Le mouchoir
en tissu a disparu de la circulation. Le mouchoir en papier jetable et
hygiénique l’a remplacé. Enfin pas tout à fait. Car un mouchoir traditionnel a
toute sorte d’usages que ne peut remplir son fac-simile. On le transforme en
pansement et en coiffe de fortune. On y fait un noeud pour ne pas oublier un
rendez-vous. Parfois il sert de torchon, voire de chiffon pour essuyer le
pare-brise. Pendant des siècles il a été le messager et le fétiche des amoureux :
tombé à terre, oublié à dessein, parfumé, conservé comme une relique, trempé de
larmes amères. Parfois il était l’instrument du malheur et du déshonneur :
le théâtre et les romans de cap et d’épée pullulent de maris volages trahis par
ce petit bout d’étoffe. C’était aussi, comme on dit
aujourd’hui, un marqueur. Grand format pour les hommes (parce qu’ils
ont un plus grand nez ?), réduit pour les dames. A grands carreaux, en
coton et ourlé à la machine dans les classes populaires, en fil et brodé main
chez les gens chics. Quand s’est-il esquivé ? Dans les années 80 mais il
l’a fait si discrètement qu’on ne s’en est pas rendu compte.
Grain de poivre
A propos des multiples usages du mouchoir,un oubli de taille:
une élection peut se tenir dans un mouchoir!
Rédigé par : dab | 07 mai 2007 à 09:33
Oui mais là, le mouchoir était plutôt de la taille d'un drap de lit !
Rédigé par : grain de poivre | 07 mai 2007 à 14:21