Vous ne pouvez pas y échapper. Je vais vous parler de Nadir.
A la stupeur de mon entourage je suis devenue une vraie mémé à son dada. On
parle d’enfants de vieux, mais il y aurait pas mal à dire sur les chevaux de
vieux. L’installation de la clôture, l’aménagement de l’écurie, l’achat du
matériel ont été dignes des préparatifs de la venue d’un premier bébé. Pour que
le chéri ne s’ennuie pas on lui a adjoint une dame de compagnie en la personne
de Jessie, une vieille ponette de trente ans encore pleine de vivacité. Tous
les matins on levait les chevaux en les menant au pré. Tous les soirs on les
couchait dans leur box après avoir versé dans la mangeoire un délicieux
picotin.
Mais alors quel bonheur de le voir
arriver du fond du pré au sifflement, d’être accueilli le matin par un doux hennissement de
bienvenue, d’être pansé par ses lèvres fermes et même léché comme par un toutou. Rien de plus gratifiant qu’un animal de cette taille vous fasse une si
entière confiance, se laisse manipuler sans bouger, obéisse sans renâcler.
L’observation du comportement de Nadir et de Jessie m’en a
aussi beaucoup appris sur celui des humains. Que de similitudes, c’en est
souvent très drôle. Au point que j’en suis à penser que beaucoup de nos
réactions appartiennent à la part animale de notre nature.
Un cheval, c’est bien plus qu’une monture.
Grain de poivre
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