Hier on quêtait pour les lépreux. Depuis des millénaires ce
fléau frappe l’humanité. Chaque société s'est organisée comme elle a pu pour
préserver la population saine de la contagion. Cela a notamment donné les
léproseries, véritables villes que les lépreux rejoignaient lorsqu’ils se
savaient atteints. Cette usage existait par exemple il n’y a pas plus de trente
ans en Iran. Je ne sais ce qu’il en est actuellement.
La semaine dernière un téléfilm rappelait le dévouement de l’abbé
de l’Epée à la cause des sourds-muets. Au XVIIIe siècle on pensait que leur
infirmité pouvait être contagieuse et qu’elle en faisait des êtres plus proches
des animaux que des hommes. Donc on les reléguait à l’asile.
Avant l’apparition des antibiotiques, on séparait les
enfants d’un père ou d’une mère tuberculeuse.
Nous considérons facilement que ces pratiques étaient
barbares ou stupides, voire les deux.
N’empêche, elles ne sont que des modes d’application du
principe de précaution si cher à notre époque. Sommes-nous moins idiots quand,
cédant à la crainte totalement injustifiée d’une propagation foudroyante de la maladie
de Kreuzfeld-Jacob ou de la grippe aviaire, nous cessons de manger du bœuf ou
du poulet ?
Sur les léproseries médiévales : http://www.lesclefsdupatrimoine.com/pdf/sentier-st-thomas.pdf
Grain de poivre
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