à l’œil. Eh bien, ne regrettez rien. Vos découvertes parcellaires et coupables vous ont procuré des émois autrement pimentés. Il s’avère en effet que les amateurs de ladite piscine sont essentiellement de sexe masculin, sexas en quête et homosexuels en quête de quéquettes.
Piscine municipale Roger Le Gall, boulevard Carnot, Paris 12ème. 01 44 73 81 12.
Au marché ce matin une dame d’un certain âge hésite entre des gambas et de grosses crevettes roses. La poissonnière use d’un argument décisif pour lui vendre celles-ci : « Elles sont bio ! » « Ah bon. Et comment-ça, bio ? » demande la dame vaguement dubitative. « Eh bien d’abord elles viennent de Madagascar. Et ensuite elles sont élevées dans des parcs protégés avec des aliments naturels ! » « Très bien, j’en prendrai six ». Même en admettant, ce qui n’est pas le cas, que ce soient des crevettes sauvages, elles ont bien dû prendre l’avion pour arriver en France. On les aurait transportées en barque à rames, je ne dis pas. Mais là, le bilan carbone en a forcément pris un coup.
Ce minuscule incident en dit long sur le panurgisme de la population et la propagation des modes et des dogmes, même chez des gens à qui on a à peu près appris à réfléchir.
Grain de poivre
La chanson de Serge Regiani dans les années 60 était-elle prophétique ? Les loups venus d’Italie ne cessent de progresser en territoire français, lentement certes mais sûrement car ils sont protégés. Et même subventionnés. Les pauvres bêtes ne le savent sans doute pas mais elles coûteraient 36 110 € par an et par tête au contribuable, un total de 6,5 millions d’euros. En période de restriction budgétaire, bonjour la note. Car la protection des bovins et des ovins est ruineuse (au fait, vous vous souvenez que certains lupiphiles ont prétendu à une certaine époque que les loups ne s’attaquaient jamais aux troupeaux). Mais on ne va quand même pas les renvoyer d’où ils viennent par charter ! Et le droit des animaux de s’installer partout où ils l’entendent dans l’Espace européen, qu’en ferait-on ?
Grain de poivre
Les enfants intenables qu’on envoie dans les ERS sont « des jeunes en grande difficulté ». Vous aurez comme moi noté qu’on ne les qualifie même plus de « très difficiles ». L’ennui est que cet euphémisme leur dénie toute responsabilité personnelle : s’ils sont infernaux, ce n’est pas de leur faute, ils ont été plongés à leur corps défendant dans la difficulté. Quand je vous disais que pour être dans le coup il fallait être gentil avec les méchants…
Grain de poivre
Mes pas m’ont portée aujourd’hui du côté du Vézinet, du Pecq, de Marly et de Louveciennes, une très belle balade. C’est magnifique même sous la pluie battante et dans le froid. Beaucoup de maisons individuelles et de véritables châteaux mais aussi des immeubles collectifs et des rues ordinaires. D’où vient que tout soit si net alors qu’à quelques kilomètres seulement, dans les cités, tout soit si sale et dégradé ? Richesse rime-t-elle avec ordre et propreté et pauvreté avec saleté et désordre ? Ca serait insultant pour les pauvres. Certes, l’argent permet de réparer ce qui est cassé mais ce n’est pas parce qu’on n’est pas riche qu’on doit abîmer et saboter. Alors ?
Grain de poivre
Vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte car la nouvelle a été occultée par l’actualité brûlante de la crise, du remaniement gouvernemental, de l’attentat de Karachi, de la déroute irlandaise mais la devise de la République française a changé. Subrepticement Liberté et Fraternité ont été remplacés par Sécurité et Laïcité. Heureusement il reste encore l’Egalité (ou Egalitarisme ?).
Grain de poivre
Ils ont été bien mauvais hier les trois journalistes vedettes des médias français, Chazal, Pujadas et Denizot. Petitement centrés sur les petites questions de leur petit microcosme ragoteur. Pourquoi Fillon et pas Truc, pourquoi moins de ceux-ci et plus de ceux-là. Et l’avion présidentiel qui coûte bien cher, et gnagnagna et gnagnagna. Alors qu’il y aurait eu des questions vraiment intéressantes à poser. Du style « Que fait-on et que devient-on si l’Irlande et le Portugal font faillite ? », « Vous nous dites qu’on sort de la crise mais sur quoi fondez-vous cette affirmation ? », « Vous avez réussi à faire passer la réforme du régime général des retraites mais que comptez-vous faire des régimes spéciaux si inéquitables ? » « Vous dites que vous pensez à un nouveau mode de taxation du patrimoine, dans quel sens va votre réflexion ? » Là on aurait peut-être bénéficié d’une véritable information.
Grain de poivre
C’est la bonne nouvelle du jour, le prince William est fiancé à Kate Middelton. Ils se marieront l’année prochaine. Mais qui est l’heureuse élue ? Est-elle issue d’une prestigieuse et aristocratique famille anglaise ? Il semble que non. Ses parents (hôtesse de l’air + commandant de bord à la British Airways) ont finalement fait fortune en créant une société d’articles pour fêtes et réception. Encore un prince européen qui épouse une bergère. Il n’y a plus que ça. Heureusement que je ne suis pas princesse. Au fond, j’ai encore toutes mes chances !
Grain de poivre
Les élèves des ERS (établissements de réinsertion scolaire) récemment renvoyés dans leur foyer pour inconduite font vraiment douter les plus optimistes des éducateurs. Pourtant, ces enfants ont toujours existé. Les ERS ne sont que la version moderne des maisons de correction. Comme les mentalités ont changé, on essaie de les prendre par la douceur. Mais ça ne marche pas mieux que la coercition. La vraie question est plutôt : comment devient-on un irrécupérable social ?
Pour en savoir plus cliquez sur
http://www.education.gouv.fr/cid52718/les-etablissements-de-reinsertion-scolaire-ers.html
Grain de poivre
Dans les aires d’autoroute j’aime bien explorer le rayon des accessoires pour camion. Normal, c’est la curiosité professionnelle associée à la reconnaissance du ventre puisque les métiers de la route me font vivre depuis trente ans. Donc au milieu des souffleurs d’air à dépoussiérer, des fours à micro-ondes branchables sur l’allume-cigare, des mégaphones, des décalcomanies de pin-ups à poil, des bandes réfléchissantes, des boules de volant, des bouilloires et des avertisseurs sonores et musclés, j’aperçois une pile de boîtes contenant des Saintes Vierges lumineuses en plastique à installer sur la planche de bord pour la modique somme de 11,90 €. J’en conclus au passage que Saint-Christophe n’est plus le protecteur numéro un des voyageurs. Avec mon mauvais esprit habituel je me dis que ces statues ne sont pas destinées à ces mécréants de chauffeurs français (je n’en ai jamais vu dans aucune des cabines de poids-lourd que j’ai fréquentées) mais bien plutôt aux pieux Italiens, Espagnols et Allemands. Mais Dieu qu’elles sont moches ! On comprend que nos concitoyens les dédaignent. Marie mérite mieux.
Grain de poivre
Aujourd’hui comme l’an passé la commune s’est réunie autour du monument aux morts. Le message du ministre des anciens combattants a été lu par les deux mêmes jeunes filles qui n’ont pas progressé dans leur maîtrise de la lecture. Mais un couple d’Anglais installés dans le coin nous accompagnait. En Grande-Bretagne aussi, m’ont-ils dit, le 11 Novembre donne aussi lieu à des cérémonies commémoratives. Leur simple présence était très symbolique de la parenté qui unit nos deux nations au prix du sang. En tout cas, c’est ce que j’ai ressenti. Mes compatriotes gascons ont-ils éprouvé le même sentiment ?
Grain de poivre
Et voilà, quarante ans qu’il est mort le Général. Et tout le monde en veut un bout, même Martine Aubry dis-donc ! Ca fait penser aux reliques de la Sainte croix du Christ qui si on les collait bout à bout serait aussi haute que les tours de Notre-Dame. Moi, franchement, plus ça va, plus il me rebute, cet homme qui n’a été finalement qu’un opportuniste (de génie, certes, mais un opportuniste tout de même) qui, mieux encore que Mitterrand, a si bien su rouler les Français dans la farine. Mais quand même, direz-vous, l’appel du 18 Juin, qu’en faites-vous, Grain de poivre. ? Je le mets en parallèle à l’action décisive de Pétain à Verdun qui n’a pas empêché, la guerre d’après, la livraison de Juifs aux nazis. Le 18 Juin n’a pas empêché tous les lâchages impitoyables qu’ont été le lâchage de l’Algérie, le lâchage des Français d’Algérie, le lâchage des harkis, le lâchage des anciens combattants indigènes. Et encore, la Seconde guerre aurait été gagnée par les Alliés même sans de Gaulle, tandis que la Première sans Pétain, c’est moins sûr.
Grain de poivre
Je ne comprends pas pourquoi on fait un tel foin au sujet de Fatima, l’employée entièrement voilée de la crèche Baby Loup. C’est pourtant simple, son accoutrement est dangereux et anti-hygiènique. Mais où est donc passé le principe de précaution si cher à notre société ? Car enfin, je ne confierais pas des enfants à une femme emballée, emberlificotée et entravée dans des voiles qui balaient le sol. Et si elle se prend les pieds dedans alors qu’elle a un bébé dans les bras ? Et Dieu sait les microbes qui prolifèrent dans ses ourlets. Il y a une marge entre les pratiques familiales et les nécessités de l’accueil des tout-petits.
Grain de poivre
D’où vient que je n’aime pas voir les chevaux dehors sous la pluie battante et dans le vent aigre de l’automne ? Quand il s’agit des vaches ça ne me fait ni chaud ni froid. Et puis ils prennent un air si résigné, ils ont l’air de tellement s’ennuyer que ça donne mauvaise conscience. Pourtant en Angleterre et en Normandie, c’est bien pire et on les laisse au pré toute l’année sans état d’âme. D’ailleurs, ils ne sont pas malheureux dehors, il faut voir avec quelle impatience ils quittent leur box quand par hasard ils ont dû rester à l’écurie.
Grain de poivre
En cette saison on dédouble et on plante les vivaces. C’est ainsi que le phlox paniculé dont mon concierge m’avait fait cadeau vient de me fournir, après maintes divisions antérieures, neuf nouveaux sujets. Les anémones du Japon issues du jardin picard d’une cousine qui a déménagé a déjà permis de fleurir nombre de jardins gascons. De même des géraniums vivaces et des lysimaques ponctuées. Que dire des boutures de rosiers et des pêchers de vigne obtenus à partir de noyaux ? Cette multiplication si facile et si généreuse des plantes et des dons est une merveille qui interdit de douter du Créateur et de l’humanité. Sans compter que certains donataires son facétieux. Je connais une femme qui parsème la campagne d’iris : « C’est joli au printemps quand on se promène de voir des iris au bord des talus. »
Grain de poivre
Ce qu’il y a de bien dans les familles nombreuses, c’est qu’elles sont à l’origine d’une foule d’oncles, de tantes et de cousins suffisamment éloignés pour qu’on n'ait pas de contentieux à leur endroit. Alors on peut se livrer tout entier aux joies de la découverte, des retrouvailles, des évocations, partager des opinions communes rassurantes sur Dieu et la marche du temps sans qu’aucune ombre vienne troubler le bonheur de constituer un monde en soi. Les querelles d’héritage, les conflits affectifs, les jalousies acharnées, les brouilles tenaces, les concurrences féroces, les préférences délétères, les paroles assassines, les adultères scandaleux sont désamorcés. On en parle même en riant : « Tu te souviens de la tante Geneviève qui avait piqué les ronds de serviette en argent et accusé la bonne de sa sœur Madeleine ? » , « Et l’oncle Michel qui gagnait quatre sous et dont la femme allait s’habiller en cachette au Secours catholique ? » , « Et ce vieux faune de Bertrand qui pelotait ses nièces dans les couloirs ? ». Finalement, heureusement qu’on se dispute en famille. Ca en fournit de bien bonnes aux générations suivantes.
Grain de poivre
Ben alors, qu’est-ce qu’il attend, Nicolas, pour remanier ? Fillon ne demande qu’à rempiler, Borloo est allé chez le coiffeur et se douche désormais quotidiennement. Grain de poivre rentre incessamment à Paris au cœur de l’action. C’est si difficile que ça de choisir ? On assiste à un jeu d’ombres où chacun finit par se couvrir de ridicule. Dommage ces atermoiements après la fermeté sur la réforme du régime général de retraite.
Grain de poivre
J’ai un grand jardin mais pas de potager. « Pourquoi ? m’a demandé l’hiver dernier un ami. C’est dommage, c’est sympa les légumes qu’on cultive et qu’on récolte. » Le problème est que contrairement aux apparences, je n’ai pas la place dans l’hectare dont je dispose. Pour établir un potager il faut un terrain, certes, mais aussi une exposition, un sol, une haie, de l’eau. Pas facile à implanter dans un espace déjà paysagé. Néanmoins, cette remarque m’a piquée au vif. Quand même, j’arriverais bien à cultiver quelques légumes. Après avoir bien cherché j’ai trouvé l’endroit idoine, le long d’un très profond et très vaste fossé de drainage derrière la piscine, sur des sortes de gradins pratiqués dans la pente pour contenir aisément les mauvaises herbes. Pas très classique mais relativement commode dans la mesure où je serais toujours à même d’arroser mes protégés entre deux bains. J’ai donc planté, outre des courgettes, des tomates cœur de bœuf, c’est la dernière mode. Les résultats ont été au-delà de mes espérances. Le poids moyen d’une tomate est de 650 à 700 g. Mais en fin de saison, elles n’arrivent pas à murir. Qu’à cela ne tienne, j’ai fait de la confiture de tomates vertes. Un petit goût acidulé inhabituel et pas désagréable (je crains que mes amis n’en fassent l’expérience). Et voilà comment j’ai aussi répondu à la dame de la note « Bonne à rien » du 26 octobre. Mais elle ne le saura sans doute jamais.
Grain de poivre
Je n’ai pas honte de le dire, je suis catholique. Ces jours-ci, côté messes, on a été gâté : dimanche, messe dominicale, lundi, messe de la Toussaint (d’obligation) et aujourd’hui messe du Jour des morts. Une évangélisation à haute dose. Comment ne pas être saisi d’admiration devant la vérité et la beauté des textes sacrés, loin devant les propos des phares de l’humanité contemporains que sont Martin Luther King, le mahatma Gandhi, voire Jean-Jacques Goldman. Alors, pour ceux que ça intéresse, je signale le site www.levangileauquotidien.org* qui publie quotidiennement l’évangile du jour assorti d’un commentaire tiré de la Tradition ou des grands prédicateurs.
*Abonnement gratuit
Grain de poivre
Rien de plus exaspérant que les appels masqués. Entre les voix d’outre-monde incompréhensibles qui écorchent systématiquement votre nom pour vous proposer des cadeaux gratuits et les « Vous allez recevoir un appel important » (vous en connaissez beaucoup, des gens qui vous disent « Vous allez recevoir un appel futile » ?), je vois rouge et je raccroche. Parfois quand la personne s’annonce et s’exprime intelligemment, je tends l’oreille. C’est ainsi que j’ai modifié certains abonnements hors de prix au profit de prestations meilleur marché. Alors quand j’entends qu’on va favoriser les centres d’appel franco-français je pense : Enfin ! Mais évidemment, ça ne résoudra pas le problème des appels masqués.
Grain de poivre
Une fois n’est pas coutume, je pompe et je vous adresse ce texte que m’a communiqué un de mes beaufs. Chais pas vous, mais moi ça me fait sourire.
Les boulangers ont des problèmes croissants,
Chez Renault la direction fait marche arrière, les salariés débrayent,
A EDF les syndicats sont sous tension,
Coup de sang à l’usine Tampax,
Les bouchers veulent défendre leur bifteck,
Les éleveurs de volailles sont les dindons de la farce, ils en ont assez de se faire plumer,
Pour les couvreurs, c’est la tuile,
Les faïencier en ont ras le bol,
Les éleveurs de chiens sont aux abois,
Les brasseurs sont sous pression,
Les cheminots menacent d’occuper les locos, ils veulent conserver leur train de vie,
Les veilleurs de nuit en on assez de vivre au jour le jour,
Les pédicures doivent travailler d’arrache-pied,
Les ambulanciers ruent dans les brancards,
Les pêcheurs haussent le ton
Les prostituées sont dans une mauvaise passe,
Sans oublier les imprimeurs qui sont déprimés et les cafetiers qui trinquent,
Les carillonneurs ont le bourdon,
Les électriciens font de la résistance,
Et les dessinateurs grise mine.
Grain de poivre
Deux jours après le vote de la loi sur l’âge de la retraite, on nous apprend opportunément qu’en 2060, si l’allongement de la durée de vie se poursuit, le nombre des centenaires pourrait atteindre 200 000. Bigre ! Ce sont les lycéens d’aujourd’hui qui vont être contents de bichonner tout ce joli monde.
Je l’avais à peine croisée ce dimanche de septembre à l’occasion d’un déjeuner organisé pour la restauration de l’église locale, que je savais au bout de trois minutes son nom de jeune fille, la profession de son mari, la localisation de sa résidence secondaire et celle de la principale, une maison dans le Marais, et le nombre de ses enfants, neuf. Rien à rétorquer, je ne faisais pas le poids. La conversation roulant à bâtons rompus d’un sujet à l’autre, nous en arrivons aux fruits, décidément très abondants cette année, et aux confitures. Non, désolée, je suis débordée, je n’ai pas le temps de faire des confitures, je trouve plus simple de les acheter et d’ailleurs je n’aime pas beaucoup ça, je n’en mange jamais, ça fait grossir. J’ai récolté un de ces regards de commisération ! C’était bien la première fois de ma vie que quelqu’un me prenait pour une feignasse bonne à rien. Quelle jouissance !
Grain de poivre
Le prix de l’électricité va encore augmenter. Et ce n’est pas la faute des bloqueurs de raffinerie ni des postiers en colère ni même des gaziers. Edf cherche tout simplement à rentrer dans ses fonds. Pour faire plaisir aux écolos, elle achète très cher du courant produit sur le toit des particuliers à qui elle a subventionné l’installation de panneaux solaires. Vous suivez ? C’est un peu compliqué et c’est bien pour ça qu’on ne nous dit rien et qu’on nous cache tout. C’est le fantasme de Robinson : ah la vie, la vraie, où déesse Nature pour peu qu’il en ait besoin offre à l’homme vêtu de peau de bête (oh là, là, je m’aperçois que je m’aventure sur les terrains mouvants de l’écologiquement incorrect), bref vêtu de peau de bête quand même, tout ce dont il a besoin, généreusement et surtout gratuitement. Vous admettrez que rien n’est plus gratuit qu’un rayon de soleil, encore moins cher que le kilowatt nucléaire pourtant économique. Le seul problème, c’est tout le bazar qu’il faut mettre autour pour obtenir un peu d’énergie. Alors si ça coûte cher, eh bien tant pis, on n’a qu’à se convaincre en lisant son relevé qu’on est un sauveteur de planète durablement responsable et citoyennement taillable.
Grain de poivre
On ne devrait jamais critiquer les autres, on ne sait jamais quel crachat vous retombera sur le nez. Je me suis assez moquée, et scandalisée, des mémères à leur toutou ou à leur matou qui achetaient du foie de veau bien tendre pour leur protégé. Je ne vaux guère mieux. Voilà pratiquement deux mois que je régale Nadir et Frichti de fruits de paradis terrestre : des pêches de vigne, des figues, des reines-claudes, du raisin. Le tout de première qualité et 100 % bio. Imaginez le prix du kilo sur un marché parisien. Les chéris adorent, ils arrivent au galop en hennissant pour leur petit quatre-heures. Je justifie ces choquantes gâteries en arguant qu’il s’agit de ma surproduction et que si on ne la leur donnait pas, elle pourrirait sur pied. Maintenant que le verger est dépouillé, je leur ramasse des glands.
Grain de poivre
La France a horreur des riches. La preuve en est la rage d’égalitarisme dont font preuve les manifestants et grévistes de tout poil qui arpentent nos écrans à longueur de jité. Mais nos compatriotes adorent la richesse (pour eux). Ils ne rêvent que de gagner au loto ou de devenir foutbauleurs professionnels. Curieusement, parmi les causes d’enrichissement, l’état de chef d’entreprise ne les séduit guère. Trop fatigant sans doute. Ils ont raison. Surtout qu’il y a des riches qui ne se tuent guère au boulot, les propriétaires. Ceux-là sont a priori nés riches, injustice insupportable. Peu importe que leur bien soit le fruit d’une existence d’épargne et de sacrifices. Il faut leur faire rendre gorge et prendre l’argent là où elle est, dans leur poche. C’est ainsi que le bailleur qui compte sur un maigre loyer pour compléter sa retraite se voit couvert d’infamie par son preneur impécunieux. Il est propriétaire, donc il est riche, donc il doit morfler. Bizarre qu’avec ça, les gens n’aient d’autre priorité que d'acquérir leur « résidence principale », ce qui laisse penser qu’il y en ait une secondaire.
Grain de poivre
L’événement date du 25 août, évidemment c’est déjà assez lointain mais à cette époque Grain de poivre était en vacances… Le crash de l’appareil de la compagnie congolaise, républicaine et démocratique Filair qui a eu lieu à 500 m de l’aéroport régional de Bandundu et qui a fait dix-neuf morts dont le pilote et le copilote belges n’était pas dû comme annoncé officiellement à une panne de carburant mais à une panique générale occasionnée par l’apparition inopinée d’un crocodile dans la cabine. L’un des passagers avait dissimulé l’animal qu’il comptait revendre dans un sac de sport dont le saurien s’est échappé alors que l’avion amorçait sa descente. Tout le monde, terrifié, s’est précipité vers le cockpit et l’avion déséquilibré est parti en vrille. Le crocodile a survécu à l’accident.
Dans mes jeunes années africaines il m’est arrivé de prendre l’hydravion, un mode de transport vraiment commode et des plus excitants car on empruntait un canot pour y aborder et pour regagner la terre ferme. Je me souviens des chèvres et des poules qui embarquaient dans une joyeuse et odorante cacophonie. Alors un croco dans un avion n’est pas pour m’étonner.
Grain de poivre
Mais où diable les as de l’opération escargot qui bloquent les autoroutes en roulant au ralenti trouvent-ils du carburant ?
Grain de poivre
La réforme des retraites – qui n’est jamais que la réforme du régime général de la Sécurité sociale car des régimes spéciaux on ne parle jamais – serait injuste parce qu’elle ne tiendrait pas vraiment compte de la pénibilité du travail. C’est peut-être vrai. Le problème est que la plupart des métiers sont éreintants. Le manœuvre porte de lourdes charges, le maçon aussi bien souvent. Le charpentier malgré les filets de sécurité risque tous les jours de se rompre le cou et le couvreur de glisser du toit. Le plombier a intérêt à avoir des genoux en acier inoxydables. Le commercial payé à la commission est soumis à une pression psychologique insupportable. L’agent immobilier monte quotidiennement des dizaines d’étages à pied. Le buraliste-tabac-pmu-maison-de-la-presse doit ouvrir tous les jours même le dimanche. Le boulanger se lève à 2 h du matin et s’endort dans son fournil passé 13 h. Le professeur de collège se fait insulter à longueur de cours par les sauvages à qui il doit enseigner le futur antérieur. Les infirmières, ces héroïnes des temps modernes, sont tellement dévouées que telles des vierges antiques elles semblent toutes promises au sacrifice. L’informaticien se prend la tête. L’agriculteur doit se lever avec le jour, surtout l’hiver. Le président de la République est abreuvé d’ingratitude. L’employé de bureau est stressé par son chef, la secrétaire harcelée sexuellement par son boss. Et la caissière, ah la caissière ! autre égérie de notre époque, ne se gondole certes pas dans sa gondole. Et caetera, et caetera. Et moi, et moi, et moi dans tout ça ? Moi aussi j’ai un job pénible. La peur d’écrire des contre-vérités et de faire des fautes de typographie me taraude, la hantise de livrer un papier en temps et en heure me ronge. Qui s’en soucie, hein ? Et il va falloir que j'attende d'avoir 65 ans pour toucher ma retraite à taux plein...
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Il faut bien se rendre à l’évidence, en prenant de la bouteille on se déglingue. Pas un jour sans que je découvre un nouveau désastre, sans compter les incidents et petites misères qui s’invitent dans mon existence. Par exemple, le gadin magnifique qui m’a fait voltiger hier dans la cour encailloutée : m’étant pris les pieds dans le tuyau d’arrosage, je me suis étalée sur tout le côté gauche. Résultat, un bleu au genou, un autre dans le bras, la joue écorchée et l’œil au beurre noir. Non seulement je suis défigurée et condamnée aux lunettes noires alors que le soleil peine à briller mais en plus il faut que j’explique à tout le monde que non je ne suis pas une épouse battue. Parce que si c’était le cas, il y a longtemps que je me serais tirée.
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La publicité l’affirme, Actimel soutient la recherche médicale en étant un généreux donateur de l’Institut Pasteur. De là à penser que l’Institut Pasteur soutient Actimel, il n’y a qu’un pas que des auditeurs distraits franchiront sans broncher.
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Je suis impressionnée par la sévérité des jurys d’émissions comme « Masterchef ». On y voit concourir des cuisiniers amateurs auxquels on demande d’atteindre la perfection des chefs étoilés. Et qui en sont heureux et honorés. Au point qu’ils sont prêts à subir l’humiliation de l’élimination au milieu de torrents de larmes. Une humiliation savamment dissimulée sous les dehors de la compassion et orchestrée avec une cruauté pas forcément consciente par des experts eux-mêmes flattés d’avoir été sélectionnés.
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Je reviens d’une virée à Bordeaux. Après six mois de cambrousse ça fait du bien de voir une vraie ville, du monde et surtout de vrais magasins. Là, je me suis lâchée. Et ma carte bleue avec. Quel bonheur de dépenser de l’argent pour autre chose que des pots de peinture et de l’aliment pour bétail !
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Il paraît que les syndicats et le parti socialiste sont d’accord pour une réforme des retraites mais pas celle qui est concoctée par le gouvernement. Moi j’aimerais bien savoir ce qu’ils proposent. Ca me permettrait de comparer. Mais rien. Si peut-être un petit quelque chose : la fiscalisation. Pourquoi pas ? Mais alors il faut arrêter de nous bassiner avec la répartition selon laquelle les actifs paient les retraites des vieux. C’est, en plus de la capitalisation, un troisième mode de financement. Mais qu’ils le disent, bon sang !
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Il semblerait que dans notre douce patrie l’automne donne le signal de la saison du loto. Pas le loto du bar-tabac-pmu, non, le loto qui rassemble du monde autour de petites cartes numérotées qu’il faut remplir avec des jetons également numérotés. On ne dira jamais assez l’importance locale de ces soirées qui donnent aux agriculteurs dispersés, aux veuves esseulées et aux villageois sociables l’occasion non seulement de passer un bon moment, mais aussi de rentrer à la maison avec un jambon, une bonne bouteille ou encore un service à café. Et quand on saura que le loto des majorettes aura lieu à la salle paroissiale et celui du club du troisième âge impasse des Ecoles, on sera rassuré en cette époque réputée individualiste sur la solidité du tissu social.
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Mieux que les blogs de blagues juives, Le Nouveau détective. Rien que la couverture me donne le fou rire : Elle lui a dit qu’elle le quittait, Dans ce sac-poubelle la tête coupée de la femme qu’il aimait ; Elle tue son employé et jette le cadavre aux cochons (qui n’en veulent pas). En pages intérieures les papiers relatent des faits divers particulièrement corsés à grand renfort de détails croustillants. Tragiques mais souvent désopilants si on les lit au second degré. En tout cas je ne peux résister à des intertitres comme Elle lui taille un morceau d’oreille avec un couteau. Mais je l’affirme sans plaisanter, c’est du travail de pro. La rédaction est soignée, le vocabulaire varié, on ne trouve aucune coquille ni faute de typographie. La mise en page efficace répond aux règles du sensationnel. Alors, presse de caniveau ? Pas si sûr quand on lit l’édito plutôt inattendu et décalé sur la persécution des chrétiens en terre d’islam.
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« Je suis entrée chez vous comme dans un moulin », dis-je à un voisin à qui je devais rendre un outil. « Normal, répond-il, c’est un moulin. » Effectivement, c’est un moulin. Mais ici en Gascogne il n’y a pas que dans les moulins que l’on peut entrer sans frapper en l’absence des occupants. Personne ne ferme à clé, ni sa maison, ni sa voiture. Et de fait personne ne pénètre chez les autres ni ne pique les CD laissés sur le siège des autos. C’est même une sorte de coquetterie. Fermer est quasiment désobligeant, ça signifie qu’on se méfie. Moyennant quoi, les gens ne sont pas idiots. Quand des estrangers patrouillent dans le coin, on boucle.
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Eh ben dis donc, le voilà assaisonné Jérôme Kerviel ! 4,9 milliards d’euros, rien que ça. Même François-Marie Banier ne pourrait pas suivre.
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Grâce au lien ci-dessous plus besoin d’attendre le deuxième week-end de septembre, c’est tous les jours la journée du patrimoine. Installez-vous à l’hôtel Matignon comme si vous étiez Premier ministre. Les ors de la République vous appartiennent.
http://www.gouvernement.fr/visite-virtuelle-matignon-360
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Journaliste, conseil en communication institutionnelle. Cavalière. IEP Paris.
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