L’affaire Findus n’en finit pas de me régaler. Moi aussi
pendant deux ans et demi j’ai trompé mon monde. Ca se passait en Algérie dans
les années 1978-1980. La viande de cheval était la seule abordable. Alors,
suivant les conseils d’une expatriée décomplexée de mes connaissances, j’ai
fini par passer à l’acte. Et je suis devenue la championne du cheval
bourguignon, de la merguez de cheval, du bifteck haché de cheval, du hachis
Pamentier de cheval, de la sauce bolognaise équine, etc. J’ai même accommodé du
poulain. Je vous recommande. Rien n’est meilleur qu’un rôti de poulain ou des
escalopes de poulain. C’est le top de la viande de boucherie. Mais attention,
il faut savoir le choisir, très jeune, très pâle. Comme les Algériens sont
assez négligents les pauvres canassons et leur progéniture se prennent les
pieds dans les barbelés, s’échappent de l’enclos ou de l’écurie, se blessent.
On en est réduit à les abattre et ça finit par faire pas mal de carcasses. Comme
c’est sur un cheval que Mahomet s’est envolé pour le Paradis, cet animal est
plus ou moins sacré et consommer sa viande assez mal vu. D’où le prix intéressant.
Dans la famille pendant tout ce temps personne ne s’est
aperçu de la supercherie. Un de mes enfants qui m’accompagnait
malencontreusement au marché s’en est tout de même rendu compte mais devant mes
menaces de rétorsion a tenu sa langue jusqu’à ce que nous soyons revenus
définitivement en France. Là ça a été un concert de protestations et
d’indignations. Personne pourtant n’avait été malade et chacun avait
ingurgité la bidoche de bon appétit. Preuve que quand c’est bien fait, on n’y
voit que du feu.
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