Les gens sont merveilleux. Les voilà confrontés à la
maladie, à la mort et quand on compatit, ils vous répondent « Mais vous
savez, il y a pire. » Ainsi au cours d’un reportage télé sur la maladie
d’Alzheimer on a pu voir une famille aux prises avec le père, un homme d’un peu
plus de 70 ans, en parfaite santé physique apparente, très soigné et
visiblement à l’ouest. Il faut se relayer auprès de lui toute la journée car il
ne peut rester cinq minutes seul, on l’a déjà retrouvé à l’autre bout de la
ville. Dieu sait ce qui peut lui passer par la tête. C’est épuisant pour
l’entourage. Eh bien, sa femme déclarait « Par rapport à d’autres, on a de
la chance, il pourrait avoir un cancer très douloureux, au moins, là, il va
bien, il ne souffre pas. » En effet. Et d’ailleurs rien n’empêche qu’un
jour il n’ait les deux, et Alzheimer, et un cancer.
J’ai moi-même, dans une circonstance dramatique, eu à consoler des gens qui pleuraient sur mon propre chagrin et je leur ai servi ce même « il y a pire ». Je le pensais vraiment, je le pense encore. Mais peut-être n’est-ce au fond qu’un truc pour supporter l’irrémédiable ?
Grain de poivre
Les commentaires récents