Le film « Polisse » qui a obtenu un prix au dernier festival de Cannes montre la vie quotidienne de la brigade des mineurs de Paris. C’est plus élaboré que les séries du vendredi soir sur la 2. Une sorte de reportage amélioré en quelque sorte mais sans réel scénario. Pour moi qui ne suis pas confrontée aux pédophiles, incestueux et autres exhibitionnistes, c’est l’occasion de me faire une idée du monde qui m’entoure. Et justement, à ce sujet, j’ai été frappée par la brutalité du langage des flics, des enfants, des parents, bref de tout le monde. Un vocabulaire à dominante sexuée et sexuelle dont la crudité n’est plus perçue comme telle. Comme si la surenchère était le seul moyen de se faire entendre. Derrière les mots on voit les conduites qui vont avec. Alors, comment peut-on à la fois dénoncer les abus commis sur la personne des enfants et mener une vie déjantée? Comment s’étonner que des gamines de 14 ans se soumettent sans façon aux caprices sexuels de leurs petits camarades de classe pour récupérer leur portable quand les adultes censés les guider n’ont plus aucun repère dans leur existence personnelle ?
Grain de poivre
Brigade des mineurs:
y'aurait-il terril en la demeure ?
Ne pas confondre les mineurs de Paris et les pineurs de maris !
Merci de votre indulgence eu égard à ce sujet pour le moins glauque.
Rédigé par : Dominique | 28 octobre 2011 à 03:12
"Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."
Platon, La République
Rédigé par : Le Nain | 28 octobre 2011 à 08:07
Le Nain, la question est éternelle. Mais ce n’est pas une raison pour dire que ça ne fait rien, qu’on s’en sortira toujours. Même si, c’est vrai, on s’en sort en général. Notre société n’est sans doute ni pire ni meilleure, en moyenne, que celle de l’époque de Platon. Ce n’est pas une raison pour trouver que tout est merveilleux. A la tête de quatorze petits-enfants je suis la première à prêcher l’optimisme, allez-y les enfants la vie est belle, le monde vous appartient, vous êtes épatants et on compte sur vous. Mais quand même d’un point de vue microsociétal (remarquez que je sais aussi jargonner) certains comportements et certaines prises de position défient le bon sens.
Rédigé par : Grain de poivre | 28 octobre 2011 à 13:19
Dominique, votre commentaire montre toute la différence qu'il y a entre la gauloiserie et la perversité.
Rédigé par : Grain de poivre | 28 octobre 2011 à 13:21
Je ne dis pas que ça ne fait rien et quon s'en sortira toujours, je dis que nous sommes largement foutu et que le monde qui nous a servi de référence est moribond sous nos latitudes. D'autres sont en train d'émerger qui n'ont pas notre laxisme et dont nous serons, tôt ou tard, les esclaves ou les colonisés.
Rédigé par : Le Nain | 28 octobre 2011 à 14:46