Il paraît que les enfants ne jouent plus au jeu de l’oie. C’est dommage, car c’est une grande école de la vie. On avance de trois cases, on tombe dans le puits, le hasard seul peut en faire sortir pour poursuivre un chemin parsemé de nouvelles chausse-trapes. Ca ne vous dit rien ? Mais si bien sûr : vos démêlés avec l’administration, la récupération des points de votre permis de conduire, l’inscription de vos enfants à l’école, l’obtention d’une prime, les arcanes de la fiscalité, le sens de la queue à la boulangerie, les heures d’ouverture de la Poste… La vie quotidienne est décidément un immense terrain de jeu.
Grain de poivre
Ce qui est bien avec la métaphore, c'est que c'est un outil increvable.
Marx et Darwin et Kipling avaient trouvé la lutte comme concept metaphorique à agitprop des foules. Voici que tu nous invites aujourd'hui à considérer nos galères comme un jeu de l'oie... Jeu de l'oie? Pourquoi pas un monopoly pour les cérébraux ou un poker sans fin où je n'arrêterai pas de blinder pour voir?
Ah , voir enfin!
Car tout est là, au temps des luttes - et spéciale ment de la lutte finale - on y voyait clair : il s'agissait de se battre, l'espoir au ventre. Maintenant avec ces histoires de jeu, où l'espérance mathématique remplace l'espoir, on sait bien qui tire les ficelles et que le seul gagnant, même et surtout au pays des oies - c'est la Banque.
Rédigé par : bricodécor | 10 janvier 2007 à 20:00