Comme annoncé précédemment (pléonasme, on ne risque pas d’annoncer après coup), je reviens sur mon vénérable Noir assis sur le seuil de sa case dans un village de brousse et revêtu d’une longue chemise d’un blanc éblouissant, la tête et les épaules recouvertes d’un châle rouge au drapé majestueux. Dans un français impeccable et sans accent – mais où diable l’a-t-il appris ? – il fustige la perte des valeurs ancestrales et l’atteinte à l’intégrité de l’environnement, notre homme est tout de même de son temps. Il commence par l’abandon des calebasses au profit des seaux et des cuvettes en plastique. Les calebasses, pour ceux qui ne seraient jamais allés en Afrique, sont des très grosses demi-courges évidées et séchées qui servent de récipient à tout faire, la cuisine, la petite lessive, la corvée d’eau, etc. Justement, pour l’eau, les femmes après les avoir remplies au puits commun les rapportent à la maison en équilibre sur la tête. Gaffe à pas en renverser en chemin ! Evidemment, notre sage n’a pas une seconde pensé que les seaux avec leurs anses permettaient de rapporter deux fois plus d’eau en en perdant moins en cours de route. Ni d’ailleurs que les hommes pourraient aussi s’y coller. Il poursuit cependant avec la dénonciation des sacs en plastique qui malencontreusement absorbés par le bétail le font mourir dans d’atroces souffrances abdominales. Effectivement, quelques vues nous montrent un âne broutant allègrement les ordures jonchant la voie publique et agonisant peu après. Pas un instant, notre homme ne songe que le problème serait résolu si, première intention, on ne semait pas les ordures un peu partout ou si, deuxième intention, il se trouvait quelqu’un pour les ramasser. Enfin, il avait la nostalgie de la bonne vieille pharmacopée botanique du sorcier qui, contrairement aux vaccins et aux antibiotiques européens, a fait au cours des millénaires la preuve de son universelle efficacité et qui est délaissée par les nouvelles générations au profit d’une chimie irrespectueuse du savoir des anciens. Là, j’en ai eu marre et j’ai coupé.
Et pour bloquer un véhicule, une cale basse c'est pas si sot !...
Rédigé par : Dominique | 29 février 2012 à 00:14
et en plus il faut se baisser pour mettre les détritus dans des calebasses, et cela peut être très fatigant (cf la prière d'un petit enfant nègre : Seigneur
je suis très fatigué
je suis né fatigué...)
Rédigé par : la belette | 29 février 2012 à 21:51