Le boulevard Haussmann, particulièrement entre la Chaussée
d’Antin et Richelieu-Drouot, est une forteresse. Les sièges des banques avec
leurs murs en pierre de taille larges et solides semblent bâtis pour défier les
siècles. Mais le plus beau ce sont les grilles, dignes de Vulcain. Epaisses,
ouvragées, monumentales, elles reflètent le style de leur époque, de la fin du
XIXème à la moitié du XXème, et font de chaque immeuble un gigantesque
coffre-fort. On sent la puissance des puissances de l’argent. Aujourd’hui, la
richesse est à la fois plus réservée et plus envahissante. Les grilles ont
disparu avec les liquidités au profit des glaces blindées et les succursales
prolifèrent. Dans mon quartier elles investissent peu à peu tous les angles de
rue. Au carrefour de droite, on en compte désormais quatre Crédit Lyonnais,
Banques populaires, BNP, Société générale, au carrefour de gauche deux –
Barclays et Boursorama – et trente mètres plus loin dans la rue deux autres
encore – Caisse d’épargne et CIC. Il manque la HSBC et le Crédit du Nord. Les
angles disponibles sont occupés par des brasseries. Pour combien de
temps ?
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