Le temps où on balançait ses ordures et ses rebuts dans un trou au fond du jardin ou mieux dans le bois du voisin est révolu. Maintenant, on trie, on recycle, on porte à la « déchetterie ». J’ai donc en bonne citoyenne apporté une pleine voiture de vieux pots de peinture et de diverses bouteilles grises « Onyx » cabossées à celle du coin. C’est un enclos ceint d’une haie de thuyas taillés au carré, à la cour bien goudronnée, avec des conteneurs et des bennes dédiées à chaque sorte de déchet. Le tout nickel. Un petit bonhomme en béret, maître absolu des lieux, s’agite, un calepin à la main, et donne aux usagers des ordres dans tous les sens « Les plastiques dans la troisième benne, les cartons dans le conteneur, et à plat ! », « Bon, faites-moi voir vos pots de peinture, ils ne sont pas vides au moins ? » Et le voilà qui agence méthodiquement les pots dépareillés dans un grand bac en plastique. On passe aux bouteilles : « Vous êtes sûr que vous les jetez ? parce que c’est tout neuf ça. » Trois ou quatre « Onyx » sont mises de côté, elles iront alimenter son petit bizness. « Oh là là, encore un client, je ne vais rien faire de la matinée moi à ce train. Ah, c’est toi Janine… » Je me demande perplexe ce qu’il a d’autre à faire. Ca restera un mystère. Mais j’éclaircis celui du calepin : « Je note les numéros d’immatriculation des véhicules et les communes des gens. » Qu’on se le dise, nos déchets sont traçables.
Grain de poivre
"Trois ou quatre « Onyx » sont mises de côté, elles iront alimenter son petit bizness."
Avec un peu de chance vous devriez pouvoir les retrouver dans un vide-grenier dès le printemps,pas très loin de votre lieu de villégiature.
Rédigé par : dab | 25 février 2007 à 12:55
J'espère que non quand même pour les bouteilles d'alcool à brûler et d'essence de thérébentine. L'huile de lin et le broux de noix peut-être !
Rédigé par : Grain de poivre | 25 février 2007 à 16:15