Un des grands bonheurs de la vie de bureau est la relation qu’on entretient avec les collègues. On n’a pas toujours quelque chose de bien nouveau à se dire, on est parfois pressé mais on tient à manifester sa camaraderie, sa sympathie, voire son amitié. Pour cela il y a des mots clés. Dans ce registre « A plusse » est une expression magique qui s’est répandue comme une traînée de poudre il y a déjà quelques années mais dont le succès reste intact. Elle exprime le souhait de se retrouver dans la journée car je suppose qu’elle est l’abréviation de « A plus tard ». Mais si on ne se revoit pas tant pis, « A plusse » n’engage à rien. A moinsse, comme on dit dans le Midi, que ce ne soit une manière de souhaiter davantage de quelque chose à son interlocuteur (mais quoi, mystère), ce qui expliquerait qu’on fasse sonner l’s ?
Si vous avez une interprétation ne vous gênez pas pour la laisser en commentaire. Allez, à plusse !
Grain de poivre
Traîner sur la finale suggère que la distance entre interlocuteurs croît.
Une sorte d'effet Doppler codifié. Plus généralisé que tu ne le penses. On dit ainsi CiaOOOO en Italie, adiiii (à saint jean de luz) schusSSSS chez les Teutons et g'dbyyyye chez les Rosbifs...
Je suis persuadé que le langage évolue naturellement vers l'économie en réduisant le nombre de signes,et en rabotant la diversité grammaticale...
Par tous les moyens, ycompris les intonations.
On traîne sur les terminales, on accentue au lieu de mettre une forme interrogative. Un jour quelqu'un recensera les onomatopées, évaluera la distance entre un "grrouch" et un "tumféch.." ou entre "eh,eh!" et "Hé,Hé"... Coincé entre le je ne sais quoi et le presque rien, le sens est là. Il se cache dans le regard qui baisse, dans les sifflantes doucement redoublées, comme dans les mots.
Allez, A plusse!
Rédigé par : Saussure | 19 janvier 2007 à 15:07