Grain de poivre

Manuels

 

Je raffole des manuels. J’en ai des quantités sur de nombreux sujets : couture, bricolage, logiciels, restauration de meubles, communication écrite, réfection de sièges, photographie, règne animal, peinture sur bois, langue française, encadrement, secrétariat de rédaction, papier à la cuve, dorure, équitation, typographie, jardinage, botanique, et même comptabilité… Grâce à eux j’ai beaucoup appris. Il faut savoir les lire patiemment et humblement, chaque mot est un petit caillou blanc sur le chemin de l’apprentissage. Un bon manuel a une âme, celle de son auteur, avec laquelle on établit une connivence au fur et à mesure qu’on progresse.

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Parapluie

J'ai un grand parapluie à manche de bois vernis droit. Quand je le mets contre le mur, il glisse inévitablement sur sa longue pointe métallique. Aujourd'hui, je l'ai posé pointe en l'air, manche en bas. Et là, il tient !
La solution est souvent à l'inverse de nos habitudes. Il faut mettre des yeux neufs. C'est le plus difficile.

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Enfant prodige

Ce n'est pas parce que c'est mon fils, ma fille, mon petit-fils, ma petite-fille, mais tu sais cet enfant est incroyable, malin comme un singe, il te sort de ces trucs, il comprend tout !
Le petit a deux ou trois ans et c'est vrai qu'il est étonnant. Ses parents ou ses grands-parents n'exagèrent pas. Tout simplement parce qu'à cet âge-là, les enfants sont tous géniaux. Tout d'un coup, ils se mettent à parler, leur intelligence est manifeste, surprenante. Eh oui, ce sont bien des petits d'homme. Même de celui qui ne révélera finalement pas très doué, l'explosion de l'esprit fait un miracle.

PS destiné à la Fée du logis : Non, trois ans, on l'a vu à l'instant, n'est pas trop petit pour aller voir " Azur et Asmar" !

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Attente

Tiens, il va bientôt rentrer et le dîner n'est pas prêt. Il faut que je me dépêche. 8 h, bon ça va, finalement j'y suis arrivée. 8 h 5, c'est bizarre qu'il ne soit pas encore là, je vais en profiter pour passer un coup de fil. 8 h 20, je me demande ce qu'il fabrique, peut-être qu'il a essayé d'appeler pendant que j'étais au téléphone. C'est énervant d'être d'un pied sur l'autre. Le dîner est en train de refroidir, je vais rallumer le four mais ça va être tout sec. 8 h 30, toujours pas là. Ca circule mal quand il pleut, et en plus il fait nuit noire. Il a dû être retenu et puis quand il a voulu me prévenir le téléphone était occupé. Ca fait mettons vingt minutes plus le mauvais temps, on arrive  à 8 h 30. Plus encore dix minutes de marge. J'attends jusqu'à 9 h moins le quart. Mais quand même, il pourrait se servir de son portable. 9 h, maintenant c'est sûr, il a eu un accident. Ils mettent combien de temps à vous avertir les gend...
Bonsoir, ça va ? J'ai bien cru que je ne rentrerais jamais. Un abruti m'a tenu la jambe pendant trois plombes, j'ai voulu te prévenir mais le téléphone était occupé, alors je suis parti et je suis tombé sur des embouteillages monstres. Tu sais ce que c'est quand il pleut et que la nuit est tombée. Mon portable était déchargé. Je meurs de faim, qu'est-ce qu'il y a pour le dîner ?

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Tendresse

La scène se passe dans une superette de quartier. Un vieux monsieur très digne remorque un grand et beau gaillard, très soigné, d'une bonne quarantaine d'années : "Viens par ici, mon chéri", "Attention, tu vas te cogner". Intriguée, je dresse l'oreille et l'oeil. La voix du veil homme est si calme, si naturelle. Le plus jeune est de toute évidence débile. Je suis bouleversée par la douceur du père. Depuis tant d'années de quelle patience, de quelle bonté fait-il preuve à l'égard de  celui qui restera toujours son petit ?
C'est sans doute ça la tendresse de Dieu, notre père.

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