Quelques jours passés au chu départemental m’ont édifiée sur le coulage qui règne gentiment dans ce type d’établissement. Je sais que ce n’est pas la logistique quotidienne qui entretient le trou de la Sécu, mais quand même. Ca commence avec des plateaux-repas inbouffables (autant mettre les gens à la diète, ça serait nettement plus économique et moins hypocrite) ; certes il n’y a rien de nouveau mais depuis le temps… Ca se poursuit avec une débauche de matériel ébouriffante. En vrac, étiquettes d’identification, pansements high-tech, médicaments, pharmacie, linge, accessoires d’hygiène (ah, les maladies nosocomiales !). On continue avec une négligence ordinaire dont la plomberie défaillante est le meilleur exemple. Mais le plus grave à mes yeux est l’organisation, ou plutôt la désorganisation du travail. Car du personnel, il y en a. Difficile quand on est le patient et qu’on n’a que ça à faire de toute la journée de recenser tous les acteurs du ballet qui se joue dans le service. Ils – ou plutôt elles – vont, viennent et virevoltent abandonnant brusquement des vielles dames nues sur leur lit, se mettant à trois pour pratiquer un ECG ou une glycémie, laissant traîner les plateaux nauséabonds des heures sous le nez du malheureux alité, interrompant tout à trac un questionnaire préopératoire qui ne sera jamais achevé car il y a une urgence quelque part. Parfois, c’est l’obligeance qui fait déraper le planning : « Ah, vous êtes au téléphone, on repassera plus tard. », disent les aides-soignantes. « Vous préférez que je revienne cet après-midi ? », demande le kiné monté tout exprès de sa salle du sous-sol pour remettre un patient sur ses jambes. Etc., etc. Pas étonnant que le personnel soit stressé. Mais plus de dépenses ne résoudra rien. Au contraire.
Grain de poivre
Une analyse chirurgicale !...
Rédigé par : Dominique | 16 mai 2010 à 23:43