A l’occasion de ce malheureux cafouillage sur la carte de
famille nombreuse, d’aucuns ont soulevé la question des revenus : pourquoi
accorder des réductions sur le prix des voyages en train à des familles aisées ?
Régulièrement, le même argument est avancé pour remettre en cause le service
des allocations familiales à toutes les familles nombreuses quel que soit leur
niveau de vie. Les détracteurs avancent que cet avantage va à l’encontre du
principe d’égalité. C’est, en l’occurrence, oublier quelle égalité a été
considérée au moment de la mise en place du système : non une égalité
verticale qui traverse les couches sociales, mais une égalité horizontale qui rétablisse
l’équilibre, à ressources identiques, entre les ménages qui élevaient une
famille nombreuse et ceux qui préféraient limiter leur descendance. Les
allocations familiales étaient lors de leur invention destinées à encourager –
donc à ne pas décourager – la natalité. De même du quotient familial qui ne
« profite » pas aux plus pauvres non imposables sur le revenu. Riches
ou modestes, la France a besoin de tous ses enfants.
Grain de poivre
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