A la campagne autrefois on prétendait que les femmes ne
pouvaient mettre les mains dans l’eau froide à certaine période. Elles
risquaient des attaques fatales, des arrêts du cœur foudroyants. Il est vrai
qu’elles faisaient la lessive cassées en deux dans le lavoir communal, ce qui
n’était pas une partie de plaisir. Cette croyance peut à première vue relever
d’un obscurantisme primitif car rien n’a jamais prouvé qu’elle était fondée.
Ainsi, de nos jours, les femmes se baignent sans conséquence pour leur santé
dans l’eau relativement fraiche de la mer ou de la piscine à n’importe quel moment de
leur cycle. Je crois plutôt que, fines mouches, elles avaient trouvé une bonne
excuse pour, quelques jours par mois, être en vacances de corvée de linge.
Et si l’on suit cette hypothèse, on peut penser que les prescriptions
de vie juives, pourtant extrêmement compliquées, sont aussi une manière de border
le travail des femmes. Un peu comme les multiples jours fériés et chômés de l’Ancien
régime assuraient, en plus du dimanche, un minimum de repos à la population
laborieuse.
Grain de poivre
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