Je lis sur l’affiche d’un abribus que le Coca-Cola
zéro, c’est le goût du Coca avec zéro sucres. C’est l's qui me chatouille. Si
c’est zéro, c’est encore moins qu’un. La marque du pluriel est impropre. Mais
si l’on considère que « avec zéro » égale sans, ça se complique. On
écrit bien une robe sans manches parce que normalement une robe a deux
manches, et pourtant c’est une robe avec zéro manche. Mais il y a zéro faute
dans la dictée sans fautes de la plupart des élèves et sans faute du premier de la classe. Tout cela est bien singulier.
On apprenait cet après-midi sur France Info que la
consommation des ménages, locomotive traditionnelle de notre croissance
nationale, avait chuté de moitié. Par rapport à quand et à quoi, mystère. Mais
cette proportion illustrait à merveille la gravité de la récession à laquelle
notre pays était désormais confronté. Fichtre, la moitié, rien que ça.
Est-ce que ça veut dire qu’on se nourrit, qu’on s’habille, qu’on
se transporte, qu’on s’instruit, qu’on se divertit, etc., deux fois
moins ? Sans doute pas car ce n’est pas de récession qu’on parlerait mais d’abîme.
Cette fausse nouvelle annoncée sur un ton gourmand montre une fois de plus que certains journalistes
n’hésitent pas à dire n’importe quoi pour faire mousser l’information. Quitte à
affoler les populations.
Le gouvernement vient de mettre en ligne la liste des
agriculteurs bénéficiaires d’une subvention de la PAC (politique agricole
commune) assortie du montant de ladite subvention. Je sais dorénavant combien
chacun de mes voisins gascons a touché, sans d’ailleurs comprendre à quoi ça
correspond. Et eux aussi. De quoi alimenter les jalousies tenaces et les
médisances sournoises.
Voilà une biographie romancée et alerte du cocu magnifique
que fut l’époux de la Montespan. Jean Teulé, l’auteur, se livre à un exercice
de style éblouissant, la narration est enlevée, gaillarde parfois burlesque, souvent drôle. Le tragi-comique du destin de Louis-Henri, amoureux éperdu de sa
femme, en fait un personnage dont le ridicule et la persévérance tissent la grandeur.
Dommage que quelques anachronismes cassent le rythme (redingote,
Creuse au sens de zone géographique, hectares, bléno…)
Non, je ne regrette rien, tel pourrait être le résumé du
recueil de témoignages d’anciens de la Stasi diffusé hier soir tard sur Arte.
Si ces personnes avaient été au service du national-socialisme, il est probable
qu’elles n’auraient pas pu sortir de chez elles ce matin sans être lynchées.
Mais là, comme ce sont des communistes, c’est pas pareil.
Et l’on n’est pas allé chercher des sous-fifres, non, mais
des généraux du ministère de la Sécurité de l’Etat. De leur intérieur douillet
ils évoquent avec complaisance le bon vieux temps. « Et le côté
opérationnel, c’était fascinant » avoue l’un d’eux en éclatant d’un bon
rire, on s’est bien marré, hein !. Le processus de désintégration aussi en
était une bien bonne, « On induisait des troubles psychiques en incitant
les suspects à la consommation d’alcool, de drogue, à la débauche, à
l’adultère, ça les neutralisait », évoque un autre avec gourmandise.
Hommage soit également rendu à leur cher ministre Mielke, un type vraiment
chouette qui laissait les employées monter les premières dans l’ascenseur et
qui trinquait avec les ouvriers, très proche du peuple. Et puis, c’est vrai
quoi, comment ne pas être reconnaissant de son ascension sociale à un Etat qui
vous a tiré de la mouise pour vous hisser au grade de général ?
Mais la Stasi, c’était d’abord et avant tout le service de
l’Etat et donc du citoyen. « Nous devions avoir les mains plus propres que
quiconque », « Nous faisions tout simplement notre devoir de
citoyen », « Nous ne faisions jamais couler le sang. Les gens
disparaissaient, ce n’était pas nous », « Nous prêtions serment au
drapeau, nous devions respecter notre parole », « Nous suivions des
procédures juridiques bien hiérarchisées ». Un boulot pas toujours facile
d’ailleurs : « Après les interrogatoires, quand on rentrait à la maison, on
était à cran. On y pensait tout le temps, c’était difficile humainement, vous
le comprenez »,
Et de toute façon, les accusés, soumis à la question,
désintégrés, savaient bien pourquoi on les arrêtait. Ils avaient tenté
d’entraver l’activité de l’Etat, ils étaient coupables. La meilleure preuve en
est qu’ils ne résistaient jamais quand on les embarquait. C’étaient des traîtres
et pour les stasistes au contact quotidien avec l’adversaire leur conduite
était inqualifiable.
Presque vingt ans après la chute du régime communiste, ces
messieurs sont amers, la suite de leur carrière a été brisée, ils ont dû faire
de petits boulots et même parfois travailler pour améliorer leur
retraite : « On nous a tout mis sur le dos », « A la fin il
y a eu des erreurs, on nous a fait faire un travail de police alors qu’on était
de la Sécurité de l’Etat ». L’un d’eux n’a définitivement rien compris :
« Ma mère est morte dans un camp nazi, je me suis engagé pour que ça ne
recommence pas ». Mais une vague lueur semble pénétrer une conscience
obscurcie : « Je me disais que si ce qu’on allait nous faire après
n’était pas pire que ce qu’on avait fait, ça n’était pas très grave. »
Une chose m’a toujours frappée : quand, en histoire, on
dresse la liste des facteurs qui ont abouti à une crise majeure, Révolution
française, Grande guerre, seconde Guerre mondiale, crise de 29, etc., ça paraît
toujours simple et logique même si les facteurs sont divers. Il aurait presque
suffi d’y penser avant pour que les événements ne se produisent pas. Que dira-t-on
demain de ce qui se passe aujourd’hui ? Les ménages américains n’arrivaient
plus à payer leur maison, les banques qui leur avaient prêté de l’argent ont
refilé leurs créances douteuses aux copains, tout le monde a bu le bouillon, de
proche en proche c’est tout le système financier international qui s’est cassé
la gueule, les Chinois ont attendu que rien ne vaille plus rien pour racheter l’Amérique
et accessoirement l’Europe à bas prix. Comme les Etats-Unis n’avaient plus les
moyens de soutenir la lutte contre les islamistes irakiens et afghans, les pays
musulmans ont relevé la tête, ils avaient perdu de l’argent mais ils avaient
toujours du pétrole dont les milliards de Chinois avaient cruellement besoin. A
vous d’inventer la suite.
Il n’y a que la Dépêche du Midi qui informe vraiment. Cet
article relevé dans le numéro d’aujourd’hui en est la preuve (rubrique Lomagne,
commune de Pauilhac).
Bienvenue à Célya
Cette mignonne petite poupée a ouvert les yeux le 4
septembre à la maternité d’Auch ; elle fait la joie de ses parents, Cédric
et Sandrine M., domiciliés au lotissement Belloc. Avec leurs amis, dont ceux de
l’Union sportive, nous adressons nos félicitations et formulons nos vœux de
bonne santé pour le bébé.
Rappelons que Cédric, le papa, est licencié au club et que
Gérard, le papy, est un supporter fidèle et toujours dévoué.
La photo montre le papa, la maman et le bébé sur le pas de
la porte de leur maison.
Les fabricants de biscuits rognent sur le poids du
paquet de petits gâteaux. Un vieux truc pour augmenter les prix en catimini.
Vendre moins pour gagner plus, en somme.
Les gens ne se font plus de baisers. Non qu’ils ne
s’embrassent plus. Mais la mode est aux bisous. Au début, il y a quatre à cinq
ans, c’était plutôt les tout-petits qui donnaient ou recevaient des bisous.
Puis le bisou a colonisé les bouches et les joues de tous âges. Bisou est même
en passe de remplacer au revoir ou salut : « Allez,
bisou ! » entend-on désormais à tout les coins de rue, ou encore
« Bisou, bisou ! ». J’espère pour la libido nationale que le
premier baiser des amoureux n’est pas devenu leur premier bisou. Si l’on cherche
un petit mot pour désigner ce signe d’affection qu’est le baiser, je
préfèrerais bécot. D’ailleurs, c’est bien connu, les amoureux se bécotent sur
les bancs publics.
Je regardais hier soir « Faites entrer l’accusé »
sur l’affaire de Bruay-en-Artois. Pour les uns il fallait que le coupable soit
le notaire parce qu’il était notable. Pour les autres il ne fallait pas que le
coupable soit le notaire parce qu’il était notable.
C’est donc sur un faisceau de présomptions et des
déclarations embrouillées que Me L. a été mis en garde à vue puis
inculpé. Parmi ces présomptions, des comportements sexuels implicitement
qualifiés de douteux. Il allait aux putes, douteux. Il ne consommait pas
vraiment, douteux. Si tous les types dans cette situation devaient finir aux
assises, les tribunaux ne suffiraient jamais.
A l’autre bout de la chaîne sociale, et comme on l’a bien vu
dans l’affaire d’Outreau, appartenir au quart-monde est tout aussi dangereux.
Franchement, comment des gens qui vivent de manière si primitive ne
seraient-ils pas pires que des bêtes ? Normal qu’ils couchent collectivement
avec leurs gosses.
Bref,
qu’on soit de la France d’en haut ou de celle d’en bas, on est douteux. Et si
on est de la France du milieu ? Alors là, on est normal. Et si on affiche
quelques comportements sexuels originaux on est branché. Du reste, on a intérêt
si on ne veut pas être catalogué de ringard. Curieux…
A l’occasion de la campagne de sensibilisation sur la
maladie d’Alzheimer j’ai appris que Mrs Thatcher en était atteinte. J’en ai
été atterrée. Cette maladie me fait mourir de trouille, pour moi, pour les
autres, pour ceux qui sont malades, pour ceux qui doivent s’en occuper. Quand
elle touche des grands de ce monde elle me paraît encore plus menaçante, Ronald
Reagan, Elizabeth Taylor, Jean-Paul Sartre… Si même ces gens qui ont été, qu’on
les apprécie ou non, des figures de leur époque sont réduits au gâtisme, que
vais-je devenir, moi ?
On a eu autrefois les anarcho-syndicalistes. On a
depuis quelques années les judéo-chrétiens auxquels répondent depuis peu les
arabo-islamiques. Quels seront les prochains ? Grain de poivre
Mon ancienne boîte vient de déménager à Montreuil. Les
bureaux, que je n’ai pas vus, sont paraît-il magnifiques, le personnel est
ravi. De quoi me faire – presque – regretter de ne plus en faire partie. A un
détail près. L’immeuble est desservi par la station de métro Robespierre, ce
féroce précurseur des grandes purges régénératrices du XXe siècle. Heureusement
que je n’ai pas à endurer tous les jours la mémoire de ce sinistre assassin. Ca
m’aurait rendue malade, miné le moral, gâché la vie. J'en aurais peut-être démissionné. Et même mort ce monstre
aurait gagné.
Le Figaro nous la montre en avant-première. Il
s’agit de la photo du « couple présidentiel » figurant dans le petit
livret de présentation qui sera distribué aux visiteurs de l’Elysée à
l’occasion des journées du patrimoine. Ils sont parfaits. Nicolas, bien coiffé,
tiré à quatre épingles, la main sagement posée sur sa propre cuisse entoure sa
femme d’un bras protecteur. Carla, toujours aussi jolie, très BCBG, un
délicieux mais sage sourire aux lèvres est assise un cran plus bas que son
président de mari qui se trouve donc en position dominante. On sait qui
gouverne. Si on ne connaissait pas le passé amoureux des époux, on jurerait un
ménage modèle façon début du XXème siècle.
Tout va mieux quand ça va mal. Au moins on a quelque chose à
raconter. Car, comme on sait, les gens heureux n’ont pas d’histoire. Chacun
peut le vérifier soi-même. Appelez un ami (ou une amie, c’est pareil) pour
prendre de ses nouvelles. Il vous informe que ça roule ma poule, son boulot, sa
famille, personne de malade à l’horizon, même ses problèmes de fric sont
oubliés. Eh bien la conversation tourne court. Au contraire s’il a attrapé un
sale truc, qu’il ne dort plus, que sa femme lui fait la gueule, que ses enfants
sont odieux, que sa belle-mère a encore semé la zizanie, qu’une fois de plus
son patron a fait la démonstration de son ânerie, alors là, vous pouvez en
avoir pour des heures. Du côté des médias, idem. Et comme depuis la
rentrée l’actualité est mouvementée, nous
n’avons pas à nous plaindre : des inondations, un parti socialiste
débandé, une essence qui reste chère, la laïcité à la française menacée, une croissance en berne, des banques qui
défaillent, des compagnies d’assurances pas rassurées, la bourse qui plonge, etc., tout va bien !
Ca ne vole pas haut, je vous l’accorde, mais ça fait la
une de l’actualité d’aujourd’hui au même niveau que la faillite de la banque
Lehman Brothers : il s’agit bien sûr de la future taxe sur les
couches-culottes. Pas écolos. Il paraît qu’elles durent des siècles. Alors
retour aux bonnes vieilles couches en tissu. C’est du moins ce que prône Mme Kosciusko-Morizet
qui, même si elle a des enfants, n’a pas dû les torcher souvent et qui en tout
cas n’a aucune idée de la dégueulasserie des couches en tissu. Le seul intérêt de la chose serait que les parents éduqueraient plus précocement leurs enfants à la propreté et qu'on verrait moins d'enfants de trois ans le derrière chargé.
Mais dans sa candeur,
éloignée des problèmes d’intendance du commun des mortels, la belle Nathalie a
oublié les vieillards incontinents eux-mêmes consommateurs de ces articles.
Devront-ils eux aussi avoir recours au tissu ? C’est le personnel des
MAPAD qui va être content. Et les dames tous les mois ? Là, notre Nathalie
devrait se sentir un peu plus concernée.
Au lieu de coller une taxe, il serait plus intelligent de favoriser
la mise sur le marché de couches et d'accessoires en plastique entièrement biodégradables comme la nouvelle
génération des sacs produits à partir d’amidon de maïs.
Une de mes amies
britannique a lâché au sujet d’une personne dont nous parlions « I googled
him ». Le néologisme est révélateur. En effet si vous tapez sur Google le
nom des gens de votre entourage, il est rare que vous ne trouviez aucune page
qui ne parle d’eux. Avec parfois, par recoupement, des indications relativement
confidentielles notamment sur certains traits au sujet lesquels nos
compatriotes semblent particulièrement chatouilleux comme l’orientation
sexuelle, l’appartenance à un syndicat, la fidélité à une religion, l’adhésion
à un parti politique. En face de ça, le fichier Edvige, c'est de la petite bière.
La religion
catholique est-elle une religion moderne ? Telle est une des questions
proposées au débat sur les ondes à l’occasion de la visite du pape. La
conséquence d’une réponse négative, apparemment souhaitée par le journaliste,
est que si un religion n’est pas moderne, il n’y a qu’à la jeter à la poubelle,
bac des recyclables, et en fabriquer une autre. Question de mode, comme mes
robes.
Il me semble que
dans l’esprit des gens qui ne sont pas chrétiens, la religion est une espèce
d’outil bien pratique pour affronter l’existence,
une sorte de bouclier contre les chagrins. Par exemple, on vous dira « Oh,
vous, vous avez de la chance. Vous avez perdu votre fils mais comme vous
croyez, c’est plus facile. » Il est certain qu’au-delà de la mort, pour un
chrétien, il y a l’espérance. Mais la foi n’est pas une bonne ficelle ni un
coup de pot. La religion par essence est une voie vers la transcendance et de
ce fait même dépasse absolument toutes les modes. Par définition elle ne
saurait être moderne.
Ce qui peut effectivement faire l’objet de critiques,
parfois sévères et à juste titre, c’est la manière dont certains, sûrs qu’ils
sont de leur supériorité sur leurs malheureux frères pécheurs, se posent en juges de leur prochain. Tombant à côté de la plaque, ils donnent l'impression par leur rigidité que la religion dont ils se prétendent les hérauts n'est pas adaptée à l'époque. Mais ces gens ont sévi de tout
temps, Jésus lui-même, déjà, disait « Ne faites pas comme les
pharisiens ! »
Quarante cinq millions d’euros, ça doit compenser
un sacré préjudice moral. Je ne sais pas moi, par exemple la ruine de la
réputation d’une jeune fille pour dévergondage, la diffamation du pape pour
abus de biens sociaux, la délation de son voisin pour pédophilie, enfin des
trucs vraiment graves qui peuvent conduire les personnes atteintes au suicide.
Parce que dans le cas de Tapie, je me demande bien à quoi il correspond ce
préjudice. Ne serait-il pas le premier à être déçu qu’on ne le prenne pas pour
ce qu’il est, un comédien, un opportuniste, une grande gueule, un caméléon, un
affairiste, un beau diable, bref, de quoi vous dégoûter de la vertu ? A moins que je ne me fasse une idée erronnée du préjudice moral.
On sait que certains animaux domestiques comme les pitbuls
ou les vipères lubriques peuvent être dangereux. On n’imagine pas qu’un
vulgaire végétal bien sage dans son pot puisse constituer une quelconque menace
d’agression. Une de mes amies l’a appris récemment à ses dépens. En
transportant son yucca du salon à la terrasse, elle a eu le tympan percé par
une des feuilles acérées de la plante. Résultat, deux semaines d’hôpital et
sans doute deux mois d’arrêt maladie.
Je viens de terminer Le Pacte des assassins de Max
Gallo. J'y ai trouvé une réponse à la question récurrente : comment tant
de gens, de bonne foi, ont-ils pu se laisser séduire par les sirènes
communistes et refuser de voir la réalité ? Car la réalité, moi qui suis née
comme le narrateur en 1949, je l'ai toujours sue depuis ma petite enfance.
Est-ce dû aux années d'école primaire passées chez les soeurs de Saint Joseph
de Cluny qui nous faisaient prier à longueur de temps pour les chrétiens
persécutés par les communistes ? Ou parce que mon père qui le savait nous le
disait ? Et s’il le savait, il fallait bien que quelqu’un le lui ait dit, ou qu’il
l’ait lu quelque part. Mais même ensuite au début des années 60 au lycée, nos
professeurs d'histoire nous en parlaient : la dékoulakisation, le NKVD, la
Guépéou, le KGB, les purges de 37, les camps, la délation permanente, la
pauvreté, la pénurie n'étaient pas un secret.
En revanche, ce que j'ai appris et que j'ignorais - mais
c'est précisément l'argument du livre - c'est le jeu ininterrompu et pervers qui s'est joué entre l'Allemagne de Guillaume II, de Weimar, d'Hitler
et les révolutionnaires communistes puis l'Urss et cela jusqu'à la défaite du nazisme.
Voilà longtemps que
je comptais vous écrire, hélas les jours se sont succédé tous plus remplis les
uns que les autres. Je dis « hélas » de ne pas avoir pris la plume,
non des circonstances car j’ai été très heureuse de cette profusion. Maintenant
que la rentrée a eu lieu, me voilà moins occupée. La maison est rangée,
quoiqu’il reste encore une bonne dizaine de paires de draps à repasser.
Finalement, il a fait beau et nous avons bien profité de la piscine. Les
enfants y font un boucan d’enfer. A vrai dire entre les cabanes, le badminton,
les jouets, les cassettes et les jeux olympiques ils n’ont pas trop su où
donner de la tête. Les voilà pleins se souvenirs et se sensations qui les
aideront à traverser la vie comme les journées ensoleillées de l’été nous
aident à passer l’hiver.
Trois mariages nous
ont donné l’occasion de faire des escapades. Quand je regarde les photos des
sorties de messe je me dis que c’est la même depuis qu’il y a des
photographes : le marié, la mariée encadrés du père et de la belle-mère,
de la mère et du beau-père avec le cortège devant. Tour le monde sourit. Trente
ans plus tard quand on reprend ces clichés on a la suite de l’histoire :
ce qu’il est advenu de ces sourires, combien d’enfants sont nés, qui est mort.
Et la roue tourne, tourne. Tant de foi dans l’avenir, en dépit de toutes les
vicissitudes reçues en héritage, est vraiment touchant et force le respect. Il
ne faut pas désespérer Billancourt.
Ici la chasse a
ouvert et nos tartarins, casquette orange sur la tête (vous parlez d’une tenue
de camouflage), organisent des battues au sanglier mais il y a tellement de
travail dans les champs entre l’arrosage du maïs (on n’imagine pas le boulot
que ça peut être de déplacer les canons à eau ) et la récolte du tabac que les
bêtes noires n’ont pas encore trop de souci à se faire. A propos figurez-vous que la culture du tabac est subventionnée, mais celle de la vigne aussi sans doute. Sans le dire, depuis la
pluie d’avant-hier, chacun attend les champignons, surtout ceux qui poussent
dans les bois du voisin.
J’ai récemment
repensé à ces bruits qui ont circulé sur la légitimité de Benjamin et dont vous
m’aviez fait part. Son père ne serait pas son père mais un autre membre de la
famille. Le premier imbécile venu peut calculer qu’au moment des faits le
géniteur supposé n’était âgé que d’une douzaine d’années. Mais quand les
langues sont lâchées on ne les arrête plus. Quand même il est toujours
intéressant de voir ce qui se cache au fond des âmes bien pensantes et
médisantes.
Ma chère tante
Mimi, j’ai eu de vos nouvelles par les uns et les autres, je sais donc que vous
allez bien malgré le poids des ans.
Une fois de plus
des milliers de voyageurs se sont retrouvés coincés à attendre le départ de
leur train. Une fois de plus l’information a fait cruellement défaut. Et les
malheureux de poireauter des heures dans l’ignorance, l’inconfort et la
fatigue. Tout le monde se plaint depuis des années du manque d’information de
la SNCF en cas de panne. Mais il n’y a rien à faire. La raison est idéologique.
Dire pourquoi une panne se produit c’est avouer qu’on a fait une erreur quelque
part. Or dans la mentalité des soviets ferrés il est inconcevable que les
employés soient à l’origine d’un quelconque dysfonctionnement. Le prolétariat
ne se trompe jamais, c’est l’organisation qui est mauvaise (pas assez de
personnel, pas assez de matériel, de mauvaises conditions de travail, etc.). En
revanche, lorsqu’à la suite d’une tempête, par exemple, les cheminots réparent
les voies, ce qui fait partie de leur boulot, c’est un concert de louanges, de
vrais stakanovistes dévoués à la cause du peuple et les journaux sont pleins
d’images montrant les héros du rail braver courageusement les intempéries.
Il n’y a pas que
les poules qui picorent. Témoin cette lettre du capitaine d’une compagnie d’un
régiment de piedmont datant de 1622 qui certifie « avoir bien et durement
servi le roi en l’assemblée [en rassemblant] d’une compagnie de recrues dudit
régiment et n’avoir entendu aucune plainte ni reproche de lui [le roi] et
d’autant que plusieurs soldats de la compagnie se sont écartés après avoir
picoré le peuple… » Qu’on se rassure, les picoreurs furent sévèrement
punis et mis au trou.
Mais de nos jours
aussi le peuple est bel et bien picoré. Non par la soldatesque mais par l’Etat qui multiplie les taxes à l’envi.
Deux chattes ont élu domicile dans la grange qui jouxte la
maison. Ma voisine les abreuve mais ne les nourrit pas de sorte qu’elles sont
obligées de chasser pour survivre. Et nous constatons en effet que la gent
trotte-menu a déserté nos cuisines. Ces chattes mettent régulièrement bas.
Généralement on apprend à nager aux nouvelles progénitures mais pas toujours de
sorte que quelques chatons échappent à la férocité des hommes. L’un d'eux
d’ailleurs ne sait plus des deux qui est sa mère et les tète à tour de rôle.
Bonnes filles, elles se laissent faire. Sans doute ne savent-elles même plus
s’il est ou non leur petit.
Je m’extasiais récemment sur l’attirance quasi naturelle que certains
animaux ont pour l’homme car la tribu vient nous rendre visite des plus
familièrement sans que nous fassions rien pour l’attirer. Sans penser que, ces
tournées ayant généralement lieu pendant les repas que nous prenons dehors, les
bestioles étaient plus sûrement appâtées par l’éventualité de quelque
nourriture que par un quelconque déterminisme anthropique et romantique. Dommage.
En voilà un qui ne manque pas d’air. Il fallait l’entendre
pérorer avec un aplomb ahurissant sur ce qu’il convenait de faire et de ne pas
faire en matière d’instruction des enfants hier soir sur Europe1, tançant les
uns, approuvant les autres. Que n’était-il ministre de l’éducation nationale,
on verrait comme ça marcherait ! Mais au fait, il l’a bien été, et comme
les copains, il n’a rien mais alors là rien fait si ce n’est battre en retraite
devant les soviets syndicaux avec une démagogie écoeurante.
Dans notre société de réussite obligatoire, il faut réussir
ses vacances comme son boulot, sa famille et le reste. Mais que sont des
vacances réussies ? Peut-être, modestement, des vacances au cours
desquelles on ne s’est engueulé avec aucun des ses covacanciers.
Le cyclone Gustav fait fuir un million d’Américains, lit-on ce matin à la une
du Figaro. Mais au journal de 13 heures on annonçait deux millions d’habitants…
De toute façon, ça fait beaucoup mais on passe quand même du simple au double.
Curieux comme les journaux sont brouillés avec les chiffres.
Ca y est, c’est la rentrée et cette année elle tombe un
lundi 1er septembre. Un vrai signe du Ciel. Les enfants retournent
en classe (demain seulement, je sais, mais ils sont déjà tout excités), les
bureaux se remplissent à nouveau d’employés revigorés, les journaux reprennent
de l’épaisseur, le gouvernement se remet à gouverner et Grain de poivre
retrouve son moulin, bref chacun est à son poste. Comme un deuxième Premier de
l’an, la rentrée offre une bouffée de promesses qui se traduit dans l’air par
une légère effervescence entretenue par la clémence de la température. De même
qu’à chaque naissance, chaque renouveau on se prend à espérer. Quoi, on ne sait
mais l’espace d’une journée, d’une semaine peut-être, on se dit qu’après tout
la vie peut réserver de bonnes surprises.
J’ai calculé qu’aux beaux jours de ma vie de mère de famille
nombreuse je lavais, étendais et tentais d’apparier 84 chaussettes par semaine,
3 360 par an (en été on met des sandales). J’ai dû tenir le rythme pendant
vingt ans, ce qui donne, à la louche mais au minimum, 67 200 unités. Pourquoi
ne pas compter en paires ? Eh bien justement tout le problème est là.
Parmi toutes les pièces d’une garde-robe standard, les chaussettes ont une
place à part. Elles sont douées de malice. Vous mettez deux chaussettes rouges
au sale et vous n’en retrouvez qu’une au propre. Qu’est devenue la seconde
mystère. Parfois au bout de longs mois vous la découvrez Incompréhensiblement
planquée au fond de la corbeille à linge. Mais dans l’intervalle vous vous êtes
débarrassée de la première, doutant de jamais récupérer son double. Que dire
des chaussettes percées ? Les deux ne sont jamais usées en même temps. Il
faudrait donc jeter aussi celle qui est encore bonne, mais c’est contre nature.
A moins de raccomoder le trou, mais plus personne n’en a le temps sans compter que
dénicher laine et aiguille à repriser constitue une véritable chasse au trésor.
Ou encore de guetter la survenue du même désastre dans une paire jumelle, ce
qui permettrait de reconstituer une paire mettable. Quel boulot ! Quant à
l’assortiment c’est un vrai casse-tête. Si encore les paires de chaussettes de
la famille étaient toutes différentes ou toutes strictement identiques par la
taille et la couleur, ça irait encore mais quand elles sont presque pareilles,
c’est un cauchemar. J’oubliais de préciser que pour cette opération il
fallait la plupart du temps les mettre à l’endroit, le porteur les ayant
retournées en les enlevant, mais pas toujours, ce qui laisse la place à des aléas existentiels toujours renouvelés.
Encore une fois nous n’avons plus qu’à battre notre
coulpe : la France est le premier pays consommateur de pesticides
d’Europe. C’est mal, très mal. Pourtant le contraire serait étonnant vu que
notre chère patrie est le premier état agricole de l’Union.
En Chine, une famille nombreuse commence à deux enfants. Au-delà
d’un enfant les parents sont mis à l’amende. On peut s'en scandaliser, crier aux libertés individuelles bafouées, ce n’est pas moi qui vais pleurer. Finalement les autorités communistes chinoises limitent peut-être la submersion de l'Occident par leurs rejetons. Des alliées objectives en somme.
Il est plus ou moins question de dérembourser certains
médicaments dits de confort (je note au passage que je croyais que c’était fait
depuis longtemps). Aussitôt, la presse s’empare du scoop, lance une polémique et somme son public de
dire s’il est pour ou contre cette mesure. C’est typiquement un débat vide.
Etes-vous pour ou contre le beau temps, pour ou contre les vacances en été, pour
ou contre le sida, pour ou contre les trains à l’heure, pour ou contre le
rattrapage du pouvoir d’achat, pour ou contre le chômage, etc. ? Bien sûr qu’on préfère que les
médicaments soient gratuits. Ce qui ne veut pas dire qu’on pense qu’ils doivent
l’être.
Cet après-midi, comme tous les ans, j’ai repiqué mes plants de pétunias « pendula ». Ils pendulaient déjà
pas mal avec des tiges longues et grêles mais portaient des fleurs aussi
charmantes que parfumées. Après bien des hésitations je les ai pincés assez
sévèrement : ils vont s’étoffer et la prochaine floraison, opulente,
devrait être au rendez-vous d’ici une quinzaine. Comme souvent dans la vie cet
enlaidissement passager n’aura été qu’un mauvais moment à passer.
J’étais invitée samedi dernier au vernissage d’une
exposition de photos dans l’ancienne petite halle au gras convertie en centre
multimédia de mon village gascon préféré. Une bonne cinquantaine de personnes
s’était déplacée. On aurait bien tort de sourire. D’abord sur le centre
multimédia. Il a ouvert au printemps ; bien sûr il n’y a pas encore des
milliers d’ouvrages ni des centaines de DVD mais le démarrage est prometteur. Pour
une commune qui n’avait qu’un bibliobus deux fois par mois le progrès est
incontestable. Quant aux locaux ils sont plaisants et bien agencés. Venons-en
ensuite aux photos : l’auteur décline sur plusieurs modes chromatiques une
vue d’origine grâce aux effets de l’imagerie numérique. Visiblement, c’est un
homme qui observe avant d’appuyer sur le déclic. L’ensemble est sérieux,
méthodique, encadré avec soin et cependant créatif. Je ne sais pas si tout fout
le camp mais je constate qu’aujourd’hui, au fond des provinces, les gens montent
des manifestations culturelles, y participent et que le terme de vernissage
peut signifier autre chose que le passage d’une couche de vernis sur une porte
d’entrée.
Nos maîtres à penser, après avoir loué des années durant la
tolérance foncière de l’islam et son indiscutable supériorité sur le
christianisme obscurantiste, sont en train de changer de discours. Et sautent
sur le moindre fait divers pour voler au secours de la laïcité en danger. Cette
semaine ça a été le coup des deux heures de piscine réservées aux femmes ainsi
qu’une sombre histoire de match de basket (ou de voley ?). Il y a bientôt
un mois c’était l’annulation d’un mariage pour cause de tromperie sur la
marchandise qui a fait couler des torrents de salive et des fleuves d’encre. Au
train où ça va les prêcheurs ne vont pas tarder à regretter le bon temps des curés.
Nous vivons une époque qui glorifie le profit. Pas le profit
économique, celui-là est carrément mal vu avec ses relents de servage, de
colonialisme, d’esclavagisme et de capitalisme. Je veux parler du profit
légitime de chaque instant. Ainsi les parents profitent de leurs enfants
(l’inverse est moins répandu), les stars de leur notoriété, les automobilistes
de leur automobile (enfin, au prix du litre d’essence de moins en moins), les
assurés de leur assurance, les châtelains de leur château (Cf. une émission d’M6
où l’on pouvait voir un riche homme d’affaires regagner en fin de semaine sa
somptueuse demeure et en parcourir les enfilades de salons magnifiquement meublés),
et les retraités leur retraite (toujours bien méritée). Allez, profitez bien du
week-end et du beau temps ! Et bon courage, hein !
Je ne sais pas si vous avez fait le calcul, moi si. Pour une
voiture des plus sobres qui consomme 5 l aux 100, 10 km coûtent 0,75 €. En d’autres
termes un aller et retour au village quand je suis en Gascogne revient à 5 F
minimum. Car là-dedans je ne compte ni l’amortissement du véhicule ni l’assurance
ni l’entretien général. Je n’ai pas intérêt à oublier de passer chez le
boulanger.
Il est question de donner droit de cité aux langues
régionales dans la Constitution. Ce qui aurait pour effet, par exemple, que les
locuteurs de gascon puissent exiger que les formulaires administratifs, ou les
jugements rendus, soient émis en cette langue. Il paraît qu’il y a soixante
quinze langues régionales en France, soit une pour un département et demi. Vous
imaginez le bazar. Autrefois, dans les années cinquante-soixante on appelait ça
un patois. Parler patois était le signe distinctif des paysans locaux ou la
preuve d’une intégration au terroir. Personne n’aurait imaginé qu’un patois
puisse être une langue, tout au plus un dialecte. Aujourd’hui c’est devenu une
curiosité, voire une coquetterie. Et rien ne définit strictement ce qu’est une
langue régionale. On peut admettre que le nombre
de personnes qui la pratiquent usuellement est un critère sérieux et légitime. Il
faut aussi une littérature et une grammaire. L’arabe remplit tous ces critères.
Les caisses de retraite alimentent des fonds sociaux avec un
pourcentage des cotisations tant patronales que salariales. Ces fonds qui
atteignent des dizaines de millions d’euros servent à financer des maisons de
retraite, des vacances pour les vieux nécessiteux, des aides ménagères, des
améliorations de l’habitat, des équipements pour handicapés et, enfin, des
aides individuelles. Ces dernières sont accordées par une commission ad hoc qui
se réunit régulièrement. Composée d’administrateurs représentants des syndicats
et des organisations patronales, elle décide de donner 200 € à M. Duchemol pour son
chauffage ou 300 € à Mme Machin, jeune veuve chargée d’enfants dont la machine
à laver vient de rendre l’âme. Jusque là tout va bien. Mais après la réunion
ces messieurs-dames, messieurs surtout, vont déjeuner aux frais de la caisse au (bon) restaurant du
coin. Et là, qui commande les plats les plus chers et les vins les plus onéreux ? Pas les patrons mais
les ouvriers. Si vous êtes étonné c’est que vous n’avez rien compris : les syndicalistes, CGT et FO en tête, se sustentent sur la part patronale des cotisations.
Bonjour ou bonsoir se déclinent de nos jours en toutes
occasions. Tout à l’heure à la radio on m’a souhaité une bonne fin de week-end
tout de suite après un bulletin qui m’informait d’un meurtre suivi d’une émeute
et du crash d’un pilote aux commandes de son petit avion. Mais nos compatriotes
sont des altruistes acharnés. Chaque instant de la journée est l’objet d’un
vœu : bon début de matinée, bonne fin de matinée, bon appétit, bon début
d’après-midi, bonne fin d’après-midi, bon début de soirée, bonne fin de soirée
et ainsi de suite. J’ai même entendu bonne digestion. Vous croyez que
j’exagère ? Eh bien dressez l’oreille et vous verrez (si j’ose dire).
Peu de gouvernements ont autant réformé que l’équipe
Sarkozy-Fillon en aussi peu de temps et surtout ont réussi à faire passer autant
de mesures dites impopulaires et réputées impossibles. Les chiens aboient, la
caravane passe. Pour réussir ce tour de magie, la stratégie est bien rôdée. On
(le président, un ministre, un député, etc.) jette un nonosse, mettons la
réduction du nombre des tribunaux d’instance, à la meute des opposants
et des médias qui se précipite dessus en hurlant. Puis tout de suite derrière est lancée
une nouvelle proposition, par exemple la retraite à 65 ans, sur laquelle
instantanément tout le monde se met à crier. Du coup l’affaire des tribunaux
qui n’intéresse plus personne est finalement votée sans problème et ainsi de
suite. Le seul inconvénient de la méthode est de donner l’impression que tout
le pays est en état d’insurrection permanente contre un pouvoir qu’il a
pourtant démocratiquement choisi.
80 % de nos compatriotes n’ont pas envie de racheter leurs JRTT.
Ils préfèrent profiter de leur temps libre. J’en conclus finement que ces mêmes 80 % n’ont pas vraiment de problème de pouvoir d’achat :
quatre sur cinq satisfaits de leur sort, ce n’est somme toute pas si mal.
Je suis tombée cet après-midi sur l’émission de Daniel
Mermet Là-bas si j’y suis sur France Inter. Cela fait des années que ça
ne m’était pas arrivé. Je constate que M. Mermet sévit toujours et que son
émission n’a pas changé : une tribune socialiste qui tire à boulet rouge sur
tout ce qui ne pense pas comme elle. Tous les jours, au frais du contribuable,
une heure gratis sur les ondes au profit d’une seule mouvance
politique ! Et le comble est que les amis de M. Mermet ratiocinent
sur des attributions de temps de parole au président de la République (le jour
où ce sera un des leurs qui sera dans la place, ils trouveront ça tout à fait
normal). En tout cas M. Mermet, adepte de la démocratie à sens unique, ne peut
pas se plaindre de la limitation de la liberté de parole sur les ondes
nationales.
Panem et circenses, la recette ne date pas d’aujourd’hui.
L’euro 2008 va faire oublier quelques temps à nos concitoyens l’envolée du prix
du pétrole et ses conséquences funestes sur le pouvoir d’achat. Et si l’équipe
de France se montre à la hauteur de nos espérances, ça fera remonter Nicolas
dans les sondages et, avec, l’indice de croissance. Alors ne dites pas de mal
du foot.
C’est à chaque fois la même chose. Je ne sonde pas les reins
et les cœurs mais je m’étonne. Il y a peu de personnalités non juives ou non
musulmanes qu’on enterre sans un passage par l’église. Généralement, c’est à
cette occasion qu’on apprend qu’elles ont été baptisées car rien dans leur
existence n’a trahi une piété quelconque. Souvent même, elles ont été au
premier rang des ardents supporters de la laïcité à la française, voire aux
avant-postes de l’anticléricalisme. Mais là, en cette circonstance, personne,
même pas le pire des bouffeurs de curés, ne trouve à redire. Jusqu’à un certain
point quand même. Ainsi, aucun jacasseur radiophonique ou télévisuel ne parlera
de cérémonie catholique, cet adjectif arrache décidément la bouche ; cérémonie
religieuse est moins douloureux.
Quand une marchandise ne rend pas les services qu’on attend
d’elle, n’importe quel société de vente par correspondance vous le dira, on
peut la renvoyer et être remboursé : par exemple, un imperméable qui
laisse passer la pluie. Pour le mariage, c’est pareil. Si l’épouse qui est
censée savoir faire la cuisine ne mijote qu’une infâme tambouille, on comprend
que le mari demande l’annulation d’une décevante union pour tromperie sur une
qualité essentielle. Symétriquement, si l’époux n’est pas fichu de fixer une
étagère correctement. En ce qui concerne la virginité, c’est plus compliqué car c’est
justement le mari qui fait un article d’occasion d’un produit neuf.
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