J’ai adoré fumer et j’en ai bien profité (cf ma note d’hier). Maintenant c’est fini, depuis huit ans. Mais j’aime toujours qu’on pétune autour de moi, ça me rappelle de bons souvenirs. A la grande époque permissive on fumait au boulot pendant les réunions, dans les dîners en ville dès qu’on avait franchi le seuil de l’hôtesse, on achetait même des cigarettes pour ses invités, bref on fumait partout sans complexe. Actuellement, tout le monde se cache ou croit se cacher. Mes invités, malgré mes objurgations, vont se réfugier sur le balcon ou dans le jardin, et les employés descendent dans la rue même par les froids les plus extrêmes pour en griller une. Entre nous je suis toujours étonnée du nombre de gens qui passent ainsi du temps ailleurs qu’à leur poste de travail et de la mansuétude de leur employeur. Si je compte bien une pause cigarette coûte trois minutes pendant lesquelles le travailleur pense à sa future pause, plus deux minutes pour mettre l’ordinateur en veille (dans les grands magasins il y a la variante « Eh, Josiane, tu m’prends ma caisse ? » ) plus deux minutes pour retrouver son briquet et enfiler un manteau plus une minute pour attendre l’ascenseur plus trois minutes pour prendre un gobelet de café au distributeur (pas de bonne clope sans café, c’est bien connu) plus une minute pour descendre plus dix minutes pour fumer et boire le café plus trois minutes minimum pour bavarder avec les collègues plus trois minutes pour faire le trajet en sens inverse plus cinq minutes pour enlever son manteau, ranger briquet et paquet de sèches, réveiller l’ordinateur, retrouver ses crayons et avoir l’esprit au travail (ou reprendre sa caisse et les clients). Total, vingt cinq minutes. A raison de trois pauses minimum dans la journée ça fait une heure et quart par jour, soit six heures et quart dans la semaine, à retrancher des trente cinq heures hebdomadaires. Ce qui nous donne un temps d’activité laborieuse effectif de vingt huit heures et quart payées trente neuf. Je comprends pourquoi certains pensent qu’il faut décompter les temps de pause du temps de travail et encore mieux ceux qui avancent que les Français sont les salariés les plus productifs de la planète.
Grain de poivre
De quoi suspecter certains de ne fumer que pour profiter de ces pauses informelles !...
Rédigé par : Dominique | 04 octobre 2011 à 19:54
Les Belges veulent y mettre un terme. On les comprend.
Rédigé par : adamastor | 04 octobre 2011 à 20:04
Surtout que l'un de leur plus beau "spécimenus politicus" s'appelle Yves ... Leterme !
Lequel comme son nom ne le laisse pas supposer est flamand et confond La Brabançonne et La Marseillaise.
J'ai passé trois merveilleuses années à Brussels avant de me retrouver au Burkina-Faso.
Rédigé par : Dominique | 05 octobre 2011 à 00:20