A tout seigneur, tout honneur. Je transmets à mon tour ce magnifique exercice de style reçu par Grincheux (http://grincheux.typepad) en commentaire à sa note du 17 mai "Porc, salut". Ce texte à contrainte serait-il agréé par un oulipien ?
Lorsque
je la vis la première fois, je me suis dit : « Voilà une minette qui a
du chien. » Bien que je ne me considère pas comme un chaud lapin, à
force de penser à elle, je finissais par tourner chèvre, et elle fine
mouche, attendais que je lui déclare ma flamme.
Je lui donnais
donc rendez-vous et lorsque j'arrivais, je ne vis pas un chat. Je me
dis : comme toutes les souris, elle aime se faire attendre, il n'y a
pas de quoi casser trois pattes à un canard, elle ne m'a quand même pas
posé un lapin.
Au bout d'un bon moment que je faisais le pied
de grue, elle arriva enfin, elle avait visiblement couru car elle
soufflait comme un phoque. Moi, j'essayais de noyer le poisson en lui
balançant deux ou trois blagues de mon cru, elle se mit à rire comme
une baleine, je ne pus m'empêcher de penser : « quelle bécasse » mais
ne relevais pas et décidais de faire l’autruche.
Au début de
notre idylle, tout allait pour le mieux, elle me faisait l'amour comme
une panthère, se collait à moi comme une chatte en chaleur, me
chouchoutait tellement que j'étais comme un vrai coq en pâte, et un
jour on s'est dit « il faut qu'on cohabite. de cheval ! ».
Mais vous savez ce que c'est, l'amour rend aveugle, ou tout du moins
myope comme une taupe, les mois suivants, j'ouvrais les yeux, Et me
rendis compte que plus le temps passait, plus elle me traitait comme un
chien.
Au lieu de me mettre à gueuler comme un putois, je décidais de l’amadouer.
Je
lui ai fait mes yeux de crapaud mort d'amour, j'ai versé des larmes de
crocodile, je me suis fait doux comme un agneau, mais finalement, j'ai
du filer comme un lièvre quand j'ai compris qu'elle me prenait pour un
pigeon. Forcément, cette rupture, ça m'a filé le bourdon, je suis resté
plusieurs semaines complètement prostré, muet comme une carpe, même mes
potes les plus proches, avec qui je suis copain comme cochon, ont
essayé de me tirer les vers du nez, mais rien n'y faisait, je restais
fermé comme une huître.
Mais un matin, j'en ai eu mare de
dormir comme un loir, je me suis mis debout, fier comme un coq, je me
sentais fort comme un taureau, je me sentais frais comme un gardon,
parce que je venais de me rendre compte que de toutes façons je ne
perdais rien car finalement elle était plate comme une limande, têtue
comme une mule, elle avait une langue de vipère et surtout, surtout, un
rire de canne à faire péter les oies.
De plus, au fond de moi,
je sais qu'un jour il me tombera une petite caille toute chaude dans le
bec, elle aura des yeux de biche, un corps de gazelle nous roucoulerons
comme des tourtereaux je la prendrais dans mes bras, avant de la
prendre. en levrette et nous nous endormirons dans notre nid douillet.
C'est vrai, quoi, après tout, on n'est pas des bêtes.
Un peu laborieux ! L'auteur aurait gagné à ne pas délayer à ce point. N'est pas Raymond Queneau qui veut.
Rédigé par : 4ème A 2 | 21 mai 2009 à 22:57