De même que je raffole des manuels, j’adore les
outils. C’est bien normal : pour réaliser ce qu’enseignent les uns, les
autres sont nécessaires. Le seul ennui est que le matériel de bonne qualité
coûte cher, et comment travailler correctement avec des instruments bas de
gamme ? Alors je commence par les repérer, puis je les caresse du regard,
je les contemple dans les catalogues, je vais leur rendre visite dans les magasins, j’essaie de les oublier, je me
dis que je peux m’en passer. Et puis un jour, ma convoitise est la plus forte,
j’achète. Et là, c’est le bonheur. Je me hâte de m’en servir, je leur trouve
une place, je les apprivoise, je les bichonne. Reconnaissants, ils me le rendent
en se coulant à ma main et en m’obéissant au doigt et à l’œil. Certains sont
ainsi à mon service depuis plus de trente ans. A mon service mais pas aux
ordres. Car s’ils m’ont appris quelque chose, c’est bien qu’ils ont toujours
raison.
Grain de poivre
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