Je me décide enfin à vous écrire après toutes ces années
passées sans vous faire signe, moi le petit Grain de poivre que vous emmeniez à
la chasse sans fusil à travers la campagne limousine avec le setter Barberousse.
De votre côté, vous n’avez pas cherché non plus à savoir ce que je devenais.
Vous étiez un jeune homme qui se lançait dans la vie et après vous avez
évidemment eu d’autres centres d’intérêt. La brouille qui est née de la
succession de vos parents et que les miens m’ont contrainte d’épouser est la
cause de ce long silence. Vous n’imaginez pas la force de caractère qu’il m’aurait
fallu pour m’opposer à leur autorité.
Maintenant, j’approche de la soixantaine, vous-même êtes
assailli par les misères de l’âge. C’est bête tout ce temps perdu. Dites-moi si
ma visite vous ferait plaisir.
Je vous embrasse,
Grain de poivre
de quel oncle Philippe parles-tu ? Ceci dit, je pense que tu as parfaitement raison de renouer avec des liens plus que distendus pour des histoires de succession, qui ne regardaient que nos parents, et surtout pas nous, les enfants. Que Dieu t'entende !
Rédigé par : la belette | 08 mars 2007 à 21:41
Tout ressemblance avec des personnes et des situations réelles est hors de propos, tout cela n'est que fiction. La preuve, l'oncle Philippe n'a jamais existé. D'autres oncles peut-être...
Rédigé par : Grain de poivre | 08 mars 2007 à 23:01
Imaginons la suite de la fiction :
- Oui, ma petite fille, oui, viens donc ! C'est bête, tout de même, je t'appelle encore "ma petite fille"... Je n'ai pas vu le temps passer, ou plutôt j'ai passé le temps à oublier ces vieilles querelles... Combien dis-tu ? Soixante bientôt ? Alors, moi, quel âge ai-je ? Tu vois, c'est bête, je ne m'en souviens plus non plus... Trop, certainement... Mais, dis-moi, par quel hasard m'as-tu retrouvé ? Par ta femme de ménage ? Qui connaît la mienne ? Comme le monde est petit ! Dire que tu étais tout ce temps à ma porte et que nous ne le savions ni l'un ni l'autre... Les brouilles de familles - des histoires bien sottes ma foi, se disputer pour des biens qu'on n'emporte pas quand on monte là-haut ! - sont aujourd'hui histoire anncienne... Et d'ailleurs, c'est le carême : "si ton frère a quelque chose contre toi, va d'abord te réconcilier avec lui...". Ca te dit aussi quelque chose ? Bravo ! Alors, quand viens-tu ? Tout de suite ? Formidable. Je prépare un Dubonnet - tu prendras bien un verre avec moi, n'est-ce pas ? - et quelques petits biscuits de ma réserve personnelle, tu m'en diras des nouvelles... Je me sens un jeune homme ! Quelle joie, mais quelle joie ! Youpi !
Rédigé par : Cerveau lent | 09 mars 2007 à 17:24
J'arrive !
Rédigé par : Grain de poivre | 09 mars 2007 à 22:44