Du temps de ma jeunesse idéaliste de sciences-poseuse ingénue j’adhérais pleinement à la valeur (pour parler comme aujourd’hui) de service public. Cela allait de pair avec l’Europe – qui avait fait le monde comme l’indiquait le titre d’un livre commis par un de nos illustres professeurs, Jean-Baptiste Duroselle ? – projet achevé d’un avenir radieux. Bref, sur ces deux jambes, le service public et l’Europe, la France pourrait braver tous les défis du monde moderne. Pour moi, l’Europe est toujours d’actualité, mais le service public me tombe des mains. Pire, je sors mon pistolet quand j’en entends parler. Pourtant, j’ai tenu bon longtemps. Il y a une dizaine d’année, pour ainsi dire hier, à l’occasion d’un reportage sur les transports urbains d’Angoulême, j’avais été horriblement choquée par la déclaration d’un chauffeur de bus selon laquelle ah non qu’on ne lui parle pas de service public, c’était ringard et feignant, il ne faisait pas son boulot pour le bien commun mais pour gagner sa croûte, déjà pas si mal. Eh bien aujourd’hui, quand un quelconque corps constitué campe sur son conservatisme et ses avantages acquis au nom d’un service prétendument public mais bien catégoriel, je me prends à rêver de société de profit. UPS plutôt que La Poste en somme.
Grain de poivre
De l'idée généreuse égalitaire à la dure réalité du travail quotidien bien plus perso et "profitable", il y a un abîme. Dans mon petit coin de Basse-Normandie, il a été affiché que "dans le cadre de l'amélioration du service de La Poste, la dernière levée de courrier sera effectuée à 15h le vendredi. Il n'y aura plus de départ courrier le samedi". Serait-ce imaginable à Paris ? Ainsi va la vie.
Quand je lis le blog de Grain de Poivre, oui, assurément, je vérifie qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Rédigé par : Elle 50 | 18 juin 2009 à 10:23
"UPS plutôt que La Poste en somme."
C'est oublier l'enthousiasme de Grain de poivre dans sa description de la salle de tri de la poste centrale d'arrondissement de la rue des Renaudes !
Paris n'est guère mieux loti que le fin fond de la Normandie : la dernière (et première) levée de courrier du samedi est à 12 h.
Qu'est devenue l'époque où une lettre mise à la boîte le matin avant 10 h 30, à Paris, était remise à son destinataire au CIT 151 de Montlhéry dans l'après-midi ?
Rédigé par : 1ère A' | 18 juin 2009 à 23:38
La lettre dans l'après-midi... C'est pourtant vrai, 1ère A', j'avais complètement oublié cela ! Mais Aznavour nous avait prévenus : "Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître"... Reste-t-il d'ailleurs des lilas sous nos fenêtres ?
Quoi qu'il en soit, merci pour ce précieux souvenir. La mémoire est décidément étonnante !
Rédigé par : Elle 50 | 20 juin 2009 à 01:17
De Paris à Montlhéry, dans la journée, c'était en automne 1967.
Rédigé par : 1ère A' | 21 juin 2009 à 21:40