Dans l’autobus, à Paris et sans doute ailleurs, on parle volontiers. Tandis que nous sommes arrêtés par un feu rouge interminable, la petite fille assise en face de moi s’intéresse à l’école devant laquelle nous sommes bloqués : deux portes distinctes au-dessus desquelles sont inscrites les mentions « FILLES » et « GARCONS ». Sa mère, trente cinq ans environ, est incapable de lui expliquer la raison de cette différentiation. J’interviens et je lui raconte que « quand j’étais petite, les garçons et les filles étaient séparés. » Stupéfaite, elle m’a regardée comme si je lui parlais du temps des rois avec une couronne sur la tête toute la journée. Somme toute, c’est rassurant. Pour cette petite fille mauricienne, qu’on puisse faire à l’école une différence entre les garçons et les filles est préhistorique.
Grain de poivre
Sex & gender.
On a longtemps cru avec Sigmund la barbichette que garçons et filles passaient leur jeunesse à regretter ce que la nature ne leur avait pas donné.
Que nenni! le profond de leurs griefs était de ne pas être traité à l'égal de l'autre : il ne fallait pas tant avoir qu'être. Pas tant avoir un organe que se persuader qu'il était inutile.
Et le genre fut créé...
Dieu devint père et mère, il y a bien des femmes à barbe!
Et les petites mauriciennes oublièrent que la pensée était fille de l'expérience
Rédigé par : psychê | 29 juin 2007 à 20:09