Il
est plaisant de voir toute la classe politique éclairée et donc de gauche
défendre l’élitisme « républicain » avec autant d’acharnement. Je ne
sais s’il est opportun d’établir des quotas de boursiers ou des concours à géométrie
variable. Mais je suis sûre que ce n’est
pas à l’adolescence qu’il faut se préoccuper de donner à chaque petit Français,
quelle que soit son origine, la possibilité de devenir ce qu’il est mais dès l’école
maternelle. Enfin, quasiment tous les petits sont scolarisés à trois ans !
Que leur apprend-on ? Avec quoi nourrit-on leur intelligence et leur
sensibilité ? Tout
ce qui aurait pu être acquis très jeune et ne l’est pas, ou l’est plus tard, devient
très difficile à intégrer par la suite. Au surplus, une intelligence qui n’est
pas sollicitée s’émousse durablement sinon définitivement. Ce n’est évidemment
pas dans les « quartiers difficiles » que les enfants vont apprendre
à vivre avec le Petit Chaperon rouge ou le Chat botté, à vouvoyer les adultes,
à réciter le Corbeau et le renard, à chanter Malbrouk et Il était un petit navire,
à utiliser le subjonctif, à distinguer un église d’un château, à situer la France
sur une mappemonde, etc. Il est honteux de priver tant d’enfants de ces mille
et uns repères sur lesquels leurs petits camarades des milieux « privilégiés »
assoient leur avenir. Quel gâchis !
Grain de poivre
Il convient de lire à ce sujet les écrits de Marie-Danielle Pierrelée qui a très longtemps travaillé en ZEP, mais trop novatrice, a été écartée de l'Education nationale. Ainsi, elle se demandait pourquoi lors des dotations, on lui proposait des subventions pour le football alors qu'à l'école privée voisine, on subventionnait la musique classique ! Il ne venait pas à l'idée de l'Education nationale de proposer l'inverse...
Rédigé par : Elle 50 | 09 janvier 2010 à 11:38
Beau billet et belles idées.
Mais il est utile de provoquer pour y voir clair : la semaine dernière ont eu lieu deux meutres au couteau contre et par des jeunes de moins de 20 ans près de Paris.
Lors d'une marche silencieuse, la famille d'une victime a ouvert une collecte de fonds pour permettre d'inhumer la jeune victime, française et scolarisée, au Maroc.
Je m'interroge donc sur le bon usage des fonds publics dans l'éducation de jeunes Français dont la famille considère que leur vrai pays est le Maroc (l'Algérie, la Tunisie, etc.). Si on finance l'éducation de Français jusqu'à 16 ou 18 ans pour en arriver à cet âge à n'obtenir que des personnes considérées par leurs familles comme non-françaises, il y a un problème qui, au minimum, mérite d'être souligné.
Rédigé par : Grincheux Grave | 11 janvier 2010 à 13:43
Je ne pense pas que le fait de grandir dans les quartiers difficiles soit la seule et unique cause de l'échec...
Certes, beaucoup de choses peuvent et doivent être améliorées dans l'éducation nationale, mais l'éducation commence à la naissance, me semble-t-il.
C'est merveilleux d'avoir les enfants, sauf que dans cette affaire il n'y a pas que le plaisir...il y a aussi et surtout une responsabilité parentale vis à vis de ces derniers.
Il y a quand même quelques repères comme la politesse, la propreté et le respect de son entourage que tous les parents aussi modestes qu'ils soient doivent donner à leurs enfants.
Rédigé par : cruella | 11 janvier 2010 à 17:51
Bien sûr, Cruella, vous avez raison : les parents sont (devraient être) les premiers concernés. Mais savez-vous qu'aujourd'hui on ne peut plus punir un enfant en lui demandant par exemple de balayer la classe, de faire la vaisselle de la cantine et autres petites sanctions du même ordre qui avaient cours lorsque j'étais à l'école ? Je pense pour ma part que c'est une grossière erreur : d'une part, cela permet aux enfants d'avoir une réponse immédiate à leurs bêtises (pour ne pas employer un autre mot) et d'autre part, c'est discriminant pour le personnel de service et autres techniciens de surface.
Rédigé par : Elle 50 | 12 janvier 2010 à 10:09