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Le temps des économies

En cette période de crise il est bon de se remémorer les habitudes de nos arrière-grands-parents, ça nous aiderait à tenir le coup. La vie a fait que je suis la maîtresse d’une très vieille maison dans laquelle se sont stratifiées les existences de mes devancières. La lingerie en est le lieu le plus révélateur. Je dénombre ainsi pratiquement deux cents torchons dont certains n’ont jamais servi et qui faisaient partie d’un trousseau des années 90 (XIX^ème siècle), plus de cent draps de lit en grosse toile de lin (incouchables de nos jours). Plus divers articles à usage indéterminé – sacs, taies, serviettes ? – faits de bouts de tissu récupérés de ci de là dans les parties encore bonnes d’autres pièces. Car autrefois, on savait faire flèche de tout bois. Ainsi, on taillait des torchons dans de vieux draps avant d’utiliser les torchons neufs. On retournait les draps, les manteaux, les cols de chemise et on raccommodait les chaussettes. On récupérait les boutons de tous les vieux vêtements (et quand on voit actuellement le prix du moindre bouton dans la première mercerie venue, on ferait bien d’en faire autant), les agrafes de tous les corsets, les garnitures et passementeries de tous les rideaux hors d’usage. Bref, on économisait. Et, sans le savoir, on était déjà écolo.

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Tôle paysagée

Voilà des lustres que la campagne est massacrée par des granges et hangars à toit de tôle grise. Comme la surface est importante on voit de loin leur tache dans le paysage. Je suis la dernière à vouloir empêcher les paysans de construire les bâtiments dont ils ont besoin à un coût abordable. Mais ça fait longtemps que je me dis que des toitures industrielles pourraient être moins moches, elles pourraient être rouges par exemple, ou imiter l’ardoise dans les régions dont c'est le matériau traditionnel. Eh bien, d’autres y ont aussi enfin pensé ! Je constate qu’à l’occasion de réfection ou de construction on utilise désormais une tôle à larges côtes et colorée de plusieurs rouges panachés. Ce n’est pas plus laid que les tuiles mécaniques et ça ne défigure plus le paysage.

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Quelle est la ressemblance entre un piercing et une barbe ?

Je déteste les piercings. Il suffit qu’un jeune ou un moins jeune arbore ce genre de décoration pour que, in peto, je me rebiffe. Je sais, ça fait preuve d’un racisme anti-jeune, d’un esprit étroit et conventionnel. Qu’est-ce que ça peut bien me faire que des gens s’ornent de la sorte. Ils ont bien le droit quand même. Eh bien justement, je revendique le droit, car moi aussi j’ai des droits, de ne pas supporter ça. C’est comme les barbes. Je n’aime pas embrasser les barbus. Ca pique et on ne sait jamais si c’est bien propre. Avec cette mode idiote d’embrasser tout le monde à tout bout de champ au lieu de se serrer la pince, il faut embrasser les barbus sinon on les vexe. Mais s’ils sont libres de se laisser pousser la barbe, qu’ils me laissent au moins libre de ne pas leur faire la bise.

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Corps en miettes

Dans son livre « Corps en miettes », Sylviane Agacinski (la femme de Lionel Jospin) s’interroge sur les aspects moraux du don d’organe et notamment du don d’ovocytes, avec en particulier les questions posées par la pratique des mères porteuses. Elle est contre. La marchandisation du corps humain la gêne. Je n’ai pas lu le livre mais en ai entendu parler sur France Culture. On présentait le point de vue de l’auteur avec tout le respect dû à une philosophe dont la parole fait autorité. D’autres médias qualifient son essai de percutant. Mme Agacinski nous livrerait une pensée limpide et de bon sens, etc. Bizarre que quand l’Eglise répond de façon analogue à ce genre de question elle soit qualifiée d’obscurantiste et vitupérée par les mêmes qui louent la pertinence de Mme Agacinski.

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Trec

Une compétition de trec a été organisée à Masseube (Gers) hier et aujourd’hui. Le trec (techniques de randonnée équestre de compétition) est une discipline hippique d’extérieur. Au programme du premier jour une course d’orientation sur une trentaine de kilomètres avec des obstacles naturels ; à celui du second, des exercices de maniabilité et un parcours en terrain varié. Comme il a plu des cordes le terrain argileux a été rapidement transformé en fleuve de boue. Les degrés n’étant pas plus que le soleil au rendez-vous, le plaisant paysage gascon s’est trouvé noyé de nuées glaciales. Bref difficile de trouver pire. Pourtant l’ambiance était à la bonne humeur et les concurrents, français, espagnols et britanniques, tous trempés et frigorifiés n’ont pas renoncé devant tant d’adversité, faisant ainsi preuve d’un authentique esprit sportif. Après tout c’était une bonne façon d’occuper un week-end pourri.

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Déclassés

Toute mon enfance j’ai vu ma mère faire attention à ce qu’elle achetait. Un vrai sport qu’elle pratiquait avec autant de virtuosité que le tennis auquel elle s’adonnait quasi quotidiennement. Forcément ça laisse des traces et à mon tour, devenue grande, j’ai fait le tour du marché pour savoir où les tomates étaient les plus avantageuses et les radis les moins chers. Ca m’a valu pas mal de quolibets. Alors aujourd’hui quand j’entends les gens à la radio où à la télé dire qu’ils se sentent déclassés parce qu’ils en sont à faire leurs courses chez les discounteurs, qu’ils s’accroupissent dans les hypermarchés pour attraper les produits les moins chers et qu’ils achètent dorénavant leurs fruits et légumes au marché forain hebdomadaire, j’ouvre de grands yeux. En quoi est-il humiliant de consommer à moindre coût ? Quel mépris fondamental finalement pour ceux qui n’ont jamais eu le choix.

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Université

Dans les grèves et querelles qui agitent l’Université, je ne comprends pas grand-chose sinon que de petits groupes décidés une bonne fois pour toutes à être contre tout empêchent leurs petits camarades et même leurs grands professeurs de tourner en rond. Pour certains de ces derniers, c’est tant pis pour eux, ils ont soufflé sur les braises et sont maintenant brûlés. Mais à ce train c’est l’année qui est compromise. Il faudra redoubler. Imagine-t-on ce que ça va coûter ? Aux familles qui se saignent pour les études des chers petits, aux étudiants eux-mêmes qui attendront une année de plus pour prendre leur envol, aux étrangers trompés sur la qualité des études en France, à l’Université tournée en ridicule par tant de paresse et de médiocrité, aux contribuables enfin qui financent cette mascarade. Je soupçonne le gouvernement de laisser pourrir la situation pour ramasser la mise. Mais que font les étudiants qui disent vouloir travailler ? Pourquoi se couchent-ils devant les terroristes ? Auraient-ils peur, et de quoi ?

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Sculpture

Le Figaro d’hier nous apprend que les hommes ne cherchent pas à mincir mais à sculpter leur corps. Ca fait plus viril. Les pauvres chéris, quel turbin ! Suivre un régime étant trop contraignant, les parfumeurs leur offrent une alternative de tout repos, les crèmes. Mais comme ces messieurs ne veulent pas entrer dans un magasin et les acheter au vu et au su de tout le monde, ils les commandent en cachette sur internet. Bande d’hypocrites. Enfin, l’essentiel est de savoir qu’ils cherchent toujours à nous plaire.

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Classement

Il pleut des cordes. J’en profite pour classer les livres dans la bibliothèque. Les romans avec les romans, les biographies avec les biographies, les polars avec les polars, et ainsi de suite, sans oublier l’ordre alphabétique d’auteur. On va enfin pouvoir trouver l’ouvrage qu’on cherche. Du coup le bel alignement des dos qui avait présidé au rangement hâtif antérieur est chamboulé. Les formats se heurtent sans aucune harmonie et plus aucune surprise n’attend le fouineur. Logique contre poésie.

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La journée de la jupe

La journée de la jupe, le dernier film d’Adjani, a été présenté en avant première sur Arte il y a, si j’ai bonne mémoire, une quinzaine de jours. Il met en scène un professeur de lettres dans un lycée « sensible ». Tellement sensible que la prof pète les plombs et prend sa classe en otage. Adjani domine son rôle. Normalement, ce film aurait dû faire un tabac à l’image de « Entre les murs » qui décrit lui aussi un prof aux prises avec une classe pas facile. Or aucun écho n’a été donné à « La journée de la jupe », il semble même qu’il ait été délibérément passé sous silence par tout le monde. Pourquoi ? C’est bien simple, il montre une vérité que personne n’est capable de regarder en face, ni les élèves, ni leurs parents, ni les professeurs, ni les principaux, ni les proviseurs, ni les pions, ni les flics, ni le ministre, ni les syndicats, ni les citoyens. Tout le monde préfère faire l’autruche. C’est plus rassurant.

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Palace durable

Les palaces se mettent au durable (passons sur le sens dévoyé de cet adjectif). Plus de baignoires mais des bacs à douche. On encourage le nabab à se servir d’un mouchoir de poche plutôt que d’un drap de bain. A bas les gels de toilette, vive le savon de Marseille. Fin des petits pots, retour au confiturier des familles. Elle a bon dos la planète, sa défense permet aux cinq étoiles de faire des économies sur le dos du rupin à qui on fait acheter une bonne conscience. Si la victime est consentante… Mais ces taules se passeront de ma clientèle. Parce que le jour où je m’offrirai une nuit dans un de ces lieux magiques, ce sera pour avoir du luxe, du vrai, du qui fait qu’on se sent profondément un être humain.

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Mode

Il y a eu une période où tous les mannequins faisaient la gueule, une autre où elles (doit-on dire ils ou elles ?) étaient charbonneuses avec une bouche et des ongles peints en noir, une autre encore où elles étaient coiffées en pétard. Cette saison elles sont photographiées les jambes écartées mais l’air pas très engageant, du genre qui s’y frotte s’y pique. C’est si j’ose dire la mode des photos de mode. Tant pis pour l’élégance.

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Utrillo

Il y avait un utrillo chez oncle Jean et tante Suzie. Oncle Jean l’avait acquis au début de leur mariage alors qu’ils habitaient Montmartre. On a oublié les circonstances de cette achat : directement à l’artiste ou à un cafetier qui l’aurait lui-même reçu en paiement d’une note de vin ? Toujours est-il que cette toile était accrochée en bonne place et entourée d’un certain respect. Quand l’oncle et la tante prenaient leurs quartiers d’été, elle prenait quant à elle le chemin du coffre de la banque. Ils avaient prévu qu'elle serait vendue lors de leur succession au profit d’une congrégation religieuse. Ce qui fut fait. Comme quoi l’œuvre d’un illustre pochard peut être en quelque sorte sanctifiée. Vous vous en doutez, ce tableau représentait une rue de la Butte partant en biais avec un mur blanc et aucun passant. J’ai découvert cet après-midi en allant visiter l’exposition qui est consacrée à Utrillo et à sa mère Suzanne Valadon que ce que je pensais être une caractéristique de l’artiste, ces paysages urbains tous pareils, avec toujours la même rue en biais, était en fait la manière de l’époque de prendre les clichés photographiques en ville. Car notre homme ne posait pas son chevalet sur le trottoir mais restait enfermé à recopier des cartes postales en ajoutant la couleur et en supprimant les humains. D’où la répétitivité de son œuvre, je dirais même sa monotonie. Pourtant, il a vendu à tour de bras. Mais ses vues étaient très bien peintes. C’est là que résidait son génie.

Suzanne Valadon pour sa part a trouvé son inspiration partout : paysages, nus, villes, portraits, etc. Sans complexe elle s’essaie à toutes les manières avec beaucoup de bonheur et elle n’a pas peur de la couleur. A mon sens sa peinture est meilleure et bien plus intéressante que celle de son fils. Cependant, c’est avec l’argent de celui-ci qu’elle et son jeune mari, André Utter, ont mené grand train. Le couple appelait Maurice sa poule aux œufs d’or. L’art a peu à voir avec la vertu.

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Insee

Ma petite entreprise ne connaît pas la crise mais me donne bien des tracas administratifs. Surtout en ce moment avec la clôture de l’exercice 2008. Les impôts font tout ce qu’ils peuvent pour ne pas avoir l’air trop méchants mais il vaut mieux être réglo. Et en plus l’Insee y va de ses exigences. Il m’envoie un questionnaire à fin de statistiques que je suis obligée de remplir. Mais promis juré, il ne transmettra aucune donnée au fisc. C’est bien vrai ce mensonge ?

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Experte

Aujourd’hui sur France Intox c’est la journée de la crise. Des experts viennent expliquer au bon peuple ce qu’il faut que les gouvernements fassent pour en sortir. C’est ainsi qu’on a eu droit ce matin au discours péremptoire d’une jeunesse sûre d’elle-même, du cabinet de conseil Jenesaisplusqui, qui a avec un aplomb sidérant exposé les solutions qui devaient être appliquées au plus vite et prédit qu’il n’y aurait pas de reprise sans locomotive américaine. Dommage que cette perle ne participe pas au prochain G20. Quel gâchis !

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Mayotte

Comme sources d’emmerdements et de coulage la Corse et les Antilles ne suffisaient pas, il faut qu’on ajoute Mayotte. A ce train, on va finir par récupérer tout l’Empire colonial français (les grandes zones en rose sur les mappemondes des années 50).

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Printemps

La crise a commencé avec la chute des feuilles l’automne dernier. Elle s’est accentuée au fur et à mesure qu’on s’enfonçait dans l’hiver. Actuellement, alors qu’elle continue de s’aggraver, je suis tout étonnée de voir les arbres refleurir et reverdir.

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Valse

Ca valse chez les directeurs de grandes entreprises. Pas un jour sans qu’on apprenne qu’Untel a quitté la boîte qu’il dirigeait. Qu’est-ce qu’ils ont tous à changer de job comme ça à tout bout de champ ? Une véritable frénésie. Ont-ils jeté l’éponge, les a-t-on flanqué à la porte pour incompétence ? Sont-ils instables ? Mystère. En tout cas c’est lucratif. A chaque changement, ces messieurs touchent de grasses indemnités, même plus la peine de jouer au loto. J’ai sans doute mauvais esprit mais je les soupçonne de jouer à un grand jeu de chaises musicales : je quitte A pour B tandis que tu quittes B pour C. et ainsi de suite jusqu’à ce que la ronde des entreprises du CAC ait été bouclée. A la suite de quoi ça peut repartir pour un tour. J’aurais bien aimé être virée aussi souvent et aussi grassement. Je n’ai été virée qu’une fois mais définitivement et nettement moins grassement…

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Freecell

Quand j’ai cinq minutes à tuer je fais une partie de freecell, la patience livrée gracieusement avec Windows. J’ai récemment fait de gros progrès car il est maintenant rare que je rate. J’adore ça. Je ne suis pas la seule. En passant devant le bureau d’une compagnie d’assurance installé dans une boutique, j’ai ainsi aperçu un employé qui se faisait un petit freecell en douce. Son chef qui le voyait derrière son écran aurait sans doute juré qu’il travaillait d’arrache-pied tant il était concentré. J’ai éprouvé une connivence amusée et coupable à l’égard de ce joueur inconnu.

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Allergie

Il paraît que de plus en plus de gens sont sujets à des allergies alimentaires : arachides, gluten, lait, kiwis, fraises, etc. On voit vite que certaines intolérances sont plus pénalisantes que d’autres. L’allergie au gluten par exemple rend la vie vraiment compliquée. Un de mes amis en souffre et je peux en témoigner. Et quand il faut surveiller les enfants c’est la croix et la bannière. Pourtant il y a des abus. J’entendais ainsi le témoignage d’une personne qui pensait être allergique aux palourdes. Elle en avait mangé à deux reprises et avait été incommodée. Visite chez le médecin traitant, qui l’envoie chez un spécialiste, qui fait des tests dont le résultat est plutôt négatif. Il semblerait que les palourdes à l’origine des désagréments gastriques n’aient peut-être pas été très fraîches. Alors, l’allergologue prescrit des tests plus poussés, pour être bien sûr. Franchement, est-ce bien nécessaire de faire dépenser tant d’argent à la collectivité ? Pour des palourdes qui ne constituent quand même pas la base de notre alimentation. Le bon sens dicterait à cette personne de s’abstenir à l’avenir de consommer des palourdes qu’elle pourrait avantageusement remplacer par des huîtres ou des moules. Allons, nous sommes encore dans un pays riche !

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Je travaille !

Un certain nombre de gens ne se gênent pas pour être grossiers et bousculer les autres sous prétexte qu’ils travaillent, eux : les livreurs, les vendeurs, les guichetiers, les caissiers, les routiers, les taxis, les conducteurs de bus, les éboueurs, etc. Ca ne les empêche pas de vous planter là parce que c’est l’heure de leur pause. Vous, évidemment, en face vous passez votre vie à vous prélasser.

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Honte

Les traiteurs se plaignent. Depuis le début de la crise, c’est le calme plat. Faire la fête est mal vu. Les gens n’osent plus dépenser leur argent en paillettes de crainte de se voir stigmatiser : « Vous n’avez pas honte de vous amuser quand d’autres morflent ! » Résultat, des filières entières sont précarisées et avec elles des ouvriers qui risquent de se retrouver au chômage. C’est bien malin.

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Grand homme malade

Il est malade mais plutôt crever que d’aller consulter. La pharmacienne lui vend au prix fort des poudres de perlimpimpin. Il les regarde. Ca suffira.

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Désarroi

Je n’ajouterai rien à la polémique qu’a suscitée Benoît XVI à propos du sida. Mais le jour où un pape déclarera que coucher avec n'importe qui, n'importe où, n'importe quand, n'importe comment n'a aucune importance, les hommes (homines), catholiques ou non, seront jetés dans un drôle de désarroi.

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Epices littéraires

J’ai ouvert un nouveau blog « Epices littéraires » qui donne un bref compte-rendu de mes lectures. Et une note sur 20. Quand c’est bon, je le dis. Quand c’est mauvais également. Ca vous donnera peut-être des idées et ça vous évitera peut-être aussi de gaspiller votre temps et votre argent.

Pour accéder à « Epices littéraires », il suffit de cliquer sur le lien dans la colonne de droite de « Grain de poivre ». L’adresse url est http://heme.typepad.fr/epices_litteraires/.

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D&Co

Le principe de l’émission* est simple : On transforme de fond en comble l’aménagement d’une maison à la décoration  défraîchie et démodée. La famille élue  est ravie d’avoir été sélectionnée parmi tant d’autres pour bénéficier de l’aubaine. Elle transporte ses pénates ailleurs pendant la semaine que durent les travaux et quand tout est prêt c’est la surprise. La dernière fois j’ai été consternée. Ces pauvres gens ont été catapultés dans un intérieur à dominante rouge et noir au mobilier clinquant et à la déco surchargée. Etouffant et accablant. Ils respiraient mieux avant, mais comment ne pas être fier et content de cette illusion de richesse ni d’être passé avec armes et bagages à la télé ?

*C&Co, M6

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Bonne nouvelle

Dans le Parisien de ce matin, il y avait une bonne nouvelle. Guy (agent de sécurité) et Chantal ont été relogés avec leurs cinq enfants dans un immeuble nouvellement réhabilité, 1 rue de Turenne. Auparavant ils habitaient – si on peut dire – dans deux minuscules chambres d’hôtel. La famille est aux anges, même dans ses rêves les plus fous elle n’avait pas imaginé un tel luxe. Et dans ce quartier en plus ! Trois chambres et un séjour, imaginez un peu. Le nouvel appartement mesure – si j’en crois le journaliste – 78 m², pour sept personnes. Merci Monsieur Delanoë.

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Récriminations

Je ne sais pas si tu sais ce que ça représente pour moi. Depuis le temps que je me casse le c… à bosser, tout ce que tu trouves, c’est de me faire des reproches. Tu n’es jamais content(e). Avec tout ce que j’ai fait pour toi ! C’était bien la peine que je me donne du mal, quand je vois comment on me remercie. Et moi qui te faisais confiance ! Le jour où tu penseras un peu aux autres, fais-moi signe. Tu oses me dire que tu m’aimes ? Et ainsi de suite. Ces répliques de téléfilms, je parie que vous les avez déjà entendues dans la vraie vie.

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Promiscuité

Le métro est un lieu de rapprochements sociaux et physiques. Parfois plaisants, parfois franchement désagréables. Mais tout à l’heure il était difficile de savoir si le type qui était assis sur la place intérieure de la banquette et qui avait, foule oblige, le postérieur rebondi et ma foi visiblement pneumatique d’une donzelle grassouillette sous le nez était incommodé ou ravi de l’aubaine. Evidemment, s’il avait été galant homme, il lui aurait cédé la place et la question ne se serait pas posée.

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Optimisme

On n’a rien de spécial pendant des jours et ensuite, comme par hasard, tous les trucs sympas tombent le même jour. Ou on doit y renoncer parce qu’un rendez-vous désagréable pris de longue date passe avant. Ou une tuile vous tombe sur la tête : enfant malade, intempéries, accident, panne domestique, infarctus, enterrement, on a le choix. Quand par miracle rien ne vient déranger mes projets, je m’attends au pire.

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Petite loi

A côté de la loi générale qui normalement, dans notre régime démocratique, s’impose à tous, on assiste à la naissance ou pour le moins à l’émergence de petites lois personnelles. Ainsi, d’Elie Domota et de son oukase sur les « néo-esclavagistes », des étudiants qui contestent la loi sur l’autonomie des universités votée l’automne dernier par le Parlement, des dockers de Marseille qui scient la branche sur laquelle ils sont assis, des témoins du procès Colonna qui posent leurs conditions à la reconstitution de la scène du crime, des lycéens qui repoussent la réforme des lycées, des Calaisiens qui hébergent des Afghans en situation irrégulière, etc. Et moi, quelle pourrait être ma petite loi ? Refuser de payer mes impôts ? Parce que, c’est vrai ça, au nom de quoi devrais-je observer des lois qui ne me plaisent pas ?

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Humilité

Cet après-midi à Drouot les Mémoires de guerre du Général de Gaulle n’ont pas trouvé preneur à 20 € mais seulement aux enchères descendantes à 10 €. Les livres de cuisine en revanche se sont arrachés comme des petits pains.

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Diaporama

Comme vous je reçois des diaporamas sur ma messagerie. Pas mal de mises en garde (les nouveaux radars arrivent), de dénonciations de situations scandaleuses (qui touche les allocations braguette ?), de révélations politiques (Sarkozy montre enfin son vrai visage). Mais les thèmes sont le plus souvent affectifs : le dévouement des mères, les animaux menacés, les enfants maltraités, la beauté de la nature, la douceur des îles et la méchanceté des hommes, la pollution menaçante, etc. Parfois traités avec humour ces sujets sont le plus souvent abordés sur un mode mièvre et bien-pensant, finalement assez saint-sulpicien et à grand renfort de fleurs. La morale n’est jamais loin. Et pourtant, relativement fréquemment, quoi que j’en aie, je ne me laisse prendre par l’émotion.

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Promotions

En ce moment, ça n’arrête pas. Les promotions se succèdent à un rythme difficile à suivre : trois paquets de lessive pour le prix d’un, 30 % sur tout le magasin, pour tout achat de deux gazinières un plumeau en prime, un manteau acheté une culotte offerte, le deuxième piano pour un euro, une voiture à la casse une neuve au garage, un demi-veau à prix coûtant, etc. Si on n’a pas déjà la trouille du lendemain, là il y a carrément de quoi paniquer. Si tout est bradé, cela veut dire que plus personne n’achète rien et donc que la faillite nationale n’est plus très loin. Ou alors, c’est qu’on nous a toujours pris pour des gogos : les fabricants et les marchands peuvent faire de telles ristournes parce qu’ils nous ont toujours plumés.

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Béatrice

En commun avec Béatrice Shönberg j’ai le prénom (maintenant vous savez tout). Mais j’espère que ça s’arrête là. Avant-hier on pouvait la voir sur la 6. J’ai été terrifiée. Cette femme de 56 ans n’est plus qu’un masque ahuri de Mardi gras. Botoxé à mort le haut de son visage, yeux et front, est parfaitement immobile. Là-dedans les iris bougent quand même comme ceux des poupées. Mais le coup d’après, gare ! eux aussi seront fixes. Au moment où je franchis une nouvelle décennie, celle où on se dit qu’on a obligatoirement fait la moitié du parcours, j’ai été tentée d’arranger un peu les choses. Car malgré toutes les crèmes qui promettent le comblement de mes rides, je plisse inexorablement. Eh bien, finalement, je préfère rester comme ça. Et quand mes petits-fils me disent que mes joues sont usées, j’aime à croire que c’est à cause de tous les baisers reçus.

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Cathos-conservateurs

Beaucoup d’encre coule et beaucoup de postillons sont projetés au sujet de la délégation de droits parentaux au « compagnon » d’un homo élevant un enfant. Je n’en rajouterai donc pas, du moins cette fois-ci. Je parlerai seulement des bien-pensants qui font l’opinion et qui ne manquent une fois de plus pas l’occasion de brocarder Mme Boutin et les cathos-conservateurs qui sont contre cette disposition. Il ne leur vient évidemment pas à l’esprit que les juifs et les musulmans pieux pensent la même chose. Ou plutôt, ils n’osent pas le dire. Parce que si on émet la moindre critique à leur égard, on est immédiatement taxé de racisme. Et pourtant, que de fois, sur les questions de morale et de société, me suis-je trouvée sur la même longueur d’onde que mes connaissances arabes ou juives…

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Blisters et étiquettes

Dans la vie hasardeuse du consommateur, il y a deux sujets d’exaspération certains, les blisters et les étiquettes collantes. Les premiers sont généralement en plastique relativement dur et en tout cas impossibles à ouvrir sans outil. Il n’est pas rare qu’on s’entaille la main en les coupant car couteau ou ciseaux ont tendance à déraper. Les deuxièmes adhèrent tellement bien qu’on a toutes les peines du monde à les enlever et que quand on y est enfin parvenu on a transformé un article pimpant en truc moche et esquinté. Ca fait des dizaines d’années que ça dure et apparemment personne ne songe à résoudre le problème. A croire que les fabricants et les marchands n’ont de cesse de punir ceux qui finalement les font vivre.

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Dépenses

J’aime bien avoir de l’argent pour pouvoir le dépenser. En plus par les temps qui courent c’est un devoir civique de le faire circuler. Je me précipite donc comme à chaque fois que je rentre à Paris au Printemps, histoire de faire ma B. A. Eh bien, au bout d’une heure de déambulation dans les rayons, je n’ai toujours pas sorti le moindre euro. Rien qui me tente vraiment. Je suis rentrée à la maison avec mauvaise conscience et mal aux pieds.

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Bureau de poste

Le temps d’un tour en Gascogne et mon bureau de poste parisien a changé. Plus que trois-quatre guichets répartis dans la salle, chacun ayant une attribution particulière (colis, AR, timbres de collection, handicapés, etc.). L’ensemble est agréable. Pour le reste voyez les automates, les présentoirs et internet. Pourquoi pas ? On a assez dit que les agents se la coulaient douce et que les services étaient mal organisés. Mais que ça se réalise précisément maintenant alors qu’on annonce 300 000 demandeurs d’emploi de plus pour l’année laisse songeur. Les chômeurs coûtent peut-être moins cher que des employés payés à ne pas faire grand-chose ? A moins que ça ne soit par prévoyance : quand la prospérité sera de retour, le coup de balai aura été passé.

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Régime

Il paraît que les régimes amaigrissants ne servent à rien. Ouais, quand même. Ca aide quand on a beaucoup de kilos en trop. La difficulté est évidemment de garder la ligne ensuite. Et là, moi qui n’ai jamais été grosse, je peux vous dire que c’est un boulot à plein temps. Depuis plus de quarante cinq ans que je surveille chaque bouchée, j’ai malgré tout réussi à prendre deux kilos et demi bien accrochés. Alors c’est vrai que je rentre dans mes vieux habits, mais franchement parfois je me laisserais volontiers aller. Seule la coquetterie me retient.

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Courage

Ségolène Royal a un petit ami. On trouve vraiment des types courageux chez les socialistes.

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Foies

En cette saison, c’est un rituel, je cuis mes foies, mes foies gras bien sûr. Je suis allée les chercher chez une dame dont j’ai éprouvé la production. Car le problème du foie est la fonte. Un foie de mauvaise qualité (palmipède gavé trop vite, entassé, stressé) peut rendre plus de graisse qu’il ne reste de viande. Ces foies finissent généralement dans les conserveries où on les hache pour faire un cylindre homogène ce qui aux yeux d’un public non averti est plus présentable que les lunes que forment les tranches des lobes d’un foie entier. Dans une deuxième étape, on prépare les foies : on enlève le réseau de nerfs, on sale, on poivre, on introduit dans le bocal, on dégraisse soigneusement le bord, on pose la capsule, on visse le couvercle. On range les bocaux sur la paillasse et on contemple, c’est beau. Puis vient la cuisson. Une grande bassine, un trépied à gaz, des torchons et des briques pour le calage. On recouvre d’eau, on fait bouillir pendant une heure et demie. Et on attend que ça refroidisse pour voir le résultat : ont-ils rendu de la graisse ? Ouf, il y aura juste de quoi cuire des pommes sarladaises. Ensuite, le plaisir continue avec l’édition et la pose des étiquettes suivie d’un bel alignement sur une étagère. Six mois plus tard, on peut enfin savourer. Mais comme le vin, le foie gras est encore meilleur quand il a vieilli. La patience est récompensée : au bout de trois ans, c’est un régal exceptionnel.

Livraison

8 h du matin.

– Allô ! C’est les Transport Lapiquette, pour le vin. Je dois vous livrer, vous êtes là aujourd’hui ?

– Oui, mais il m’arrive de m’absenter.

Silence consterné

– Et cet après-midi ?

– Alors, plutôt en début d’après-midi.

– Bon, alors je passerai vers 16 h. Comment on fait déjà pour aller chez vous ?

– C’est au pli deux de la carte Michelin 82.

– Mais j’ai pas de carte.

– Et un GPS, votre patron ne vous a pas installé un GPS ?

– Non, j’ai pas de GPS.

– Eh bien, si vous vous perdez, appelez-moi sur mon portable. Je vous donne mon numéro.

– Mais j’ai pas de portable (oh le menteur !), et pas de crayon non plus.

– Vous avez un camion au moins pour transporter le vin ?

– Oui, un 19 t, un fourgon.

– Allez, je vous attends mais munissez-vous d’un diable, il faut porter les caisses.

– J’ai pas de diable…

– J’espère que vous avez des bras !

Finalement, il n'avait pas de camion, il est arrivé à 14 h au volant d’une petite auto. Il avait le vin.

Ca va mal

En Europe, tout le monde râle. Il n’y a pas qu’en France qu’on manifeste contre la crise. Partout les gens descendent dans la rue pour dire leur fureur de payer les pots cassés des autres (les financiers). La cote de popularité des chefs d’Etat en prend uniformément un méchant coup. Eh bien, ça me rassure de savoir qu’il n’y a pas que chez nous que ça gronde. Un peu comme quand on est soulagé de voir que tout le monde a attrapé la même maladie que soi et que personne n’en est encore mort.

Grain de poivre

Fogiel

Je crois que je vais lâcher Europe1. Fogiel m’horripile. Ca commence avec son matinal enthousiasme de commande, ça continue avec sa manie de ne pas écouter la personne qu’il interroge mais de parler sur sa réponse, de préférence en l’engueulant ; comme sont aîné Elkabach qu’on subit une heure plus tard et dont on comprend que Georges Marchais l’ait mouché jadis avec son célèbre « Taisez-vous Elkabach ! » Ca se poursuit avec cette nouvelle manie de faire de l’auditeur un acteur de l’info. Si j’écoute la radio, c’est pour les nouvelles, pas pour savoir ce qu’en pense Madame Michu. Et ça n’en finit pas. Le seul intérêt que j’en tire est que mon exaspération me donne du punch pour la journée entière.

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Marche à pied

Les circonstances m’ont projetées pour 24 heures à Paris. Que de piétons, tout le monde marche ! Les trottoirs sont littéralement envahis. A la campagne, en tout cas en Gascogne, personne ne marche. Les gens se déplacent exclusivement en voiture. Dans les champs les paysans sont évidemment au volant de leur tracteur. Mais il faut leur rendre cette justice que, lorsqu’ils chassent, ils ne rechignent pas à se servir de leurs jambes. A cheval (notez que ce n’est pas moi qui marche) quand je patrouille parmi les coteaux, il est rarissime que je rencontre des marcheurs. Au village, on va de la boulangerie à la pharmacie – 50 m – en auto. Heureusement que la maison de la presse a le même parking que le café.

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Livre secret

Dans les rayons des librairies il est un genre spécial, le livre secret. Ca n’a rien à voir avec l’enfer de la Nationale. Les titres sont du type L’Histoire secrète de la Résistance, Les Dessous de Michèle Alliot-Marie, Le Livre noir de l’esclavage, Dans l’Ombre de la droite, Yvan Colona est-il vraiment coupable ? La Vérité sur la crise, Martin Luther King révélé, La Double Vie de Jacques Chirac, AZF manipulée, Le PSG interdit, L’Enfant caché de Bertrand Delanoë, Les Mystères du Vatican, etc. Ces ouvrages aux titres insinuants, éphémères le plus souvent, répondent à une paranoïa sociale diffuse, « on » nous cache forcément quelque chose,  les profiteurs et les comploteurs (juifs, franc-maçons, catholiques intégristes, néo-nazis, islamistes, patronaux, syndicaux, gauchistes) sont parmi nous et sapent les fondements de la République, pire, de la Démocratie. Quand on les lit, on s’aperçoit généralement que ces livres ne nous apprennent rien que l’on ne sache déjà.

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Villages pyrénéens

L’été les villages pyrénéens sont, il faut bien l’avouer, assez peu engageants. L’austérité de leurs crépis gris et de leurs toits d’ardoises jette une profonde tristesse sur la luxuriance des verts des pâturages et des forêts. L’hiver, et surtout cette année où la neige descend très bas dans les vallées, ils sont comme enchantés. Les lignes architecturales sont révélées dans les dégradés de gris et les contrastes de noir et de blanc. Les bâtiments s’intègrent parfaitement dans le paysage. L’étrangère que je suis comprend enfin qu’on puisse les trouver beaux.

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France d'Outre-mer

Née aux colonies, fille de marsouin, élevée dans le culte de l’Empire français, je suis pour l’indépendance de tous nos territoires d’outre-mer y compris la Corse. Que l’on laisse enfin une bonne fois pour toutes,  totalement et définitivement ces populations que, nous, métropolitains taillables à merci, nourrissons, vêtons, logeons, soignons, transportons se débrouiller enfin toutes seules. Les Alliés ont dépouillé l’Allemagne de toutes ses colonies au lendemain de la Grande guerre en pensant la punir. Ils lui ont rendu un fier service.

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Fin de saison

« Les clémentines, c’est trois euros les deux kilos, mais je vous les conseille pas. C’est la fin de la saison, elles se conservent mal et elles n’ont plus trop de goût ! » me répond la marchande avec une intonation désolée et un accent gascon à couper au couteau. Voilà qui a le mérite de la franchise. Du coup je luis prends deux kilos de tomates, histoire de ne pas la décourager.

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