Trois caissières seulement avec tout ce monde et évidemment que des gens avec des chariots pleins à ras bord. Quatre personnes dans cette file-là, cinq dans celle-ci, mais finalement ça ira peut-être plus vite. Ouais, je me demande si j’ai bien fait. Quelle empotée cette bonne femme ! Ca y est elle a oublié le sucre, là voilà qui retourne dans le magasin. Et pendant ce temps tout le monde poireaute. D’ailleurs elle achète de ces trucs, ça a l’air drôlement bon. Je ne sais pas comment je me débrouille, je ne les déniche jamais. Ou alors je les trouve trop chers. Incroyable comme les gens modestes dépensent un fric pas possible en bouffe. Allons bon, sa carte bancaire ne marche pas même en la frottant et en la refrottant sur sa manche. Du coup elle sort un chèque mais comme il y en a pour une coquette somme, il faut l’accord du gérant. « Monsieur Thierry est demandé à la caisse deux, Monsieur Thierry ! » Mais qu’est-ce qu’il fabrique Monsieur Thierry dans son aquarium ? Ah le voilà enfin. Après un conciliabule de trois ou quatre minutes, la dame plie enfin bagage. C’est à moi, il y a du monde derrière, je me dépêche comme une imbécile. J’essaie de trier mes emplettes par catégories pour les ranger plus facilement à la maison. J’ai calculé qu’entre le moment où l’on prenait un article dans un rayon et celui où l’on s’en servait il y avait neuf manutentions. Alors je m’économise, enfin j’essaie. Ca y est, il n’y a plus de bobine. Pourquoi est-ce que ça tombe toujours sur moi. « Monsieur Thierry, Monsieur Thierry à la deux ! » Le voilà qui rapplique, qui repart chercher un rouleau, la caissière s’empêtre dans ses engrenages, cinq bonnes minutes de fichues. Allez, cette fois-ci, c’est bon, je paie et bon vent : « Au revoir Madame merci ! » Je me demande bien de quoi.
Faut il en conclure que Grain de Poivre serait en faveur des caisses automatiques ? et donc par là même pour mettre en péril de nombreux emplois et se passer de ces échanges si enrichissants ...
Rédigé par : Sybilla la 2nd | 18 avril 2007 à 13:58
A raison d'au moins une heure par semaine, cela fait bien deux jours par an perdus chaque année dans une file d'attente pour près d'un Français sur cinq. Publiée à la fin du mois de mars et réalisée par Ipsos pour la société NCR Corporation, une étude dresse le hit-parade des lieux où l'on piétine.
Les grands magasins détiennent la palme (ils sont cités par 60 % des personnes interrogées). Ils devancent les bureaux de poste (53 %) et les guichets d'enregistrement des aéroports (41 %), des gares (21 %) ou des banques (18 %). Il ne faut pas non plus négliger l'attente dans les fast-food et les sandwicheries, dont se plaignent un quart des jeunes consommateurs.
Dans une file d'attente, la meilleure façon de tuer le temps consiste à téléphoner avec son portable (44 % en moyenne mais 72 % chez les jeunes), à écouter les conversations des voisins (60 %), à lire (43 %) ou à se disputer (20 %). Une minorité en profite pour draguer (11 %). Certains prétendent même avoir obtenu un rendez-vous galant
Rédigé par : "Le Monde" | 23 avril 2007 à 16:12