J’envoie des cartes de vœux, c’est de saison. En copiant
l’adresse d’amis munichois, j’ai dû contraindre ma main pour remplacer par deux
s l'ess-tsett de Straße que je traçais spontanément. J’ai éprouvé un sentiment
d’appauvrissement. Cette lettre j’aime l’écrire et la réforme de l’orthographe
allemande qui en restreint l’usage enlève à la langue un charme indéfinissable, comme un grain de poivre.
Grain de poivre
Que vous souciez-vous de cette farce décadente qu'est la Rechtschreibungsreform? Quiconque connaît la grammaire allemande sait que le ess-tsett est pertinent, eu égard - entre autres - à la longueur de la voyelle qui le précède. Respectons ce qui est respectable. La RSR ne l'est pas, tant s'en faut. Personnellement, j'affiche avec délices mon attachement aux règles anciennes et mon livre de chevet est le Narrenschyff de Sebastian Brant, qui ne me quitte pas depuis trente-cinq ans. Evidemment, certains Allemands tordent un peu le nez quand on ne respecte pas l'autorité; D'autres n'en ont cure et s'en réjouissent.
Rédigé par : Valdi Toffoletti | 26 août 2009 à 18:11