Dans l’autobus (94) deux dames sont assises l’une en face de l’autre. Elles ne se connaissent pas mais, comme souvent, elles entament la conversation. Et, comme d’habitude, mes oreilles traînent. Après quelques considérations sur la froidure et le redoux, leurs avantages et leurs désavantages comparés, elles en arrivent à ce qui finalement les réunit. L’une revient de la vente de charité de Saint-Augustin tandis que l’autre se rend aux journées de l’amitié de Saint-François-de-Sales. Et concluent-elles avec une belle unanimité ce qu’il y a de bien c’est qu’on y trouve des trucs « faits maison ». Gage semble-t-il de qualité et d’authenticité (authenticité de quoi, on se le demande, mais enfin authenticité). C’est le syndrome du café « Grand-mère » et de la confiture « Bonne Maman », c’est beau, c’est bon, c’est bonne maman (et non Dubonnet comme le clamaient autrefois les tunnels du métro). On voit que ces braves rombières n’ont jamais goûté des pâtés surgras, jamais porté de robes tire-bouchonnées ni de tricots-serpillères, jamais dégusté de quatre-quarts indigestes, jamais avalé de café pisse de chat, jamais supporté de murs barbouillés, etc. faits maison. Moi le fait-maison je m’en méfierais plutôt. Trop souvent, c’est dégueulasse, saboté, imbouffable, mal ficelé, immettable. Et je suis polie.
Grain de poivre
Je suis d'accord jusqu'à un certain point. Ce certain point est à l'autre extrémité du "fait maison" le "Made in China", qui nous apporte un avantage de pouvoir d'achat contre du chômage.
Rédigé par : Grincheux Grave | 05 décembre 2010 à 10:32
oui mais le fait-maison de Grain de Poivre n'a rien à voir avec cette description apocalyptique.
Rédigé par : La belette | 05 décembre 2010 à 23:40