Dans les écoles maternelles les dames de service n’osent même plus remonter la culotte des petits pour ne pas tomber sous le coup d’une accusation de pédophilie. Dans la presse et à la télévision le visage des bambins estflouté au cas où le média serait poursuivi pour atteinte à l’image. A côté de ça, les unes des magazines homosexuels et pornographiques s’étalent à la devanture des kiosques à journaux juste à la hauteur du nez des enfants. Vous y comprenez quelque chose, vous ?
Figurez-vous que les humains ne sont pas les seuls à vivre de plus en plus vieux. Nos animaux de compagnie aussi. Résultat, eux aussi ont des problèmes de décrépitude. Ils dorment tout le temps, ont des rhumatismes, sont sujets à la cataracte, perdent l’ouïe et leurs dents, sont victimes de cancers, d’affections cardio-vasculaires, d’attaques, de diabète. Les troubles de l’humeur les perturbent également, ils deviennent grincheux, ne répondent plus à l’appel de leur nom, la dépression les guette. Heureusement les progrès vétérinaires ont suivi ceux de la médecine et on peut les garder en vie mal fichus de plus en plus longtemps.
Curieux comme au moment même où certains voudraient envoyer les vieux infirmes ou gâteux ad patres, d’autres tiennent si fort à prolonger la vie des animaux. Peut-être sont-ce les mêmes ?
Apparemment plus personne n’est handicapé. Maintenant il faut dire « en situation de handicap ». Exemple : « Les Machin ont un enfant en situation de handicap ». Quand j’étais enfant, personne non plus n’était handicapé mais infirme. Et puis infirme est devenu politiquement incorrect. On voyait tout de suite le pauvre bougre traînant la patte accroché à ses béquilles. Ca faisait trop lamentable. Alors tout le monde s’est habitué à handicapé. Pourquoi pas ?Le terme était d’autant plus commode qu’il englobait toutes les misères tant physiques que mentales et les nivelait. Ainsi, un pied-bot valait une surdité, et le crétinisme était, si l’on ose dire, mis sur le même pied que l’hémiplégie. Mais alors qu’on m’explique comment et pourquoi en situation de handicap est moins discriminant que handicapé. Qui a eu cette lumineuse idée ? Veut-on signifier que la situation peut changer et que la poisse n’est peut-être que transitoire ? Ou est-ce une nouvelle cuistrerie sortie tout droit du cerveau imaginatif des fonctionnaires des affaires sanitaires et sociales ?
Le week-end dernier on a pu entendre sur France Info une séquence très bien faite au cours de laquelle un enfant d’environ neuf ans à en juger par sa voix questionnait un adulte au sujet du sida. Les questions étaient claires et pertinentes, les réponses aussi. Et à la fin lorsque l’enfant demandait comment on pouvait faire pour ne pas tomber malade, l’adulte répondait « en utilisant un préservatif ». Quand même, neuf ans est-ce vraiment un âge pour s’entendre recommander l’usage de la capote anglaise ?
Je n’ai aucune opinion sur le fait de savoir si on doit ou pas obliger les sdf à aller dans un abri quand il fait trop froid. Mais que Christine Boutin dise qu’ils faut les laisser libres ou les forcer, les mêmes diront le contraire. Systématiquement.
Dans la dernière note de son blog « Justice au singulier » l’avocat général Philippe Bilger manifeste son indignation à la suite de la minute de silence observée à l’Assemblée nationale en “hommage” à Jean-Marie Demange, député UMP de Moselle. Lequel s’est suicidé après avoir tout de même assassiné sa maîtresse. La banalisation de ce type de manifestation est à mes yeux du même ordre que les bises sur la joue de parfaits inconnus et le tutoiement à tout va. Quand les signes de la hiérarchie des sentiments, des honneurs, du respect sont laminés, il n’est pas étonnant qu’on en arrive à honorer un meurtrier.
En France il y a longtemps qu’on a des chefs venus d’ailleurs et que ça ne trouble personne. Il me semble que cette habitude a commencé avec la régence de Blanche de Castille et plus tard avec celle de Catherine de Médicis, ensuite on a eu le couple Anne d’Autriche-Mazarin pendant la minorité de Louis XIV. Napoléon Bonaparte n’est né français que de justesse. Et Sarkozy qui est d’origine hongroise vient d’épouser une Italienne. On notera au passage la prépondérance des femmes. Alors qu’on n’aille pas nous faire la leçon.
On est
déjà le 6 novembre et force est de constater que, sauf dans les jardins potagers ou au marché, ’aucune
citrouille n’a fait son apparition dans le paysage. Mais où donc est passé
Halloween que les marchands voilà une douzaine d’années avaient tenté de nous
imposer ? En revanche, deux mille ans plus tard, même dans un pays où la
religion indigène et catholique est en perte de vitesse, la Toussaint fait
église comble.
Le
Figaro m’apprend que la Compagnie des Wagons-lits est évincée de la
restauration des TGV par l’Italien Cremoni. Voilà au moins une bonne nouvelle, ça sera moins cher et ça ne pourra pas être pire. La concurrence a du bon. L’article signale par ailleurs que cette société va mettre
l’accent sur les plats « organics ». Diable ! Quand on sait
qu’organique (version française) signifie « qui provient de tissus vivants
ou de transformations subies par les produits extraits d’organismes
vivants », on ne peut qu’être perplexe et même inquiet. Est-ce à dire que
jusqu’à présent les sandwichs étaient exclusivement composés de produits
chimiques , pardon chimics, et que ceux qui vont nous être proposés le seront encore en
partie ? Allons, je subodore que cet « organic » dont le rédacteur doit être tout fier a quelque chose
à voir avec « bio », le « must » du jour. Décidément, le ridicule a de beaux jours devant lui.
Dans le
cadre de l'opération "Creuse morte", les agriculteurs du département
ont bloqué hier les routes principales et tendu des banderoles sur lesquelles
on pouvait lire : « Pas de pays sans paysans » ou encore
« Pas de paysans sans revenus ». Face à la crise ils réclament des
aides de l’Etat.
Je reviens
justement d’une équipée équestre dans cette petite région que sont les
Combrailles. Un paradis bucolique. Des prés petits ceints de haies vives
taillées au cordeau et ponctuées de chênes vénérables nourrissent de gras troupeaux de limousines et de
charolaises. Des kilomètres de chemins engazonnés quadrillent l’espace. De ci,
de là, des hameaux endormis aux maisons impeccablement entretenues attestent
que des êtres humains vivent bel et bien en ces lieux où rien ne se passe. En
quatre heures de chevauchée nous n’avons rencontré qu’un véhicule automobile,
la camionnette du boulanger. On pourrait se croire dans une contrée enchantée où règne un sortilège. La première quincaillerie est à
vingt kilomètres.
Une fois de plus les heureux occupants de logements de
fonction haut de gamme sont épinglés. Cette fois-ci ce sont les sénateurs et
leur maison qui vont devoir décamper. Depuis le temps que les journalistes
traquent les privilégiés, on est étonné qu’il en reste encore. Mais le plus intéressant dans l’affaire est que ce soit la modicité du loyer qui soit
dénoncée : 800 € pour 300 m² ce n’est vraiment pas cher et ça met en évidence l'énormité de l'avantage. Probable que si
ces messieurs étaient logés à l’œil elle serait moins visible.
Les phrases des manuels de français reflètent les poncifs
contemporains. Relevé dans un livre d’exercices à l’usage des élèves de
CM1 :
« Au volant de leur camion, les … effectuent un métier
souvent pénible. »
« Pour leur retraite mes grands-parents se sont offert
une … en Méditerranée. »
« Les appartements en centre-ville sont trop chers.
Nous nous sommes installés dans un … aux loyers plus abordables. »
« Un nouveau scandale a éclaté et il a éclaboussé un
ancien … » (ministre dit le corrigé).
Comme ça dès leur plus jeune âge les enfants des écoles se
font une haute idée du travail, des conditions d’existence et des hommes qui nous
gouvernent !
Dans le film hagiographique sur Coluche qui vient de sortir
il y a un épisode qu’on ne verra pas. Celui des émissions d’Europe1 dans les
années 80 vers 17 h, l’heure où les enfants rentrent de classe et allument la
radio. A coup de blagues grasses et graveleuses, souvent à double sens, le clown
national les incitait littéralement à la débauche, un véritable viol verbal.
Mais quiconque s’élevait contre ces propos à faire dresser les cheveux sur la
tête était catalogué de vieux ringard. Il fallait entendre les gloussements
d’approbation servile de l’animateur (dont j’ai oublié l’identité). C’était une
époque où nos élites intellectuelles prônaient la libération de la sexualité enfantine
opprimée par la société bourgeoise. Par la suite on s’est étonné du
développement de la pédophilie.
Le pied des arbres et les terre-pleins de Paris sont
désormais rendus à la nature. Plus question de polluer ces réserves avec un
quelconque herbicide. Du coup, plantains, carottes sauvages et autres mourons s’en
donnent à cœur joie. Les papiers gras et les feuilles mortes s’y accrochent et l’ensemble prend l’air misérable des lieux abandonnés. Une pancarte rassure
le passant étonné de ce laisser-aller désolant : « Ici l’herbe
pousse librement ». Après les droits de l’Homme, les droits de l’Herbe.
On apprenait cet après-midi sur France Info que la
consommation des ménages, locomotive traditionnelle de notre croissance
nationale, avait chuté de moitié. Par rapport à quand et à quoi, mystère. Mais
cette proportion illustrait à merveille la gravité de la récession à laquelle
notre pays était désormais confronté. Fichtre, la moitié, rien que ça.
Est-ce que ça veut dire qu’on se nourrit, qu’on s’habille, qu’on
se transporte, qu’on s’instruit, qu’on se divertit, etc., deux fois
moins ? Sans doute pas car ce n’est pas de récession qu’on parlerait mais d’abîme.
Cette fausse nouvelle annoncée sur un ton gourmand montre une fois de plus que certains journalistes
n’hésitent pas à dire n’importe quoi pour faire mousser l’information. Quitte à
affoler les populations.
Les gens ne se font plus de baisers. Non qu’ils ne
s’embrassent plus. Mais la mode est aux bisous. Au début, il y a quatre à cinq
ans, c’était plutôt les tout-petits qui donnaient ou recevaient des bisous.
Puis le bisou a colonisé les bouches et les joues de tous âges. Bisou est même
en passe de remplacer au revoir ou salut : « Allez,
bisou ! » entend-on désormais à tout les coins de rue, ou encore
« Bisou, bisou ! ». J’espère pour la libido nationale que le
premier baiser des amoureux n’est pas devenu leur premier bisou. Si l’on cherche
un petit mot pour désigner ce signe d’affection qu’est le baiser, je
préfèrerais bécot. D’ailleurs, c’est bien connu, les amoureux se bécotent sur
les bancs publics.
Je regardais hier soir « Faites entrer l’accusé »
sur l’affaire de Bruay-en-Artois. Pour les uns il fallait que le coupable soit
le notaire parce qu’il était notable. Pour les autres il ne fallait pas que le
coupable soit le notaire parce qu’il était notable.
C’est donc sur un faisceau de présomptions et des
déclarations embrouillées que Me L. a été mis en garde à vue puis
inculpé. Parmi ces présomptions, des comportements sexuels implicitement
qualifiés de douteux. Il allait aux putes, douteux. Il ne consommait pas
vraiment, douteux. Si tous les types dans cette situation devaient finir aux
assises, les tribunaux ne suffiraient jamais.
A l’autre bout de la chaîne sociale, et comme on l’a bien vu
dans l’affaire d’Outreau, appartenir au quart-monde est tout aussi dangereux.
Franchement, comment des gens qui vivent de manière si primitive ne
seraient-ils pas pires que des bêtes ? Normal qu’ils couchent collectivement
avec leurs gosses.
Bref,
qu’on soit de la France d’en haut ou de celle d’en bas, on est douteux. Et si
on est de la France du milieu ? Alors là, on est normal. Et si on affiche
quelques comportements sexuels originaux on est branché. Du reste, on a intérêt
si on ne veut pas être catalogué de ringard. Curieux…
On a eu autrefois les anarcho-syndicalistes. On a
depuis quelques années les judéo-chrétiens auxquels répondent depuis peu les
arabo-islamiques. Quels seront les prochains ? Grain de poivre
Une de mes amies
britannique a lâché au sujet d’une personne dont nous parlions « I googled
him ». Le néologisme est révélateur. En effet si vous tapez sur Google le
nom des gens de votre entourage, il est rare que vous ne trouviez aucune page
qui ne parle d’eux. Avec parfois, par recoupement, des indications relativement
confidentielles notamment sur certains traits au sujet lesquels nos
compatriotes semblent particulièrement chatouilleux comme l’orientation
sexuelle, l’appartenance à un syndicat, la fidélité à une religion, l’adhésion
à un parti politique. En face de ça, le fichier Edvige, c'est de la petite bière.
Encore une fois nous n’avons plus qu’à battre notre
coulpe : la France est le premier pays consommateur de pesticides
d’Europe. C’est mal, très mal. Pourtant le contraire serait étonnant vu que
notre chère patrie est le premier état agricole de l’Union.
Il est plus ou moins question de dérembourser certains
médicaments dits de confort (je note au passage que je croyais que c’était fait
depuis longtemps). Aussitôt, la presse s’empare du scoop, lance une polémique et somme son public de
dire s’il est pour ou contre cette mesure. C’est typiquement un débat vide.
Etes-vous pour ou contre le beau temps, pour ou contre les vacances en été, pour
ou contre le sida, pour ou contre les trains à l’heure, pour ou contre le
rattrapage du pouvoir d’achat, pour ou contre le chômage, etc. ? Bien sûr qu’on préfère que les
médicaments soient gratuits. Ce qui ne veut pas dire qu’on pense qu’ils doivent
l’être.
J’étais invitée samedi dernier au vernissage d’une
exposition de photos dans l’ancienne petite halle au gras convertie en centre
multimédia de mon village gascon préféré. Une bonne cinquantaine de personnes
s’était déplacée. On aurait bien tort de sourire. D’abord sur le centre
multimédia. Il a ouvert au printemps ; bien sûr il n’y a pas encore des
milliers d’ouvrages ni des centaines de DVD mais le démarrage est prometteur. Pour
une commune qui n’avait qu’un bibliobus deux fois par mois le progrès est
incontestable. Quant aux locaux ils sont plaisants et bien agencés. Venons-en
ensuite aux photos : l’auteur décline sur plusieurs modes chromatiques une
vue d’origine grâce aux effets de l’imagerie numérique. Visiblement, c’est un
homme qui observe avant d’appuyer sur le déclic. L’ensemble est sérieux,
méthodique, encadré avec soin et cependant créatif. Je ne sais pas si tout fout
le camp mais je constate qu’aujourd’hui, au fond des provinces, les gens montent
des manifestations culturelles, y participent et que le terme de vernissage
peut signifier autre chose que le passage d’une couche de vernis sur une porte
d’entrée.
Nos maîtres à penser, après avoir loué des années durant la
tolérance foncière de l’islam et son indiscutable supériorité sur le
christianisme obscurantiste, sont en train de changer de discours. Et sautent
sur le moindre fait divers pour voler au secours de la laïcité en danger. Cette
semaine ça a été le coup des deux heures de piscine réservées aux femmes ainsi
qu’une sombre histoire de match de basket (ou de voley ?). Il y a bientôt
un mois c’était l’annulation d’un mariage pour cause de tromperie sur la
marchandise qui a fait couler des torrents de salive et des fleuves d’encre. Au
train où ça va les prêcheurs ne vont pas tarder à regretter le bon temps des curés.
Nous vivons une époque qui glorifie le profit. Pas le profit
économique, celui-là est carrément mal vu avec ses relents de servage, de
colonialisme, d’esclavagisme et de capitalisme. Je veux parler du profit
légitime de chaque instant. Ainsi les parents profitent de leurs enfants
(l’inverse est moins répandu), les stars de leur notoriété, les automobilistes
de leur automobile (enfin, au prix du litre d’essence de moins en moins), les
assurés de leur assurance, les châtelains de leur château (Cf. une émission d’M6
où l’on pouvait voir un riche homme d’affaires regagner en fin de semaine sa
somptueuse demeure et en parcourir les enfilades de salons magnifiquement meublés),
et les retraités leur retraite (toujours bien méritée). Allez, profitez bien du
week-end et du beau temps ! Et bon courage, hein !
Je ne sais pas si vous avez fait le calcul, moi si. Pour une
voiture des plus sobres qui consomme 5 l aux 100, 10 km coûtent 0,75 €. En d’autres
termes un aller et retour au village quand je suis en Gascogne revient à 5 F
minimum. Car là-dedans je ne compte ni l’amortissement du véhicule ni l’assurance
ni l’entretien général. Je n’ai pas intérêt à oublier de passer chez le
boulanger.
Il est question de donner droit de cité aux langues
régionales dans la Constitution. Ce qui aurait pour effet, par exemple, que les
locuteurs de gascon puissent exiger que les formulaires administratifs, ou les
jugements rendus, soient émis en cette langue. Il paraît qu’il y a soixante
quinze langues régionales en France, soit une pour un département et demi. Vous
imaginez le bazar. Autrefois, dans les années cinquante-soixante on appelait ça
un patois. Parler patois était le signe distinctif des paysans locaux ou la
preuve d’une intégration au terroir. Personne n’aurait imaginé qu’un patois
puisse être une langue, tout au plus un dialecte. Aujourd’hui c’est devenu une
curiosité, voire une coquetterie. Et rien ne définit strictement ce qu’est une
langue régionale. On peut admettre que le nombre
de personnes qui la pratiquent usuellement est un critère sérieux et légitime. Il
faut aussi une littérature et une grammaire. L’arabe remplit tous ces critères.
Les caisses de retraite alimentent des fonds sociaux avec un
pourcentage des cotisations tant patronales que salariales. Ces fonds qui
atteignent des dizaines de millions d’euros servent à financer des maisons de
retraite, des vacances pour les vieux nécessiteux, des aides ménagères, des
améliorations de l’habitat, des équipements pour handicapés et, enfin, des
aides individuelles. Ces dernières sont accordées par une commission ad hoc qui
se réunit régulièrement. Composée d’administrateurs représentants des syndicats
et des organisations patronales, elle décide de donner 200 € à M. Duchemol pour son
chauffage ou 300 € à Mme Machin, jeune veuve chargée d’enfants dont la machine
à laver vient de rendre l’âme. Jusque là tout va bien. Mais après la réunion
ces messieurs-dames, messieurs surtout, vont déjeuner aux frais de la caisse au (bon) restaurant du
coin. Et là, qui commande les plats les plus chers et les vins les plus onéreux ? Pas les patrons mais
les ouvriers. Si vous êtes étonné c’est que vous n’avez rien compris : les syndicalistes, CGT et FO en tête, se sustentent sur la part patronale des cotisations.
80 % de nos compatriotes n’ont pas envie de racheter leurs JRTT.
Ils préfèrent profiter de leur temps libre. J’en conclus finement que ces mêmes 80 % n’ont pas vraiment de problème de pouvoir d’achat :
quatre sur cinq satisfaits de leur sort, ce n’est somme toute pas si mal.
Je suis tombée cet après-midi sur l’émission de Daniel
Mermet Là-bas si j’y suis sur France Inter. Cela fait des années que ça
ne m’était pas arrivé. Je constate que M. Mermet sévit toujours et que son
émission n’a pas changé : une tribune socialiste qui tire à boulet rouge sur
tout ce qui ne pense pas comme elle. Tous les jours, au frais du contribuable,
une heure gratis sur les ondes au profit d’une seule mouvance
politique ! Et le comble est que les amis de M. Mermet ratiocinent
sur des attributions de temps de parole au président de la République (le jour
où ce sera un des leurs qui sera dans la place, ils trouveront ça tout à fait
normal). En tout cas M. Mermet, adepte de la démocratie à sens unique, ne peut
pas se plaindre de la limitation de la liberté de parole sur les ondes
nationales.
Panem et circenses, la recette ne date pas d’aujourd’hui.
L’euro 2008 va faire oublier quelques temps à nos concitoyens l’envolée du prix
du pétrole et ses conséquences funestes sur le pouvoir d’achat. Et si l’équipe
de France se montre à la hauteur de nos espérances, ça fera remonter Nicolas
dans les sondages et, avec, l’indice de croissance. Alors ne dites pas de mal
du foot.
C’est à chaque fois la même chose. Je ne sonde pas les reins
et les cœurs mais je m’étonne. Il y a peu de personnalités non juives ou non
musulmanes qu’on enterre sans un passage par l’église. Généralement, c’est à
cette occasion qu’on apprend qu’elles ont été baptisées car rien dans leur
existence n’a trahi une piété quelconque. Souvent même, elles ont été au
premier rang des ardents supporters de la laïcité à la française, voire aux
avant-postes de l’anticléricalisme. Mais là, en cette circonstance, personne,
même pas le pire des bouffeurs de curés, ne trouve à redire. Jusqu’à un certain
point quand même. Ainsi, aucun jacasseur radiophonique ou télévisuel ne parlera
de cérémonie catholique, cet adjectif arrache décidément la bouche ; cérémonie
religieuse est moins douloureux.
La question des mères porteuses revient sur le tapis. On
appelle aussi ça « gestation pour compte d’autrui ». Ce qui me fait
instantanément et inévitablement penser à « transport pour compte
d’autrui » dans le domaine du transport routier de marchandises (TRM),
expression qui s’oppose à « transport pour compte propre ».
D’ailleurs dans la grossesse ne (trans)porte-t-on pas un bébé ? Et
celui-ci, objet d’une transaction sonnante, n’est-il pas bel et bien réduit à
l’état de marchandise ? Parce que, à moins d’être complètement cinglée,
aucune femme ne va endurer gratis un pénible protocole d'implantation, neuf mois de grossesse, un accouchement et
des suites de couches pour les beaux yeux de quiconque. On oublie que la mère
porteuse est la vraie mère, la mère biologique, et que ce qui est programmé est
tout bonnement un abandon.
6èmeA6 m'envoie ce courriel : "J'attends les propos de Grain de poivre sur le jugement du TGI de Lille, dont
les commentateurs (Mme Badinter, M. Gallo, entre autres) n'ont apparemment pas
lu les attendus. Il y a sans doute des idées moins simplistes à émettre. Par
l'annulation, le tribunal a peut-être voulu aider la femme à se tirer d'un
mauvais pas (que serait-elle devenue si le mariage avait persisté ?)." Je réponds en le renvoyant à la note que Philippe Bilger a publiée dans son blog "Justice au singulier" : http://www.philippebilger.com/blog/2008/05/ciel-elle-nest-plus-vierge.html
Nicolas l’affirme haut et fort, les 35 heures restent la
durée légale du travail hebdomadaire. Et pourquoi à votre avis revient-il ainsi
sur un de ses projets de campagne ? Parce qu’il a compris que même si une
bonne majorité de Français s’accordent à dire que les 35 heures sont une
ineptie économique, elles sont devenues intouchables. Car c’est l’esprit
35 heures qui s’est installé dans les cervelles et si on le casse on va au
devant de graves désordres sociaux.
Je ne suis pas sûre que cela ait été une bonne idée de donner
la Palme d’or au film Entre les murs, même si ce « docu-fiction »
sonne juste. Le collège Françoise Dolto est un établissement difficile. D’après
ce que j’ai entendu certains élèves y atteignent l’âge de 17 ans… Tout le monde
sait ce que cela signifie. Alors si j’étais un élève difficile, je ne verrais
vraiment pas pourquoi je ferais des efforts pour devenir plus facile puisque
cet état difficultueux m’apporte le vedettariat.
A la campagne autrefois on prétendait que les femmes ne
pouvaient mettre les mains dans l’eau froide à certaine période. Elles
risquaient des attaques fatales, des arrêts du cœur foudroyants. Il est vrai
qu’elles faisaient la lessive cassées en deux dans le lavoir communal, ce qui
n’était pas une partie de plaisir. Cette croyance peut à première vue relever
d’un obscurantisme primitif car rien n’a jamais prouvé qu’elle était fondée.
Ainsi, de nos jours, les femmes se baignent sans conséquence pour leur santé
dans l’eau relativement fraiche de la mer ou de la piscine à n’importe quel moment de
leur cycle. Je crois plutôt que, fines mouches, elles avaient trouvé une bonne
excuse pour, quelques jours par mois, être en vacances de corvée de linge. Et si l’on suit cette hypothèse, on peut penser que les prescriptions
de vie juives, pourtant extrêmement compliquées, sont aussi une manière de border
le travail des femmes. Un peu comme les multiples jours fériés et chômés de l’Ancien
régime assuraient, en plus du dimanche, un minimum de repos à la population
laborieuse.
Je viens de terminer le livre de Laurent Cabrol « Climat :
et si la Terre s’en sortait toute seule ». Comme celui de Claude Allègre l’année
dernière, « Ma vérité sur la planète », il montre qu’on ne sait pas
grand-chose des mécanismes de réchauffement du climat. Et s’il était
essentiellement naturel, la composante anthropique ne faisant qu’accentuer le
phénomène ? Mais évidemment une telle question est politiquement
incorrecte tant les alarmistes culpabilisateurs confisquent le discours.
« Et bon courage, hein ! » , cette
exhortation accompagne l’au revoir à tout bout de champ dans la bouche des uns
et des autres. Spécialement quand il s’agit d’aller au boulot. On ne peut pas à
la fois se plaindre du chômage et considérer que bosser est une corvée.
Espérons que M. Darcos, ministre de l’éducation nationale,
tiendra bon en face des syndicats et spécialement de la FSU. S’il y parvient il
aura démantelé un des derniers soviets de notre planète. Il en reste encore quelques
uns éparpillés dans nos chers services publics. Par exemple dans certains
hôpitaux on se demande parfois qui décide des protocoles de soins, des médecins
ou des aides soignants. Le soviet de la SNCF et celui de la RATP ont pris du
plomb dans l’aile mais sont toujours vivants. Jusqu’à quand ?
Le Parisien Aujourd’hui en France nous informe qu’à cause de
la hausse du coût de la vie les gens n’attendent plus les grandes vacances pour
abandonner leur chien ou leur chat au coin d’un bois ou dans un refuge de la
SPA. Le coup d’après, ils les bouffent !
La SNCF offre une série de services destinés à faciliter les
voyages des personnes handicapées, « Accès plus ». On ne peut que s’en
féliciter. Mais pourquoi faut-il que dans les messages publicitaires l’acteur
qui fait le handicapé prenne une voix aussi idiote ?
Les manutentionnaires qui chargent les camions à la sortie
des usines de pâtes alimentaires bénéficient d’une tolérance de perte de un à
trois pour mille. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas sanctionnés s’ils crèvent par
inadvertance des colis de nouilles dans cette fourchette. Les paquets endommagés
leur reviennent. Actuellement on constate une hausse des pertes qui frisent
presque systématiquement la limite maximale. De là à penser que la tension sur
les céréales provoque l’organisation d’un marché noir, il n’y a qu’un pas que
certains ont déjà franchi.
La queue à la poste de Saint-Pierre-de-la-Réunion est impressionnante.
Elle sort du bâtiment et se répand sur une bonne vingtaine de mètres. Des vieux
poireautent, des enfants s’agitent, des mères jacassent. Apparemment le
phénomène fait partie de la vie quotidienne, personne ne semble s’impatienter.
Sauf les employés Force ouvrière qui sont justement en grève ces jours-ci au
motif que les effectifs sont insuffisants. La cause de leur réelle surcharge de
travail est que leurs clients, essentiellement des gens qui vivent de
« revenus sociaux », tiennent à les toucher en liquide comme il y a
trente ans et sont allergiques aux moyens modernes de transaction monétaire. Et
qu’en plus ils viennent, de leur aveu, « chercher un conseil ».
Traduisez raconter leur vie et faire la parlote au guichetier. Ce ne sont pas
des conseillers que la Banque postale réunionaise devrait embaucher mais des confidents.
Les stéréotypes ont la vie dure. Témoin cette question posée
récemment à la radio et d'un air entendu (lequel on ne savait d'ailleurs pas trop) par l'animateur de service dans une émission faisant
appel à la participation du public : « Et qui fait la vaisselle à la
maison ? », induisant un jugement de valeur sur la répartition des
rôles dans la famille de l’auditeur. Comme si les lave-vaisselle n’existaient
pas depuis plus de quarante ans.
En Gascogne, on ne manque pas d’idées pour s’amuser. Tous
les week-ends apportent leur lot de divertissements. Ainsi, le 20 avril, il y a
un match de rugby à Mirande précédé d’un repas d’avant-match et suivi d’une
bodega d’après-match ; le 20 toujours, la commune de Labarthe organise un
repas magrets-frites suivi du bal disco La Nitro ; à Tachoires, le 24 à 20
h 30, concert de chant choral, entrée 4 € ; le 30 avril on fête le Printemps à
Saniac avec le bal disco Caliente à 23 h ; Mais la palme des festivités
revient sans doute à Castelnau-Magnoac où aura lieu le 24 une soirée
streap-tease (orthographe relevée sur l’affiche) sur podium Las Vegas, entrée +
conso 3 € seulement. Qui osera dire après ça qu’on s’ennuie dans les campagnes
françaises ?
Comme tous les ans à la même époque les lycéens – enfin
certains lycéens de certains lycées – manifestent. Contre quoi exactement, on
se demande s’ils le savent eux-mêmes. Cette fois-ci ce serait contre la
réduction du nombre de professeurs (deux à trois pour mille) qui va les
empêcher de bien travailler. On ne leur savait pas tant de cœur à l’ouvrage. Et
si ça n’était pas tout bonnement la manifestation (c’est le cas de le dire) du
trop-plein de sève de l’adolescence ? Et si la solution, au lieu de
recevoir leurs « délégués » sous les ors de la République et de finir
par céder leurs caprices, n’était pas de dire « Bon les enfants, là ça
suffit. Le bac est dans deux mois et cette année on ne le distribuera pas comme
des petits pains, on sera même sévère, plus question de réévaluer les notes.
Tant pis si la moitié des candidats est collée. Il faudra vraiment vous
partager les profs l’année prochaine. » et de s’y tenir. Il y a gros à
parier que les choses rentreraient rapidement dans l’ordre. Malheureusement
personne n’aura le courage de tenir ce discours. Tout simplement parce que ceux
qui devraient le faire soit font eux-mêmes partie de la cohorte des parents qui
préfèrent courtiser leurs enfants plutôt que les éduquer et les laissent
finalement dans le désarroi, soit n’osent s’opposer à l’idéologie
compréhensiviste dominante.
A l’occasion de ce malheureux cafouillage sur la carte de
famille nombreuse, d’aucuns ont soulevé la question des revenus : pourquoi
accorder des réductions sur le prix des voyages en train à des familles aisées ?
Régulièrement, le même argument est avancé pour remettre en cause le service
des allocations familiales à toutes les familles nombreuses quel que soit leur
niveau de vie. Les détracteurs avancent que cet avantage va à l’encontre du
principe d’égalité. C’est, en l’occurrence, oublier quelle égalité a été
considérée au moment de la mise en place du système : non une égalité
verticale qui traverse les couches sociales, mais une égalité horizontale qui rétablisse
l’équilibre, à ressources identiques, entre les ménages qui élevaient une
famille nombreuse et ceux qui préféraient limiter leur descendance. Les
allocations familiales étaient lors de leur invention destinées à encourager –
donc à ne pas décourager – la natalité. De même du quotient familial qui ne
« profite » pas aux plus pauvres non imposables sur le revenu. Riches
ou modestes, la France a besoin de tous ses enfants.
Mon attention a été attirée par un message publicitaire radiophonique mais
anonyme (le ministère de l’écologie sans doute) prônant l’usage de l’eau du
robinet à la place de l’eau en bouteille de plastique. Moi qu’exaspèrent les campagnes bio
de bio, alors là j’applaudis des deux mains. Enfin un peu de bon sens. Comme
vous allez sûrement entendre ce message dans les jours qui viennent, je ne le
commenterai pas plus. Une question cependant reste en suspens : à quand l’adduction
d’eau gazeuse ?
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