Au marché ce matin une dame d’un certain âge hésite entre des gambas et de grosses crevettes roses. La poissonnière use d’un argument décisif pour lui vendre celles-ci : « Elles sont bio ! » « Ah bon. Et comment-ça, bio ? » demande la dame vaguement dubitative. « Eh bien d’abord elles viennent de Madagascar. Et ensuite elles sont élevées dans des parcs protégés avec des aliments naturels ! » « Très bien, j’en prendrai six ». Même en admettant, ce qui n’est pas le cas, que ce soient des crevettes sauvages, elles ont bien dû prendre l’avion pour arriver en France. On les aurait transportées en barque à rames, je ne dis pas. Mais là, le bilan carbone en a forcément pris un coup.
Ce minuscule incident en dit long sur le panurgisme de la population et la propagation des modes et des dogmes, même chez des gens à qui on a à peu près appris à réfléchir.
Grain de poivre
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