« Et maintenant, le 131, une charmeuse de serpent fin
XIXe en bronze, nous commençons à 500 euros. 500 euros, 550, 600,
50, 700, 50… qui couvre l’enchère ? Allons, dépêchons, vous Madame au
troisième rang, un effort ? Franchement, on est au-dessous de
l’estimation. Je vous laisse encore réfléchir, 900 divisés par trois et
multipliés par deux. Allons, il n’y a plus personne ? 800, on arrête à 800 ? Alors adjugé, à vous
Monsieur au fond de la salle ! »
A Drouot, tous les après-midi c’est la même litanie,
fascinante, lancinante. On passe des heures sans s’en rendre compte à voir
défiler les objets les plus divers, à observer le jeu bien réglé du commissaire et des
acheteurs. Ces derniers ne paient souvent pas de mine : vêtements fripés
et godaillants, tifs sales et en bataille. Mais il ne faut pas s’y fier. Ils
sont matelassés de billets de banque et n’hésitent pas à aligner 10 000 €
pour un vase chinois qu’ils se disputent. Parfois on enchérit, l’emportera-t-on
et si oui à un prix raisonnable ? On se laisse saisir par le délicieux
plaisir de la montée d’adrénaline et ça vaut tout sans coûter rien de plus.
Grain de poivre
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