J’ai passé une partie de mon
enfance à Saint-Louis. C’est donc avec une nostalgie très particulière que j’ai
regardé le reportage d’hier soir dans « Des racines et des ailes ».
J’ai bien retrouvé la couleur du marché, les maisons, les rues sableuses, l'ampleur du fleuve et les
magnifiques toilettes des femmes qui peuplent mes souvenirs. Il ne manquait que le
franchissement de la barre par les pirogues des pêcheurs intrépides et surtout
les odeurs. Dommage que ce plaisir ait été obscurci par la voix faussement
enjouée (du style tout-n’est-il-pas-merveilleux ?) de la commentatrice et
son insistance béate et exaspérante à souligner à tout bout de champ un
métissage traditionnel et généralisé dont Saint-Louis aurait été et serait
toujours un exemple abouti. Avec l’impression qu’elle voulait à toute force
affirmer une attitude politiquement correcte mais simultanément condescendante. Comme
une citadine de passage dans une ferme qui s’extasie de boire du lait tout
juste sorti du pis mais n’a qu’une hâte, retrouver le macadam rassurant de son
quartier, bien loin de la boue paysanne.
Grain de poivre
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