Il est huit heures du soir rue de Sèvres à Paris, non loin de Duroc et donc de l’institut Valentin Hauÿ pour les aveugles. Un jeune aveugle avance vers moi, un camarade plus ou moins claudicant accroché à son épaule, il fauche le trottoir à larges coups de canne blanche. Tous deux ont l’air de bien se marrer. Quand je les croise, j’entends l’aveugle dire à l’autre : « Ah, ça suffit ! Si tu ne fermes pas les yeux, j’arrête de te diriger ! »
Grain de poivre
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