Du temps de Néandertal c’était chacun pour soi et sa tribu.
Mais depuis qu’ils sont civilisés les hommes pratiquent la charité. L’aumône
est présentée dans toutes les religions dignes de ce nom comme un acte
élémentaire, à l’instar de bonjour-bonsoir, s’il vous plaît-merci. L’ennui est
que quand on donne on se démunit. C’est justement là, me direz-vous, que réside
l’intérêt moral de la chose. L’effort, le renoncement. Certes, mais notre
époque en est lasse. Et avec la crise ça ne va pas s’arranger. Les
professionnels l’ont bien compris et ont inventé la charité sans douleur. Une
banque propose dorénavant à ses clients la carte de crédit solidaire, quelques
centimes d’euros supplémentaires sur l’abonnement pour venir en aide aux
miséreux. Ni vu ni connu, le temps d’un sein nu ainsi qu’a dit le poète (Paul
Valéry). Les banques – tiens, encore des banques – alimentaires s’approvisionnent
au caddy des ménagères : ajoutez une boîte de sardines et une tablette de
chocolat à votre marché, vous ne vous en rendrez même pas compte, et
déposez-les dans la caisse au pied de la caisse. Entre nous ce genre de
démarche me rappelle furieusement une exorde fréquente depuis plus de trente
ans lors de la quête dominicale « Tout ce que vous mettrez en plus de
votre offrande habituelle sera reversé à [au choix] la Mission pour la
propagation de la foi, le Comité catholique contre la faim et pour le
développement, les Petites sœurs des pauvres, l’œuvre des vocations, etc. » Encore une astuce que l’Eglise
avait trouvée avant les autres. Passons. Et revenons à nos moutons qui sont les
fonds éthiques, les notations sociétales, le commerce équitable, les codes de
bonnes conduites et… la refondation du capitalisme.
Grain de poivre
Autrefois, les gens avaient des problèmes de glandes. Les hommes étaient coureurs, les filles avaient le feu au derrière. C’était la faute aux glandes. On n’en parlait qu’à mots couverts et les enfants sentaient bien qu’il s’agissait de quelque chose de pas très propre, de vaguement mystérieux, un truc de grande personne qui ne les regardait pas et dont il aurait été horriblement mal élevé de chercher à en savoir plus. Aujourd’hui les glandes ont disparu au profit des hormones et de la libido qui, elles, s’étalent au grand jour.
Grain de poivre
Ce diaporama fait partie du commentaire laissé par Caritate Libertas sur la note "Commères" d'hier.
Dans une ruelle de village deux commères bavardent, l’une est à sa fenêtre, l’autre passait en vélo et a mis pied à terre. Elles ont le temps. Personne ne passe. Elles échangent des considérations éternelles sur le temps, les enfants, les petits-enfants, le jardin. Elles ont autour de soixante dix ans et portent des robes-tabliers mais ça fait des siècles qu’elles existent et qu’elles font face aux maladies, aux guerres, aux crises.
Grain de poivre
Chez le coiffeur on n’échappe pas à son reflet. Il y a des glaces partout et on est là pour ça. Et personne ne prend cette observation inéluctable à la légère. Il n’y a qu’à voir le sérieux avec lequel les gens se regardent. Comme si l’image du miroir renvoyait chacun à l’énigme qu’il constitue.
Grain de poivre
A quoi servent les syndicats ? Moi qui ai été de longues années responsable syndicale (CFTC), je peux vous répondre « à défendre les travailleurs ». Mais depuis hier soir leur rôle a cru considérablement. Ils sont devenus l’opposition constructive dont le pouvoir exécutif a besoin pour obtenir l’adhésion populaire à ses orientations. Le 18 février, Nicolas Sarkozy va réunir les partenaires sociaux (patrons et salariés) pour discuter des mesures qu’il envisage pour faire face à la crise. Certaines de ces pistes sont effectivement d’ordre social mais pas toutes. Ainsi, agir sur les tranches d’impôt ne relève pas du dialogue social et doit être entériné par le pouvoir législatif. Dans un pays normal en butte à la situation que nous traversons c’est à l’opposition politique, au Parti socialiste donc, que NS aurait dû dire « Chiche, cherchons ensemble des solutions ! » Mais le PS qui n’a dans son corbillon que des critiques systématiques et stériles est incapable d’être un interlocuteur valable, embourbé qu’il est dans son marasme.
Grain de poivre
Bouygues Télécom vient d’être condamné à démonter des antennes relais soupçonnées d’induire du fait des ondes électromagnétiques qu’elles diffusent des cancers, des maladies de la peau et autres troubles somatiques variés. J’ose espérer que les plaignants n’utilisent jamais au grand jamais de téléphone portable, même en cas d'urgence..
Grain de poivre
Sincèrement je n’ai aucune idée du bien-fondé de la réforme
des universités : je ne me sens pas directement concernée, je ne sais pas
comment elles marchent et je ne passe plus d’examen depuis longtemps. Mais
quand j’entends à la radio un étudiant en licence d’histoire se plaindre parce
que, si la réforme se fait, il devra apprendre Louis XIV, Napoléon et de Gaulle
je suis pour le moins étonnée. C’est vrai ça. Où va-t-on si les futurs profs
d’histoire doivent savoir l’histoire de France ? Et leur liberté de
n’étudier que ce qui les intéresse, hein, qu’en fait-on ? Et depuis quand
un enseignant a-t-il besoin de connaître un sujet pour l’enseigner ?
Grain de poivre
Oh pardon ! dites-vous. Pourquoi pardon ? Vous n’y êtes pour rien s’il est mort et que je le pleure toujours, six ans après. C’est plutôt à moi de vous dire merci. Merci de pouvoir prononcer son prénom haut et clair, un prénom que j’ai tant aimé, le prénom d'un enfant que j’ai tant aimé et qui vit désormais ailleurs, autrement.
Grain de poivre
Les fonctionnaires se plaignent souvent de leurs mauvaises
conditions de travail et de leur faible rémunération. Ils ont peut-être raison.
Mais quand le gouvernement propose des réformes pour améliorer et leur sort et la qualité de leur production, par
exemple en gratifiant ceux qui obtiennent de meilleurs résultats ou se donnent plus
de mal, les boucliers se lèvent instantanément et systématiquement. On en a un
exemple ces jours-ci avec la réforme du statut des enseignants-chercheurs. Alors,
est-ce par refus viscéral de la compétition, par fondamentalisme égalitaire, par solidarité à l'égard des moins doués ? Je n’ose en effet imaginer que ça pourrait être
par crainte de la révélation d'une honteuse médiocrité.
Grain de poivre
Henry donne de nouvelles nouvelles de Masseube (cf note
du 27 janvier)
" Ici le Gers. Lundi, l'école de Masseube était fermée. Pensez-vous qu'un arbre dangereux menaçait la cour ? Non. Un toit en difficulté ? Non. Panne d'électricité se prolongeant ? Non. L'eau peut-être ? C'est important l'eau. Non. Alors ? C’était LE CONGELATEUR du collège ! Celui-là, personne n'avait pensé à le brancher : Il n'y avait plus rien à manger."
Grain de poivre
Hier soir sur France 2 Martine Aubry m’a époustouflée. Quel aplomb ! Elle affirme sans ciller que grâce à elle dans les années 90 le nombre des chômeurs a baissé d’un million. Fichtre ! Je me précipite sur les statistiques du chômage (difficiles à trouver sur la durée) et la chronologie compliquée des gouvernements successifs. Et il apparaît que pendant cette période le chômage a… grimpé. Un peu auparavant elle avait dénoncé la politique antisociale du gouvernement qui avait augmenté le forfait hospitalier. Alors là j’ai été franchement inquiète. Serais-je passée à côté ? Je fonce sur mon ordinateur, tamise les sites officiels, rien. Ledit forfait n’a pas bougé depuis le 1er janvier 2007, 16 €. Le plus grave est que ces mensonges ne sont pas relevés et que les gens les prennent pour argent comptant. Ah, j’oubliais, en prime, elle nous a livré une information capitale : elle s’est bien marrée au gouvernement, il y avait des bonnes bouffes et des éclats de rire. Incompétence, inconscience, légèreté ou intox ?
Grain de poivre
Avec la crise nos concitoyens changent d’habitudes.
Ils deviennent économes. Par exemple, ils boivent l’eau du robinet au lieu de trimballer
des packs d’eau minérale. Ils remplissent leur lave-linge à ras bord,
privilégient les programmes basse température et ne mettent plus qu’une
demi-dose de lessive*. Toute sorte de comportements qui devraient plaire aux adeptes
de la croissance zéro ainsi qu’aux promoteurs de l’agriculture maîtrisée (cf
note d’hier) et du développement durable réunis. Ce serait donc une
retombée positive. Eh bien non. Parce que ça supprime des emplois d’embouteilleurs,
de transporteurs, de manutentionnaires, de caissières, d’ouvriers lessiviers,
etc. Et les mêmes voudraient à la fois moins de consommation et le maintien de
l’emploi. Les gens sont décidément difficiles.
Grain de poivre
C’est tout nouveau, ça vient de sortir, une trouvaille de nos têtes pensantes et cultivées, vous l’avez deviné, Mesdames et Messieurs, il s’agit de l’agriculture maîtrisée qui va reléguer l’agriculture bio au rang des vieilles lunes ! Ce nouveau concept n’a rien de terre à terre : c’est un compromis qui concilie de manière équilibrée les objectifs de rendement du producteur, les attentes du consommateur et le respect de l’environnement. Comment n’y avait-on pas pensé plus tôt ? L’agriculteur maîtrisé est à l’écoute, transparent et responsable. Dans sa démarche environnementale il suit une éthique propre à promouvoir le développement durable et la traçabilité de sa production. Ne le stigmatisons pas : la mise en œuvre des récentes méthodes de récupération et de tri des pets des vaches sont la preuve de sa conscience sociétale.
Grain de poivre
A la radio et à la télé, ils ne disent que ce qu’ils
veulent bien et cachent l’essentiel. Témoin ce courriel qu’un ami gascon a
diffusé à ses amis et connaissances pour donner des nouvelles du pays après le
passage de la tempête.
« Mais, LE problème dans le Gers, LE problème vous dis-je, ce sont les CONGELATEURS. Toutes ces bonnes victuailles entreposées. Les cuisseaux de sanglier, les cèpes de la saison passée, les palombes ... Alors là, oui, un vrai réseau d'entraide. Tu vois passer des congélateurs sur les remorques de tracteur pour aller à un point de branchement. Que le médecin de garde ne soit plus joignable, on s'en fout, mais les congélateurs ! »
Grain de poivre
Trop de sécurité nuit gravement à la liberté proclame Télérama dans un cartouche qui occupe le centre de sa une de la semaine, façon paquet de cigarettes. Encore faudrait-il savoir comment on mesure la sécurité, sa quantité comme sa qualité. Mais ne soyons pas chien. Si on se réfère aux régimes communistes, par exemple, on ne peut que constater la véracité de cette proposition. Mais pour suggérer qu'en France, à cause de la politique de sécurité, la liberté est menacée, il faut être gonflé, on n’est pas emprisonné tous les quatre matins pour un oui ou un non. En tout cas je me demande où est la liberté d’aller et venir dans certains quartiers de nos villes quand on risque de se faire agresser à tous les coins de rue. Leurs habitants doivent avoir une idée assez précise de la sécurité et de la liberté dont ils aimeraient jouir.
Grain de poivre
Roger Karoutchi vient de révéler son homosexualité. Ca met l’UMP à égalité avec le PS qui a Bertrand Delanoë. Quinze partout. Mais toujours pas de parité en vue : aucune dame ne s’est encore déclarée. Même pas Ségolène Royal.
Grain de poivre
Comme au début de la semaine des jeunes ont à nouveau été hospitalisés en Seine-Saint-Denis, neuf trois pour les branchés, à la suite d’une surconsommation d’héroïne frelatée. Il est quand même inadmissible qu’en 2009, en plein vingt et unième siècle, on vous vende encore de la marchandise pourrie. Mais que fait la Répression des fraudes ?
Grain de poivre
Enfin les patrons des grandes banques sauvées par le
contribuable et les générations à venir ont accepté (à reculons) de renoncer à
la part variable de leur rémunération. Vous avez bien noté « variable ».
Parce que pour ce qui est du fixe personne n’en parle. A mon avis, mais je dois
avoir mauvais esprit, ils ont dû demander à leur conseil d’administration de
les rattraper sur ce dernier. Et là, en temps de crise, finalement c’est tout
bénef. Ils sont sûrs de le tenir.
Que dans une période comme celle que nous vivons on fasse tout pour que des familles ne tombent pas dans la misère est à mon sens une priorité. Mais que le jeu des mesures prises dans ce but non seulement fasse le beurre de gens qui sont bien à l’abri mais encore les enrichissent me scandalise. A tous les niveaux.
Grain de poivre
Plus personne n’ignore désormais que le président des Etats-Unis d’Amérique est noir : outre-Atlantique, il suffit, d’être un peu noir pour l’être tout à fait. Pas comme en France où on fait semblant de ne pas voir que les gens sont noirs ou jaunes ou rouges ou marron pour ne pas leur faire de peine. Au point qu’au bistrot on se fait reprendre quand on commande un petit noir – « Vous voulez dire un café ? » – mais pas quand on demande un petit blanc.
Grain de poivre
Autrefois dans la rue il y avait toujours quelqu’un pour
siffler. Moi-même j’ai appris à siffler très tôt, j’ai même su siffler avec les
doigts dans la bouche. Cette dernière performance a été l’aboutissement des
efforts de tout un été de grandes vacances. J’aimais beaucoup ça mais comme je
sifflais faux on me le coupait, le sifflet. C’était gai tous ces gens qui
sifflaient. Ca a complètement disparu. Il paraît que ce n’était pas très
distingué ; la preuve, c’était une habitude de palefrenier. Je me demande
si aujourd’hui les palefreniers eux-mêmes savent encore siffler. Je ne crois
pas car ils mettent la radio dans l'écurie et l’écoutent avec les chevaux.
Grain de poivre
Il paraît, mais je n’ai pas vérifié l’info, que tous les
gens qui ont les yeux bleus descendent d’un ancêtre commun. Voilà qui donne une
leçon d’humilité. Car quand je vois certaines personnes aux yeux bleus, l’idée
que je puisse être même leur lointaine cousine me rend malade. Sans compter
tous les humains qui n’ayant pas les yeux bleus ont des ascendants aux yeux
bleus, ce qui fait que même avec des yeux noirs, ils sont apparentés aux yeux
bleus. Bon, si vous me suivez toujours, cela signifie tout simplement que comme
nombre de mes congénères je n’aime pas être mélangée à tout le monde. Et n’allez
pas me dire que je suis raciste, certains proches me sont plus étrangers que
pas mal de lointains. Ah, j'oubliais, je n'ai pas les yeux bleus mais ma mère oui.
Grain de poivre
M. Messier nous revient d’Amérique plus fringant que jamais. Toute honte bue, il donne la recette de la refondation vertueuse du capitalisme. Du côté des médias, c’est à qui lui tendra le micro. Quelle bande de larbins !
Grain de poivre
Je fais la queue derrière lui au guichet de la banque. Comme ça dure, je tends l’oreille et j’observe. le type qui est devant moi. Je note de la part de l'employé une certaine révérence à son égard. Les transactions de compte à compte se succèdent et mon homme finit par retirer 3 500 euros en espèces. Il est mal rasé, ses cheveux gras sont en bataille, son pardessus étriqué est rapé, son pantalon effrangé godaille, ses souliers sont éculés. Un vrai sdf. Avec son cash il va peut-être se laver et s’habiller. Ou est-ce parce qu’il ne dépense rien qu’il a ce fric ?
Grain de poivre
Grande émission de prospective médicale hier soir sur Arte. Les progrès promis de la génétique vont permettre de repousser le vieillissement, d’éradiquer les maladies héréditaires, de régénérer les organes défaillants, de faire repousser les membres sectionnés, de classer les cancers dans la catégorie des affections bénignes. De quoi vous donner envie d’être vieux, égrotant, débile et bancal, rien que pour tester.
Grain de poivre
Les Français ont horreur du changement. Il n’y a qu’à voir comment les jeunes qui ont la réputation d’y être plutôt enclins résistent des quatre fers à toute évolution de l’enseignement qu’on leur dispense. Et pourtant, d’un coup de baguette magique, sans même qu’on les y force où qu’ils s’en rendent compte, nos compatriotes et moi-même, votre fidèle Grain de poivre, avons depuis le 1er janvier changé nos bonnes vieilles habitudes de vie. Depuis que la publicité a été supprimée à la télé, l’heure du dîner national a été avancée d’une demi-heure, histoire d’attraper l’émission de la soirée. Du coup le coucher est moins tardif. On peut donc se lever plus tôt pour travailler plus et gagner plus. Bravo Nicolas !
Grain de poivre
J’ai vu la semaine dernière l’exposition consacrée à Raoul Dufy au musée d’Art moderne. Un enchantement : on est ébloui par la profusion et la variété de la production, charmé par les formes et les couleurs. Voilà un artiste qui aura passé l’ère abstraite en restant toujours figuratif mais en inventant sans cesse de nouvelles manières de rendre ce qu’il voit. En plus, pas engagé ni vindicatif pour deux sous, ni aigri (le succès étant arrivé assez vite il a eu le bonheur de vivre à l’abri du besoin), c’est reposant. Je resongeais à tous ces tableaux lorsque je passai en voiture porte de Champerret ornée d’un affreux dégueulis dégueulasse de lave de ciment dégoulinant sur un mur en briques effritées. Cette horreur a été commandée par la Ville à un artiste lui aussi. Il faut se méfier des mots.
Grain de poivre
Les téléfilms sont l’exact reflet de notre société. C’est pour ça que je les apprécie. J’en apprends un bout sur mes concitoyens. Mais quand même, il s’en passe des choses derrière mon dos !
Grain de poivre
Depuis le temps que je te dis de ne pas t’occuper des
machines à laver ! C’est toujours la même chose. A chaque fois il y
a un truc qui déteint. Tout est fichu maintenant. Tu as vu la tête de mon
pantalon neuf ? On voit que ce n’est pas toi qui vas te taper d’essayer de
rattraper cette horreur.
Ah, ça, c’est un peu fort. Tu te plains toujours de
tout faire. Je ne cherche qu’à t’aider et voilà ma récompense. La prochaine
fois, tu pourras te fouiller.
Mais pourquoi est-ce que tu mets toujours tout à
bouillir. C’est quand même pas difficile de faire la différence entre le clair
et le foncé ! Tu ne tries jamais.
Je mets à bouillir parce que comme ça on est sûr que c’est
désinfecté. Je ne sais pas si tu es au courant mais l’ébullition ça tue les
microbes. On n’est jamais trop prudent. Après on ne comprend pas
pourquoi on attrape tout un tas de maladies. Mais puisque tu le prends sur ce
pied je ne toucherai plus jamais à une chaussette sale.
Ah mais ça c’est un peu facile. Tu profites de l’occasion pour te défausser. Décidément, tu es toujours de mauvaise foi…
Grain de poivre
Hier je suis allée faire les soldes, histoire de me nipper. On ne trouve que des vêtements noirs. Enfin j’exagère, en cherchant bien on arrive à dégoter du chocolat (noir). Quant aux sacs pour dames ce sont tous d’immenses besaces fourre-z-y-tout. Si bien que grâce à la puissance magique de la mode la population féminine française est transformée en une armée de veuves siciliennes sans domicile fixe.
Grain de poivre
L’épidémie de gastro fait rage. La faculté recommande de se réhydrater, mais doucement. Pas question d’avaler un grand verre d’eau d’un seul coup. Parce que, prévient un médecin télévisuel, « ça repart aussi sec ».
Grain de poivre
Il fait froid et on ne parle que de ça. Pourtant en hiver c’est plutôt normal. Les affolés du réchauffement climatique devraient être heureux. On se demande de quoi on parlerait s’il faisait plus doux. Peut-être de la douceur ? Heureux sommes-nous.
Grain de poivre
L’argot aime bien les mots qui se terminent par o. En général ce sont des termes péjoratifs qu’on peut faire précéder des adjectifs sale ou affreux. Ca marche presque à tous les coups. Essayez avec collabo, facho, aristo, socialo, écolo, coco, clodo, jojo, prolo, macho, homo, négro, prolo, bobo. J’en oublie sans doute. Si vous en trouvez d’autres signalez-les en commentaire. Ca sera rigolo.
Grain de poivre
La bonne santé passe par un bon sommeil et un bon sommeil
par une bonne literie. C’est du moins ce qu’affirment le professeur Touchon du
CHU de Montpellier et le docteur Dietrich Schneider-Helmert (d’on ne sait où)
sur le site du label « Belle Literie ». Et une bonne literie est une
literie neuve. Ils nous apprennent notamment qu'au bout de dix ans (3 650 nuits, 150 000 mouvements de
diverse nature), un lit est hors d’usage et doit être changé. C’est
scientifiquement démontré, on dort mieux sur un bon matelas et un bon sommier
neufs que sur un vieux sac de noyaux de pêche. Sans blague !
Grain de poivre
Les éboueurs de Paris oeuvrent à toute heure ce qui fait qu'on peut les voir au travail au beau milieu de l'après-midi. Hier donc de l'autobus je regardais d'un oeil distrait leur ballet bien réglé, je saute du marche-pied, j'attrappe le conteneur d'un bras vigoureux, je le cale, je le fais basculer, je le remets sur le trottoir et ainsi de suite. La tenue de scène est superbe, une magnifique combinaison vert grenouille avec bandes réfléchissantes du meilleur effet et pour finir l'invévitable casquette de base-ball (la Ville n'est pas ringarde), verte elle aussI. Et je n'ai pu me retenir de sourire à la vue du jeune employé qui l'avait crânement (c'est le cas de le dire) mise devant-derrière et un peu de travers comme un clin d'oeil pour signifier Je suis peut-être éboueur mais je me soigne. Grain de poivre
Le président d'EDF, Pierre Gadonneix, n'a pas manqué de saluer "la motivation exceptionnelle des agents" qui ont travaillé dur pour remettre le courant dans les campagnes après les intempéries de la semaine dernière. Les abonnés qui ont attendu jusqu'à cinq jours sans chauffage ni lumière ni eau chaude apprécieront. Mais c'est toujours comme ça : les infirmières sont d'un dévouement admirable, les cheminots s'épuisent à conduire les trains, les maîtres d'école se tuent à apprendre à lire aux enfants, etc. etc. Mais ces gens sont payés, ils ne font que leur job ! Grain de poivre
Pour une fois que je peux dire du bien de mes congénères et compatriotes, je ne vais pas me gêner. C’est Noël qui veut ça : les programmes télé font dans le « A votre bon cœur Messieurs-Dames ». Et c’est ainsi qu’on voit des familles démunies, des femmes abandonnées avec des marmots sur les bras témoigner de la mouise dans laquelle elles sont tombées. Hier soir j’ai été impressionnée par la dignité de ces gens que le sort a frappés, par l’abnégation des mères, leur volonté de s’en sortir. Et par la générosité des téléspectateurs qui ont été, paraît-il, trente mille à appeler pour proposer une aide à des personnes qu’ils ne connaissaient pas. Alors bien sûr on peut dire que le présentateur en fait des tonnes, que les donateurs libèrent leur mauvaise conscience, etc. En attendant, ce qui est fait est fait.
Grain de poivre
J’ai été épatée ce matin d’entendre un « enseignant » (où sont passés les professeurs ?) se plaindre qu’aucune concertation sur la réforme n’avait été organisée par le ministère dans les établissements scolaires pendant le temps de travail. A la place des heures de cours ? En heures supplémentaires ? Ces enseignants n’ont-ils pas des représentants syndicaux ?
Grain de poivre
La reine d’Angleterre a enjoint à sa parentèle de ne pas dépenser trop d’argent à l’occasion des fêtes de fin d’année. En cette période de crise ça ferait mauvais genre : que penseraient ses sujets contraints de se serrer la ceinture ? La vérité est que la radinerie proverbiale d’Elizabeth II trouve là une bonne occasion de se déployer. Chic on va pouvoir être pingre et vertueux à la fois. Le problème est justement que dans la situation actuelle, pour sortir du marasme, les riches ont le devoir de dépenser et de dépenser le plus possible pour relancer la consommation.
Grain de poivre
En ces temps de crise toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines connaissent la prospérité comme Essilor dont les perspectives de développement sont réjouissantes. Alors moi, Grain de poivre, je vais plus loin que Marie-Georges Buffet qui distribuait hier de fausses coupures de 500 € sur la place publique. Et comme il faut prendre l’argent là où elle est, c'est-à-dire dans la poche des riches (qui feraient bien de les coudre ou de porter des vêtements sans poches), je propose que les entreprises qui gagnent de l’argent paient les salariés de celles qui en perdent.
Grain de poivre
La caissière à qui je disais « Bonsoir ! » m’a rétorqué péremptoirement : « Non, bonjour. Il n’est pas encore cinq heures ! ». Mais où est-elle aller pêcher ça ? Moi qui me fiais innocemment à la luminosité…
Grain de poivre
Pourquoi faut-il toujours que je prenne systématiquement la queue la plus lente chez le boucher, à la poste, au guichet de de la sncf, à la caisse du supermarchè ? Que je sois inévitablement dans la voie qui n'avance pas sur le périphérique et sur l'autoroute dans la file qui doit dégager pour cause d'accident à 5 km ?
Dans les écoles maternelles les dames de service n’osent même plus remonter la culotte des petits pour ne pas tomber sous le coup d’une accusation de pédophilie. Dans la presse et à la télévision le visage des bambins est flouté au cas où le média serait poursuivi pour atteinte à l’image. A côté de ça, les unes des magazines homosexuels et pornographiques s’étalent à la devanture des kiosques à journaux juste à la hauteur du nez des enfants. Vous y comprenez quelque chose, vous ?
Grain de poivre
Journaliste, conseil en communication institutionnelle. Cavalière. IEP Paris.
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