Biran

Biran est un castelnau comme il en existe tant en Gascogne. Le site est charmant. En haut d’une butte le minuscule village s’étire le long de son unique rue et mène à la motte médiévale surmontée de sa tour de guet admirablement restaurée. Biran s’enorgueillit également d’une ravissante église ornée d’un retable de pierre monumental et baroque d’une richesse artistique et pédagogique remarquable. Hélas, hélas, le château classique qui jouxte ces deux merveilles a été transformé en mairie-école. Un vrai massacre. Et qui n’est pas terminé : on y a adjoint une salle des fêtes monstrueusement mastoc qui a reçu l’imprimatur des Bâtiments de France et on se propose de mettre aux normes la partie école. La mise aux normes consiste essentiellement à rendre les locaux accessibles aux enfants handicapés (pour l’instant, par bonheur, il n’y en a pas à Biran). On va donc éventrer le terre-plein sous la tour de guet (futur parking) et installer un ascenseur à la place de l’escalier en colimaçon de la tour intérieure. Il coûterait sans doute moins cher de construire une nouvelle école moderne en bas du village. Mais ça n’est pas l’idée des Bâtiments de France : que ferait Biran des locaux scolaires rendus vacants ? Les membres de l’association locale des amis de Biran qui force l’admiration par son attachement à son patrimoine et sa compétence semblent avoir rendu les armes. A qui profite le crime ?

Grain de poivre