Je suis allée successivement ces jours-ci dans deux magasins de fournitures pour professionnels. Le premier, Laverdure, rue Traversière, est spécialisé dans les matériels et matériaux pour doreurs, ébénistes et peintres dans les coins de bâtiments. Le second, Léobert, rue de Charonne, fournit les tapissiers. Je raffole de ce genre d’endroit poussiéreux où sur des étagères de bois attendent des flacons de gomme laque et de vernis zapon, où pendent enfilés sur des cercles accrochés au plafond des chapelets d’éponges naturelles et de brosses à rechampir, où trônent dans des casiers des fers à reparer, des mouilleux et autres appuyeux. Ou alors ce sont des sacs de crin animal et végétal, des boîtes de semences en carton gris, des houseaux aux têtes multicolores, des rouleaux de toile à carreaux, des mètres de jaconas, des bobines de fermeture éclair, des ramponneaux, des tire-sangle… Tous les articles sont autant d’appels au travail. Ils me donnent des fourmis dans les mains, titillent mon imagination. J’ai envie de trouver un prétexte pour les utiliser.
Grain de poivre
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